Amorcé depuis un moment, le second récit de la gamme Kadowaka Game Mystery prépare enfin sa sortie sur l’archipel japonais. Après avoir couru à travers la préfecture japonaise de Shimame derrière un genre de spectre avec pour seul indice une mystérieuse lettre dans Root Letter, on revient sur cette même préfecture pour un tout nouveau récit et de tout nouveaux personnages dans Root Film. Une démo de ce nouveau Visual Novel est disponible sur l’eShop japonais. Texte uniquement en japonais mais localisation déjà annoncée pour une date inconnue. Cela dit, il n’en fallait pas plus pour nous motiver à participer brièvement au tournage de cette nouvelle production Joy-con en main.
Un Drama renaît de ses cendres
Yagumo Rintarou est un jeune réalisateur ayant remporté quelques prix amateurs dans le domaine cinématographique. Pourtant, le travail ne semble pas affluer plus que cela pour celui-ci et il passe son temps sur de petites productions dans le genre de l’horreur aux côtés de son assistante fraîchement recrutée, Aine Magari. Finalement, le producteur Isougami appelle notre héros afin de faire renaître le “Shimame Mystery Drama Project”. On apprend vite qu’il s’agissait d’un grand projet dans lequel divers réalisateurs professionnels et amateurs ainsi que divers acteurs collaboraient ensemble.
Le chantier avait débuté 10 ans auparavant et fut mystérieusement annulé pour des raisons que nul ne semble vouloir aborder. Isougami vous raconte qu’il est sur le point d’obtenir le feu vert pour faire repartir le projet mais qu’un point de ce sombre passé fâche certains individus et qu’il vous faut faire la lumière dessus afin de pouvoir véritablement relancer le projet. Yagumo et son assistante voient en ce projet une grande opportunité dans leur carrière et acceptent d’enquêter dessus.
On se rend alors à un studio pour visionner une pellicule qui a semble-t-il été tournée à cette époque et qui témoigne du point sensible fâchant ceux qui sont contre le retour de ce projet. Une scène de pluie avec une jeune actrice en plein milieu d’une nature verdoyante et un décor légèrement montagneux. Puis un plan face à un genre de grand lac avec la même actrice, un bruit retentissant d’orage avec un éclair suivi d’un flash blanc. Puis la seconde d’après une mystérieuse forme spectrale dans une robe blanche flottant au-dessus du lac.
À peine le temps de comprendre ce qu’il en est qu’un camion percute la jeune actrice. Le petit film se termine ainsi et notre enquête débute. Pour Yagumo, il s’agit d’un fake après tout les spectres n’existent pas et il faut ainsi démêler le vrai du faux et comprendre les éventuels mécanismes cinématographiques qui auraient permis de tourner une telle scène. On parcourt ainsi la préfecture à la recherche d’indices et de témoignages pour confronter notre argumentaire et relancer ce projet annulé.
La démo ne nous permettait de vivre que quelques heures de jeu représentant le premier chapitre de “Yagumo”. Ce premier chapitre était lui-même divisé en plusieurs parties incluant Prologue, partie et épilogue. On n’y avait pas accès mais nous pouvions voir sur les menus du jeu la possibilité de passer sur un autre arc du récit que celui de notre héros Yagumo. Sans pouvoir le lancer, nous avions en visuel l’arc d’une certaine “Riho”. Personnage que nous n’avions pas rencontré sur la démo.
On ne sait pas véritablement comment le récit s’articulera entre les 2 arcs, si l’un influencera l’autre, de quelle manière ou si c’est simplement une possibilité de vivre 2 récits différents multipliant ainsi le nombre potentiel de fins certainement. Il nous faudra le jeu final pour répondre à ce genre de questions, à celle également de savoir si le scénario est aussi bien écrit que Root Letter, si l’on vivra encore une belle expérience de visite touristique à travers la préfecture de Shimame grâce à un Visual Novel et aussi combien de temps ce récit retiendra notre attention.
On ne pourra également pas complètement développer sur les mécaniques de gameplay du jeu. Sur ce que nous avions pu faire dans la démo, Yagumo avait la possibilité de garder en mémoire certains propos qu’on lui énonçait. La phase d’enquête nous permettait ainsi de progresser à travers plusieurs lieux de Shimame afin d’interroger des gens, relever des indices puis garder en mémoire des propos important en appuyant sur X à certains passages clés de dialogue.
Vers la fin du chapitre, nous étions face à un autre réalisateur, celui à l’origine de la fameuse pellicule maudite. Cette phase de gameplay s’intitulait le Max Mode. Il s’agissait de laisser Yagumo étirer son raisonnement et balancer les témoignages clé pour démonter les contre-arguments de votre opposant. Une grande jauge s’étirait entre Yagumo et son opposant. Lorsqu’on faisait une erreur, la jauge se remplissait de notre côté, tandis que si l’on avait bon elle se vidait pour partir du côté opposé.
Le but étant d’arriver à cerner complètement votre opposant pour avoir le fin mot de l’histoire. Une mécanique simple donnant une pointe de stress en plus comparé au précédent jeu. Notons aussi les déplacements entre les différents lieux. Il s’agissait de simplement sélectionner le lieu où nous allions et de le valider. Comme le précédent jeu et dans de nombreux autres Visual Novel. Une petite différence avec Root Letter, c’est que la préfecture de Shimame semble plus vaste à visiter.
Elle semblait divisée en plusieurs régions, nous n’avions accès qu’à une seule région mais nous avions dans la démo comme un aperçu de cette possibilité de visiter d’autres zone. Il s’agira de confirmer cela sur la version finale et d’avoir potentiellement une préfecture encore plus détaillée que le précédent jeu. Si l’on va dans le détail, évoquons le côté artistique et visuel de ce Root Film. Comme pour le précédent jeu, Root Film est illustré par Minoboshi Taro. Les personnages de Root Letter avaient justement ces traits et couleurs que l’on retrouvait sur d’autres productions pour lesquelles il avait travaillé.
Regardez par exemple le fameux jeu de simulation de drague DS, Love Plus et vous reconnaîtrez bien cette même patte sur Root Letter. Pour Root Film, Monoboshi Taro change de style mais ses personnages et illustrations font toujours mouche. Chaque nouvelle illustration attire notre regard par ses couleurs et ses traits prononcés. Sans forcément proposer de 3D, Root Film n’hésite pas à diversifier les représentations des personnages afin de donner un semblant de vie.
On est souvent habitués à voir dans un Visual Novel, les personnages juste de face et au même plan puis lire la narration ou ce qui se dit. Dans Root Film, il nous arrive de voir nos personnages de profil l’un face à l’autre lorsqu’ils se parlent, ou alors même de dos sur une position différente de l’illustration. Si la narration nous évoque par exemple le fait que Magari emboîte le pas, avec ce semblant de mise en scène sur l’illustration, on s’en rend compte directement du regard. Une chose rarement vue dans le genre, montrant certainement la progression et l’expérience accumulée par l’équipe depuis Root Letter.
Root Film n’ira pas dans la voie du “Live Action” comme son prédécesseur qui proposait de pouvoir choisir de jouer en mode “Anime” avec les illustrations de Minoboshi Taro ou encore avec des photos en prise réelle sur la préfecture de Shimame et des vraies personnes jouant le rôle des différents personnages fictifs du jeu. On est uniquement avec les illustrations manga/anime et on ne s’en plaindra pas vu leur qualité et le gros travail proposé par l’illustrateur. Ceux qui aimaient le “Live Action” prieront peut-être à un remake un jour avec un choix “Live Action”. Après tout, à la base Root Letter était également uniquement illustré jusqu’à son remake.
Visuellement, cette démo nous a enchantés et convaincus. Ce n’est pourtant qu’un seul chapitre du jeu et on trépigne déjà d’impatience de pouvoir admirer tout le jeu. A la fois sur la TV mais également n’importe où grâce à la portabilité de la console de Nintendo. Comme hic sur cette démo, on relèvera qu’elle est courte mais il s’agit d’une démo après tout. Puis les musiques ne semblaient pas nouvelles mais directement reprises de Root Letter. Peut-être est-ce juste une impression et une manière de revenir sur la préfecture de Shimame même avec nos oreilles. Mais on aurait préféré quelque chose de plus neuf et on espère entendre du bon sur le jeu final
Impression:
Les Visual Novel commencent à devenir nombreux sur Switch. Pourtant, il s’agit souvent de portages d’œuvres. Osons dire que les nouveautés et vraies surprises du genre sont en fait assez rares ou alors nous avons de temps à autre également droit à de petites œuvres banales finissant perdues dans les méandres de l’eShop. Root Film semble bien parti pour être dans le haut du podium des nouveautés du genre. Ces illustrations et ce que nous avons pu parcourir sur la démo nous ont déjà captivés. On regarde défiler l’ending de ce premier épisode proposé par la démo en attendant avec impatience de pouvoir parcourir le reste du récit ! En souhaitant également que la localisation du jeu soit rapide même uniquement en anglais pour que les amateurs du genre puissent également découvrir très vite Root Film!