Alors que l’on s’attendait plutôt à un portage de Layers of Fear 2, Bloober Team vient de porter Blair Witch sur l’eShop Nintendo Switch. Après Layers of Fear et Oberver, le studio polonais spécialisé dans les jeux d’ambiance frissonnants propose une nouvelle histoire d’horreur se déroulant deux après après le film. Le titre est sorti l’été dernier sur Xbox One mais il est désormais disponible sur l’eShop. On est partis se perdre en forêt afin de vous écrire ce test. Un portage réussi ?
Nous sommes en 1996 et un jeune garçon a disparu dans la forêt de Black Hills près de Burkittsville dans le Maryland. Vous incarnez Ellis, un ancien flic profondément troublé, et votre aventure débute lorsque vous participez aux recherches dans la forêt. Vous êtes accompagné par votre fidèle compagnon Bullet, un chien qui s’avérera être votre atout le plus précieux pour retrouver la piste du garçon. En effet, vous pouvez lui donner tout un tas d’ordres comme de rester près de vous, lui faire des câlins ou encore de chercher quelque chose. Il est possible de lui faire renifler divers objets, l’envoyer dans des recoins inaccessibles ou encore vous tenir compagnie. Blair Witch est un jeu vidéo d’horreur narratif et psychologique à la première personne, vous allez donc vite vous attacher à lui et cela vous permettra de vous sentir moins seul lors de votre excursion.
Premier souci et pas des moindres, le chien ne répond pas pas parfaitement et ses déplacements semblent parfois très compliqués. Il nous est arrivé de recharger plusieurs fois la partie car il ne souhaitait plus avancer et donc nous montrer le chemin. Cela s’avère extrêmement problématique car dans Blair Witch, les développeurs ont pris un malin plaisir à nous faire tourner en rond dans cette forêt et à nous ramener à notre point de départ. Le chien n’est pas la seule mécanique, le titre introduit dans son gameplay un caméscope à la Outlast. Des cassettes sont disséminées un peu partout et en les visionnant à l’endroit ou elles ont été tournées, vous allez pouvoir débloquer la suite de la progression en ouvrant une porte ou en faisant apparaître un objet. C’est vraiment très bien pensé bien qu’au début il faut le savoir pour comprendre le mécanisme.
La caméra aura d’autres utilités en jeu comme trouver son chemin mais c’est réellement la mécanique de visionnage qui fait son petit effet. À la manière d’un Firewatch, vous aurez un talkie pour communiquer avec l’équipe du shérif qui fait ses recherches de son côté et un téléphone portable pour appeler ou recevoir des messages de votre femme ou jouer à des mini-jeux. Dans le titre, vous pouvez marcher ou courir et interagir avec les objets environnants pour mener votre enquête. Le jeu se déroulant principalement de nuit, votre bonne vieille lampe torche vous aidera à vous frayer un chemin dans cette forêt de tous les dangers et à éloigner les esprits. Cette forêt vous fera vivre un véritable enfer entre vos peurs personnelles et les démons à chasser, il ne faudra pas laisser la peur vous envahir ni rester seul sans votre chien trop longtemps. Le jeu se prend très vite en main mais un peaufinage au niveau des actions du chien et de la caméra assez lente aurait été appréciable.
Sur votre chemin, vous trouverez des lettres, poupées en bois ou encore photos à récolter. Quelques énigmes seront présentes et vous demanderont de fouiller un peu plus certaines zones pour avancer mais rien d’insurmontable. En terme d’histoire, sur les six à sept heures nécessaires pour boucler l’aventure, Blair Witch ne déçoit pas en terme de rythme et de narration. On se retrouve très vite plongé dans ce mystère de disparition et la forêt va réellement vous rendre fou par moment. C’est la spécialité des développeurs de jouer là dessus et sur la dernière heure de jeu ils se sont faits un petit plaisir en nous montrant ce qu’ils maîtrisaient le plus. Il est conseillé d’y jouer dans le noir pour être immergé à fond et au casque pour profiter du son “binaural”, c’est-à-dire entendre des sons tout autour de vous, à droite ou à gauche. Cela marche très bien notamment lorsqu’on répond au téléphone ou pour courir dans la direction opposée des bruits.
Dans Blair Witch l’ambiance est frissonnante et prenante, on a du mal à lâcher la manette mais le jeu ne fait pas peur. Le chien vous alertera en aboyant au moindre danger donc vous aurez le temps de voir venir. Oui, certains jump scares sont à prévoir mais connaissant Bloober Team, les développeurs jouent davantage sur la folie du protagoniste avec des hallucinations et c’est toujours bien amené. La bande-son et ses bruitages contribuent énormément à l’ambiance, pour les graphismes c’est différent. Le portage Nintendo Switch s’en sort bien mais les textures sont bien plus simples, il n’y a pas autant d’effets de lumières que sur Xbox One par exemple et le jeu est bien plus terne. On sent clairement un downgrade mais il ne gâche pas l’expérience contrairement à Observer (très bon mais très flou), ici c’est très correct.
Notre vidéo des 20 premières minutes de jeu
Conclusion
En arrivant sur Nintendo Switch, Blair Witch fait quelques concessions visuelles c’est une évidence et il arrive avec les mêmes bugs gênants des autres versions obligeant à relancer le jeu par moments. Cependant, ce n’est pas un mauvais jeu puisque nous avons beaucoup aimé cette courte aventure bien rythmée et à l’ambiance toujours aussi travaillée dans les productions du studio. Notre chien nous apporte à la fois de la variété dans le gameplay mais aussi de la compagnie dans cette immense forêt dangereuse. Le gameplay est suffisamment varié en proposant des mécaniques qui ont fait leurs preuves dans Layers of Fear et qui surprennent avec le caméscope. Le jeu propose différentes fins mais l’histoire ne révolutionne rien, elle se laisse simplement suivre. Blair Witch est un jeu correct, l’univers est respecté, à vous de voir si votre cœur est suffisamment accroché pour y jouer la nuit seul dans votre canapé ou en mode portable dans votre lit.
LES PLUS
- Fidèle à son univers
- Un compagnon attachant
- Ambiance prenante...
- Le gameplay au caméscope
- Un bon rythme
- Les bruitages
LES MOINS
- Le chien répond vraiment mal par moment
- Des graphismes plus simples, sombres et moins d’effets de lumières
- … mais le jeu ne fait pas peur