Ageless, ou sans âge en français, est un jeu de type plateformes en pixel art 2D dont, ni le prime abord, ni l’historique du studio ne peut aider à se faire une opinion. En effet, si tout est clairement identifiable, on ne peut pas dire que ça soit du grand art ni même que ce soit moche ou laid. On pourrait aisément le comparer à une patte à la « Celeste » : à la fois très simple et néanmoins assez travaillé pour être cohérent et immersif si tant est que le gameplay et l’histoire soient à la hauteur. Quant à One More Dream Studio ; aucun passif, leur premier jeu est donc édité par Team 17 -ce qui en soi, peut en faire un critère de qualité- et arrive sur PC ainsi que Nintendo Switch, la version que nous avons eue en test s’avérant être sur pc, il est de bon ton de préciser que le test de cette preview, s’est fait avec une manette (Xbox One).
On débute donc en découvrant notre personnage, une certaine Kiara -qui me force à repenser au Roi Lion 2, mais, passons!- et les premiers dialogues sont déjà en français, le studio malais ayant eu la bonne idée de proposer leur jeu dans une dizaine de langues dès la sortie ! Un plus non-négligeable que l’on ressent dès le départ puisque l’on embarque dans la psyché d’une jeune femme perdue physiquement et mentalement. Les contrôles, ceux d’un platformer très basique au tout départ, répondent néanmoins très bien. Le décor se plante assez vite, notre personnage est descendu dans les profondeurs du monde pour obtenir une compétence, quelque-chose qui fasse avancer sa vie. Cependant, pour mériter ce don, elle doit subir une dernière épreuve, en plus de trois ans à chercher sous terre où pouvait bien se trouver l’artefact permettant d’octroyer des dons.
Sous forme de premier tutoriel, ce premier monde nous offre donc le loisir d’appréhender les commandes de Kiara et sa capacité d’Ageless : en effet, via un arc mystique, elle peut faire vieillir ou rajeunir les plantes et les êtres vivants, elle-même peut alors rentrer dans une forme intemporelle -ou tel un saiyajin, elle devient blonde- : Cette forme permet au personnage de se propulser et de propulser des êtres vivants tout en utilisant leur force vitale -ce qui les fait alors rajeunir-, envoyez Kiara « intemporelle » dans un sens et l’animal ira dans l’autre tandis qu’avec une plante, la plante se contentera de rajeunir sans bouger.
Vos flèches peuvent donc aussi faire avancer en âge des animaux et autres mobs végétaux qui auront chacun plusieurs stades allant par exemple pour les « rhino domestique » : 1 : l’œuf, 2 : l’enfant 3 : l’adulte, 4 : le vieux. Pour rester sur ce premier mob faisant partie du tutoriel et ne spoilant rien : la phase un de bouge pas et peut vous permettre d’envoyer le rhino sur des plateformes plus lointaines puisque étant moins lourd, l’enfant pourra être attiré vers des baies, tandis que l’adulte vous chargera, mais sera aussi capable de détruire des cloisons et enfin, le vieux, plus imposant, permettra de faire s’effondrer des cloisons au sol.
Ainsi, votre personnage, qui se cherchait, se voit adjointe un droit d’âge sur tout ce qui l’entoure et devra, pour avancer, en jouer, faire avancer un bébé vers le vide et l’utiliser pour se propulser sur une autre plate-forme, conduire un tout jeune à l’âge de vieillard pour avancer et cela se produira avec tous les autres mobs du jeu, ce qui leur donnera des compétences qu’il faudra intelligemment coupler pour avancer, car certains passages sont à la limite du pixel perfect dans leurs enchaînements de capacités et ralentissements du temps. Car oui, sous forme intemporelle, le temps ralentit, tout comme lorsque vous envoyez une flèche pour vieillir ou rajeunir -ce que vous pouvez faire en l’air-. La visée quant à elle se fait de manière un peu compliquée à la manette si l’on ne prend pas le réflexe de lâcher le bouton de visée avant de lâcher la direction. Imposant une certaine concentration constante.
Les contrôles sont finalement assez simples et prennent leur intérêt dans les effets qu’ils ont sur leur environnement et les capacités que ça débloque. Et, rapidement, très rapidement, la narration va vous porter vers une bien belle histoire un poil glauque et mature en touchant à la mort et l’immuabilité des choses, malgré votre pouvoir. Tout en vous posant souvent en bourreau de la nature – un peu comme Mario qui utilise Yoshi pour un double saut en le balançant dans le vide… – les énigmes parfois un peu complexes et les niveaux conçus d’une manière assez précise ne laissent pas la place à la maroufle, mais donneront sans nul doute assez de défis pour intéresser ceux qui sont passés par Céleste avant.
Conclusion
Au final, on en oublierait presque le manque d'animations quand votre personnage saute de mur en mur -ce qui m'avait choqué au début du jeu quand on n’a pas encore accès au don et donc au gros du gameplay- et l'histoire, la narration glauque et mature couplée aux quelques phases de réflexions rendent une copie prenante et très originale du point de vue narratif, quelque peu moins coté gameplay mais celui-ci est tout de même très prenant.
LES PLUS
- Un Level design intelligent
- Une Narration prenante
- Des musiques vraiment adaptées
- Gameplay non rébarbatif (fun)
- Coloré et lisible
LES MOINS
- Graphismes trop simplistes
- Manque d'animation sur les sprites
- Un poil trop linéaire