« Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas… »
C’est sur cet air connu et bien guilleret que nous, Petit Poucet bis, cueillons des champignons avec notre frérot, à l’ombre des arbres de la forêt. Point de loup dans les bosquets, mais une menace non moins effrayante, qui sommeille dans une étrange bicoque. Ne dit-on pas que la curiosité est un vilain défaut… Dérangés et passablement en colère, les occupants de la maisonnette, des êtres poilus et hirsutes, kidnappent, ni une, ni deux, votre frérot…
Au Royaume des jeux indés, Creepy Tale rameute avec lui un peu de la noirceur macabre d’un Limbo (en l’adoucissant au passage) et quelques incandescences d’un Candle – Power Of the Flame pour le côté « faux point and click ».
Un « faux point and click », mais qu’est-ce donc ? Pour éclaircir cette curieuse désignation, dans Creepy Tale, on ne pointera rien et encore moins, on ne cliquera (à l’inverse de tout bon point and click) car tout se joue en direct avec le personnage à la manière d’un jeu de plateformes= classique. Néanmoins, le gameplay rappelle bien le genre du point and click, avec une recherche d’objets cachés dans le décor et la résolution d’énigmes avec ces mêmes objets.
Pour nous faciliter la vie, le jeu ne nous obligera pas à choisir l’objet dans notre inventaire, et fera le travail à notre place, si interaction possible il y a. Soyez rassuré, vous n’aurez pas l’impression d’être lésé car tout vous paraîtra évident (à une ou deux exceptions près).
Les seules difficultés seront liées à de courts moments d’infiltration et autres micro-courses poursuites. Si on est débusqué ou attrapé, on est en effet bon pour recommencer toute la séquence. Le passage dans la chaumière de la sorcière est certainement celui qui vous opposera le plus de résistance. Sueurs froides garanties…
En tout, Creepy Tale propose 3 chapitres, soit 8 petits épisodes. Un épisode se résumant à une ou deux scènes (ou tableaux), voire trois si c’est la fête. C’est riquiqui !
Heureusement, les énigmes, même faciles, parviennent à susciter la sympathie, en étant variées et en tordant le cou à nos attentes. Pas de redite (pas le temps en même temps), elles épousent parfaitement l’ambiance macabre et faussement naïve du jeu.
Dans son ensemble, le jeu est fort joli, minimaliste encore une fois, avec un décor unique de forêt pour les extérieurs et des teintes limitées, choisies avec goût. Le même soin est apporté à la partie sonore : musique discrète mais ponctuant idéalement le jeu et bruitages bien travaillés, nous claquant aux oreilles histoire de nous faire dresser les cheveux sur la tête.
L’ambiance de ce conte est véritablement excellente, « creepy », et les rencontres, même peu nombreuses, restent marquantes. Même s’ils ont un petit air de déjà-vu, les sortes de « Maxi-monstres » poilus, avec des papillons colorés à la place des yeux, sont gentiment effrayants et ont du charme à revendre…
Conclusion
Au Royaume des jeux indés, Creepy Tale est un tout petit jeu, un conte macabre minimaliste et sans prétention. L'aventure, à base de toutes petites énigmes et à laquelle s'ajoute un brin d'infiltration s'avère agréable mais brève. Comptez 2 heures pour le terminer. Il n'y a aucun espoir d'y rejouer, pour découvrir par exemple des secrets, car il n'y en a pas la queue d'un. Ce sera minimaliste jusqu'au bout.
LES PLUS
- Un univers poétique
- De bonnes petites énigmes
- De toutes petites séquences stressantes bienvenues
- Pour débuter dans le genre, c'est l'idéal !
LES MOINS
- Aventure très courte
- Re-jouabilité nulle