Petit crâne plein d’argile, nous sommes animés par une étrange magie et nous roulons, bille en tête, sur une île bordée par des eaux dangereuses. Étant constitué d’argile, l’eau sera en effet notre premier ennemi. Il ne fera pas bon, non plus, se laver dans la lave ; sous peine de faire tout feu tout flamme.
Tout à la fois jeu de parcours à base de bille (Marble Madness, Super Monkey Ball. Etc..) et platformer visitant la 3eme dimension, comme d’autres l’ont fait avant lui (Mario, Crash Bandicoot, etc…). Skully coche toutes les cases du jeu raté, malgré des débuts, se résumant au premier chapitre, qui font illusion.
Graphiquement, il y a des intentions, mais le résultat s’avère somme toute moyen pour ne pas dire oubliable, et sans grande inspiration pour les décors, lesquels ont une fâcheuse tendance à se répéter. Ajoutez à cela un effet de flou, non désiré, en mode portable et vous aurez au shaker un jeu mi-moche, mi-mouais. Tout ce qui est bon, l’est déjà dans l’illustration du jeu : les créatures que l’on incarne, Skully en tête, tous ont en effet une bonne bouille.
Ensuite, nous devons gérer la caméra tout seul, comme un grand, or la bille fuse au moindre coup de stick. Elle a en effet très peu d’inertie et nous laisse rarement le temps de gérer proprement cette fameuse caméra et nos déplacements. Beaucoup trop souvent, les sauts et autres roulades se feront à l’aveugle. Le moindre virage à négocier, alors que l’on surplombe un vide insondable, se transformera vite en supplice.
L’appréciation des distances, lors d’un saut quelconque avec une caméra en mouvement, est une véritable gageure. Bonjour les trajectoires indésirables et autres fails d’un autre temps ! Une caméra d’autant plus imbuvable qu’elle se permet parfois de zoomer et dézoomer sans raison (à moins qu’elle soit fortement alcoolisée), et de nous perdre dans le décor…
La musique, étonnante de qualité, nous donnerait envie de foncer à toute allure, de jumper en battant la mesure mais… Mais non ! Le jeu vous dit stop, ne veut pas, même si la bande-son s’emballe.
Décalage total et incompréhensible. Car c’est une certitude, la sensation de vitesse est là. On la perçoit. Elle aurait dû être grisante, avec une part de rythme imposé pour les sauts, mais le jeu frustre en permanence. Il nous oppose jusqu’à l’absurde des obstacles, avec de l’eau ou de la lave partout, nous obligeant à répéter une succession de sauts chaotiques, avec peine et sans joie. La difficulté avec des pics incompréhensibles, n’a rien d’entraînante, bien à contraire. Checkpoint trop près, trop loin, au hasard, alternance de passages hautement gavant et de longs couloirs sans intérêt.
Oui, même quand le jeu se veut « easy », il tient de la collecte bêta de bêtes collecibles, en ligne droite, souvent sans once de level design. Le fait de pouvoir incarner d’autres créatures, des golems d’argile (marchants comme tout le monde – enfin ! -) est une petite bouffée d’oxygène, avec quelques énigmes et une maniabilité, qui même en restant basique, s’avère nettement plus agréable que celle qui anime notre bille. Pour résumer en quelques mots les différents pouvoirs de nos golems : mode brutasse pour le premier, double-saut pour le second et vitesse pour le troisième. Il y a donc quelques bonnes idées qui surnagent et jongler entre nos apparences pour passer les obstacles en est une. Mais il n’y a rien de franchement inédit et rien ne sauvera pas le jeu de l’enlisement. Celui du sable mouvant de la médiocrité.
Conclusion
Comme jeu de plates-formes 3D, Skully signe un retour en arrière vidéoludique, en étant largement surclassé, sur tous les points, par l'ancêtre Super Mario 64. Et comme jeu de bille, même l'antédiluvien Marble Madness s'avère plus inventif et récréatif que ce jeu. Au final, en dehors de quelques passages sous la forme « golem », Skully est bêtement frustrant et trop souvent injouable.
LES PLUS
- La musique
- Se transformer en autre chose qu'une bille
LES MOINS
- Gameplay raté
- Caméra imbuvable
- Level design boiteux
- Rarement amusant
- Des bugs
- Frustrant
je demande au cas ou..est ce les versions ps4 et xbox sont aussi mauvaises ?
N’ayant pas testé les versions PS4 et Xbox, c’est tout à fait possible qu’elles soient meilleures. Je ne m’avancerai pas sur les contrôles, mais à la vue des trailers, les graphismes sont bien meilleurs, plus fins et plus jolis sur ces consoles. Sur Switch, le flou règne (c’est un peu mieux sur écran télé mais les textures manquent alors de détails) et le framerate n’est pas top.
Après pour parler du jeu Skully a un coté « vrac » assez désagréable, il y a de bonnes idées par-ci par-là, mais tout semble né du hasard. La difficulté joue par exemple les montagnes russes assez incompréhensibles.
merci l ami pour les precisions !