Cette compilation, vendue au prix fort (54,99 € sur l’eShop), propose 9 jeux d’une des séries les plus mythiques du shmup, j’ai nommé Darius. Rappelons qu’avec sa difficulté légendaire et son bestiaire à base de mécha-poissons, d’hippocampes d’acier et autre calmars rouillés, la franchise made in Taito a marqué les esprits des joueurs au tout début des années 90. Avec cette compile, les amateurs de vieux shoot them up à scrolling horizontal seront (a priori) comblés. Même les (courageux) novices vont pouvoir se faire une véritable bouillabaisse à travers la myriade de niveaux proposés.
Sachant que dans Darius, on pourra choisir son itinéraire, les niveaux se présentant sur la carte avec des embranchements multiples. A chaque partie, on aura le loisir de découvrir de nouveaux recoins et coins de ce système solaire particulièrement hostile, et ce, sans se lasser.
Attention ! On n’aura droit, ici, qu’aux jeux parus sur consoles… Enfin, ceux parus sur 8-bit et 16-bit. Exit donc le moderne et rutilant Darius Gaiden sorti pourtant sur Saturn et Playstation.
Pour bénéficier des jeux d’arcade et du fameux Darius Gaiden (qui était aussi sorti aussi sur borne), il faudra à nouveau sortir son portefeuille et acheter le second volet : Darius Cozmic Collection – Arcade. Soit, si on fait bien les comptes, avoir la totale Darius revient à débourser la coquette somme de 110-120 € !! Quand on aime, on ne compte pas, dit-on…
Alors 9 jeux sur cette compile, cela paraît copieux comme menu. Mais il y a quelques arêtes là-dedans. Côté consoles Sega, on a droit à 3 versions d’un même jeu ! Darius II sur Megadrive se retrouve dupliqué avec Sagaia, sa version américaine sur Genesis et Sagaia sur Master System, dans une version qu’on aurait préféré oublier. Cette dernière, déjà handicapée par les faibles capacités techniques de la Master System, souffre d’effroyables ralentissements que les programmeurs, un peu trop respectueux, ont laissé tels quels.
Côté Nintendo, on a droit à Darius Twin sur Super Famicom mais aussi sur Super Nes, soit 2 jeux pour le prix d’un ! Les différences entre les 2 versions sont minimes : un son mono sur la console japonaise, un son stéréo sur la console U.S. Rien, vraiment rien ne justifie de jouer ou de finir les 2. On continue dans les duplicatas avec Darius Force, sorti en 1993 sur Super Famicom, et qui changera de nom la même année en Super Nova pour la version Super Nes Idem, 2 jeux identiques !
Restent les 2 Darius sur PC Engine, qui dépayseront ceux qui n’ont pas eu l’occasion de tester la légendaire console japonaise. D’autant que graphiquement, ces 2 jeux arrachent avec des boss énormes et des décors étonnamment détaillés, surpassant souvent ceux entrevus sur 16-bit (rappelons que la PC Engine est une malicieuse petite 8-bit). Seule la difficulté intense dès les premiers instants rappellera à quiconque la dureté des Darius.
Darius fait partie des shmups qui se basent sur l’accumulation des power-ups pour que notre vaisseau, protégé par un bouclier, tire de toutes parts et à toute puissance. Si on perd une vie, on perd une partie de notre arsenal, ce qui rend logiquement la partie plus difficile. Et dans Darius, la difficulté n’est pas un vain mot, c’est souvent infernal, voire impossible. Les ennemis, de toutes tailles, énormes ou minuscules, arrivent des tous les côtés, de manière vicieuse. Leurs attaques ne le sont pas moins.
Oubliez les danmakus avec un confetti à protéger contre des boulettes (même par milliers), notre hitbox, ici, est énorme, faisant quasiment l’ensemble du vaisseau. Et si les tirs ennemis et les projectiles sont peu nombreux, en comparaison de ce qui se fait aujourd’hui, ils arrivent souvent à une vitesse supraluminique.
Heureusement, comme toute bonne compile rétro, on a la possibilité de sauvegarder à tout moment, mais ça ne rend pas moins l’expérience de ces jeux intense. Certains niveaux vous pousseront dans vos derniers retranchements (le dernier niveau de Darius Twin pour n’en citer qu’un). Et puis les finir, oui, c’est possible mais les finir dans des conditions normales, avec un stock limité de vies, et quelques crédits si le jeu est sympa, est l’Ultime challenge pour les fous de shmup.
Pour commencer et se familiariser à l’exigence de la série, Darius II et Darius Twin semblent être des candidats de choix. Celui sur Megadrive est étonnant de nervosité, et se joue au son de musiques mythiques qui resteront en tête un long moment. Et surtout, il ne propose pas moins de 27 niveaux ! Darius Twin est dans la même veine, tout en améliorant les graphismes (il y a quelques jolis fonds et des scrollings différentiels de folie). Il affine aussi les contrôles avec une petite inertie bien sympa et en upgrade l’armement en général. À toute puissance, l’écran est inondé par nos tirs énormes !
Pas de jaloux entre les Nintendo-maniaques et les Segafans, dans chacun des jeux, on retrouvera les fameux boss qui resteront à tout jamais la signature visuelle de la série (en plus du look de notre vaisseau): des poissons de toutes sortes, tortues, hippocampes, calmars, anguilles électriques… en mode mécha !
De tous les jeux, Darius Gaiden (aka Super Nova) apparaît comme une pièce à part, la moins immédiate car demandant au joueur du par cœur bête et méchant. Elle écœurera les plus fragiles d’entre nous, la perte de vie nous ramenant systématiquement en arrière. Ce qui est dommage car en plus de casser le rythme, cela rend la progression particulièrement laborieuse. À réserver aux hardcore gamers…
Et pour ceux qui veulent encore un peu plus de challenge, sachez que les programmeurs ont pensé à proposer des modes de jeu supplémentaires, rendant nos parties plus intenses que jamais. De quoi faire passer la pilule ?
Conclusion
La série des Darius est une des séries mythiques du Shmup aux côtés des R*Type et des Gradius, cela ne fait aucun doute. On peut applaudir Taito pour l'initiative de compiler les jeux console ici, d'autant que certains restent encore à ce jour d'excellents jeux. Mais d'une, le prix fera fuir le néophyte ou l'amateur près de ses sous d'autant que Taito a sorti un autre volet réunissant les jeux d'arcade. Et de deux, mettre toutes les versions d'un même jeu et ne pas proposer Darius Gaiden, c'est un peu l'histoire du poisson-lune qui veut se faire aussi gros que le cachalot. Une fois dégonflé, on peut faire la fine bouche...
LES PLUS
- Une compile pour une série mythique
- Les amateurs apprécieront
- Un style unique !
- Le challenge particulièrement relevé
- Les Darius de la PC Engine
- Darius II et Darius Twin
LES MOINS
- Uniquement les jeux consoles ici : pour les jeux Arcade, il faudra repasser à la caisse !
- Le prix prohibitif
- Toutes les versions d'un même jeu, histoire de gonfler le roster
- Darius Gaiden n'est pas là !!
- Sagaia sur Master System
ERRATUM : Dans le bout de phrase « De tous les jeux, Darius Gaiden (aka Super Nova) apparaît comme une pièce à part, », il faut lire « De tous les jeux, Darius Force (aka Super Nova) apparaît comme une pièce à part »… Car je confirme, il n y a pas trace de Darius Gaiden dans cette compile.
Superbe test Wizzy,
C’est clair que ça fait un poil cher pour une telle compilation.
En incluant les jeux Arcade, je dis pas…
Ça s’adresse clairement aux fans de la série.
Merci !! Effectivement, seuls les fans fortunés vont être comblés. Il faut espérer que le prix baisse un jour ou qu’ils regroupent les 2 compiles en une seule, ultime…