C’est drôle comme parfois, on ne s’attend à rien, et au détour d’une balade sur l’eshop de la Switch, on tombe sur une pépite. Un petit jeu caché là, sans rien pour le différencier des autres, une vignette quelconque, un titre qui n’évoque rien, et pourtant. Et pourtant Operencia : the Stolen Sun est un trésor de RPG à l’ancienne, une madeleine de Proust qui reprend tout ce qui s’est fait de mieux dans le genre, en enlevant ce qui pouvait être fastidieux et en ajoutant des idées de gameplay modernes.
Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai
C’est une aventure folle qui vous attend dans Operencia : the Stolen Sun, des explorations de donjons, des combats épiques contre des créatures féroces, des énigmes à résoudre, des passages secrets à trouver. Une des premières choses qui frappe quand on se bat pour la première fois, ce sont les trois lignes de couleur qui apparaissent sur le sol, devant nos ennemis et qui nous indiquent à quelle distance ils sont de nos héros. C’est tout bête, mais ça permet de choisir son attaque en fonction de sa portée dans l’espace. Un coup de hache fera plus de dégâts au premier rang, et une volée de flèches sera bien utile pour atteindre les ennemis du fond.
Operencia : the Stolen Sun est un RPG dans lequel on se déplace de case en case, mais ce système de déplacement a été modernisé. Nos personnages glissent d’une case à l’autre sans à-coups. Cela donne de la fluidité au jeu, et on peut profiter pleinement des graphismes qui sont particulièrement réussis. Ils sont colorés et fins et permettent de faire ressortir chaque élément du décor.
Idem pour le son du jeu, c’est une vraie réussite. Tant les voix des personnages, qui sont en anglais, mais fort à propos, et fort bien doublées par ailleurs, que la musique du jeu qui est épique comme il se doit dans un tel jeu de rôle. Seul petit bémol, le jeu est très verbeux par moment. Les personnages parlent beaucoup et on est face à des écrans fixes, très jolis certes mais un peu longuets. Par contre côté énigmes, le jeu est aussi plutôt bien fourni. Les énigmes ne sont pas retorses pour le plaisir. Elles obligent certes à faire parfois des allers retours mais elles sont agréables dans l’ensemble et jamais insurmontables.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne, retrouver le cerf blanc
L’histoire se déroule de façon limpide. Un court préambule nous apprend ce qui s’est passé dans le royaume d’Operencia, tout en nous apprenant à manier les armes et à gérer les combats. Et après une petite demi-heure de prologue, on crée son personnage, on découvre son passé et ses motivations et l’aventure est lancée. La création du personnage laisse peu de choix parmi trois classes seulement : guerrier, chasseur ou mage. Puis on distribuera des points entre quelques caractéristiques : puissance, agilité, intelligence, sagesse et vigueur.
Une mini carte des lieux se dessine en bas à gauche de l’écran, que l’on peut choisir de désactiver ou pas. Les autres indications données à l’écran sont très simples mais toujours utiles. Quand des ennemis nous attaquent, il est indiqué au-dessus d’eux différentes informations comme leur type, leurs points de vie, leurs résistances. C’est tout bête mais ça évite de s’acharner à lancer des sorts de poisons sur des personnages qui sont justement résistants aux poisons.
Pendant les combats, il y a une barre d’initiative sur le côté gauche pour connaître l’ordre des attaques. Cela aide à prévoir quand soigner quel personnage par exemple. Chacun de nos quatre personnages possède jusqu’à neuf compétences : attaques de mêlée, attaques à distance, sorts. Chaque compétence a un coût en mana et a aussi un temps de recharge plus ou moins long. Tout est clairement indiqué à l’écran, ce qui rend le jeu simple à utiliser.
Pour les puristes, le jeu propose un système de sauvegarde à l’ancienne. On ne peut alors sauvegarder que lorsqu’on trouve un feu de camp. Et on ne peut se reposer et regagner des points de vie et de mana que si on a du bois à brûler dans le feu. Le jeu propose aussi une option de permamort. Ceux qui voudront tenter l’aventure comme ça sauront à quoi s’attendre et progresseront petit à petit, en redoublant d’attention.
Conclusion
Si les jeux Dungeon Master, Legend of Grimrock et the Keep vous parlent, alors vous ne pourrez qu’apprécier Operencia : the Stolen Sun. Le jeu est d’un grand classicisme, mais il donne au joueur exactement ce qu’on peut en attendre. Les graphismes, les musiques, la progression des personnages, les énigmes : tout est cohérent, tout fonctionne et on se retrouve au final face à un grand titre.
LES PLUS
- De très beaux graphismes
- Des déplacements fluides
- Des combats bien menés
- Une bande son épique
- Des énigmes accessibles
LES MOINS
- Les écrans de dialogues un peu longs
- Une création de personnage très basique