Final Fantasy est pour bon nombre de gamers une valeur sûre, au moins à une époque révolue répliqueront certains. Pour autant, de nombreux jeux ont vu le jour tandis qu’ils s’éloignaient légèrement de la trame générale, tentant de se faire une petite place dans le cœur des passionnés de cette saga, tout en insufflant un petit air nouveau dans la série. Ce fut le cas de Final Fantasy Crystal Chronicles (que nous abrégerons par FFCC pour plus de facilités !) en 2003. Peut être avez vous déjà eu le plaisir, à l’époque, de partir sur les routes à bord de votre caravane rustique… pour tous les autres, l’heure est peut être venue ! À moins que…?
Des retrouvailles plutôt convaincantes
Comme dirait le détracteur des idées reçues du web, « Reprenons depuis le début ! ». Le soft démarre par une longue vidéo d’introduction dévoilant les crédits par la même occasion. Si certains pourraient être lourdement critiques sur cette mise en bouche avec des graphismes discutables, nous restons néanmoins pour notre part charmés par ce nouveau plongeon dans l’univers onirique de cet opus. Alors oui, ne vous attendez pas à un FF de toute beauté, avec des cinématiques dignes de films hollywoodiens. Que nenni ici. Mais le charme de l’époque parvient à revenir, et force est de constater que l’ensemble reste globalement de bonne facture avec des environnements plutôt corrects, bien qu’un peu vides parfois. C’est vraisemblablement la principale critique que nous pourrions émettre à ce sujet : tout ceci peut sans difficulté rappeler les premiers émois graphiques de l’époque, mais certains environnements manquent toujours de profondeur… tandis que d’autres restent plutôt jolis… nous pensons notamment à cette belle cabane de pêcheur qu’il vous sera possible de côtoyer après quelques heures à peine sur le soft.
Les personnages restent bien entendu un peu cubiques, avec des mouvements pas toujours très naturels, admettons le. Ces petits pantins n’en restent pas moins charmants et vous pourrez même pousser la personnalisation de vos personnages : revenons, enfin, à notre partie à l’aube de son commencement.
Une mise en bouche toujours aussi indigeste
Après avoir choisi quelques « banalités » récurrentes, arrive enfin le moment de choisir vos personnages : jusqu’à 8 membres issus de 4 tribus différentes. La personnalisation de votre équipe prête au combat est donc plutôt intéressante et vous serez libre de choisir sa tribu d’origine (les clavants proches de la nature, les liltys dont la bravoure au combat n’a d’égal que leur vanité, les paisibles yukes, ou encore les habiles selkies), mais aussi son sexe, sa profession familiale (forgeron, tailleur, fermier, éleveur, meunier, pêcheur, marchand ou alchimiste), et même sa voix ! Ne vous reste plus qu’à lui donner un petit nom…
L’histoire de ce monde vous est alors relatée via un mog, une charmante bestiole attachante, récurrente dans l’univers de FF. Ceux qui ont une bonne mémoire devraient rapidement retrouver leurs marques… pour les autres, ainsi que pour tous ceux qui vont découvrir le soft pour la première fois, l’indigestion d’informations vous guettent !
Pour résumer simplement ce qu’il se trame dans ce monde en détresse, la chute d’une météorite a provoqué un énoooooOoooooOoorme chamboulement : les miasmes, du gaz ô combien toxique, envahissent désormais les moindres interstices. Volatiles, toutes celles et ceux qui rentrent en contact avec verront instantanément leur énergie décroître à vive allure. Afin de se protéger de ce fléau, les habitants disposent de cristaux qui parent les méfaits de ces miasmes. Ainsi, chaque village dispose de son cristal, laissant ses habitants libres de leurs mouvements. Malheureusement, le cristal à lui même besoin d’énergie pour mener à bien sa mission. Afin d’être ravivé et perdurer, ce dernier a besoin de myrrhe, elle même disponible au sein des arbres à myrrhe (vous êtes toujours là ?). Chaque arbre ne délivre qu’une seule goutte à la fois du précieux breuvage… il est pourtant nécessaire d’offrir chaque année un calice rempli de myrrhe. Ouf, nous commençons à apercevoir la trame du jeu ! Récupérer de nombreuses gouttes de myrrhe afin de sustenter le cristal de notre village et laisser en paix ses habitants ! Les monstres en travers de notre chemin seront, sans surprise, nombreux et multiples !
Un système de combat à prendre en main
Si vous êtes toujours avec nous, c’est donc que l’histoire ne vous a pas rebuté dès le départ, un bon point ! Il va falloir se remettre en selle pour comprendre désormais les mécaniques du combat que nous vous présentons brièvement.
Comme vous l’avez désormais compris, il est indispensable de rester à l’abri des miasmes, cela doit être votre obsession continuelle ! Pour ce faire, vous trimbalez avec vous un imposant calice disposant en son sein de précieuses gouttes de myrrhe. En solo (nous reviendrons un peu plus loin sur le mode multijoueur), il vous est possible de porter le calice… ou bien de laisser ce fardeau au mog qui vous accompagne. Une seconde option plus que nécessaire puisqu’il sera délicat de combattre avec un calice au bout des bras (c’est impossible !). Votre champ d’action est donc limité : vous devez impérativement rester dans les champs de protection du calice. Sinon, ça risque de piquer un peu…
Une fois ce premier point parfaitement assimilé, vous disposez de plusieurs techniques de combats : le corps à corps traditionnel, brut et rapide ; la super attaque, demandant plus de préparation mais forcément plus efficace ; ou encore la magie. Si l’attaque traditionnelle ne dispose pas d’une grande subtilité (frappez la touche pour en faire de même à l’écran avec votre arme), les deux dernières techniques se réalisent de la même manière. En effet, la super attaque et la magie demandent un petit temps de chargement en maintenant la touche enfoncée, avant de pouvoir choisir le lieu d’action de votre attaque. Ainsi, il est impératif de parvenir à jongler avec le temps pour ne pas perdre trop de vie pendant tous ces temps de chargement d’attaques… planté au milieu de la zone de combat, vous voilà bien vulnérable face aux ennemis…
Passés quelques combats, ces mécaniques de combats ne devraient plus poser de soucis. Il reste néanmoins regrettable de devoir régulièrement jongler dans les menus pour modifier ses sorts (qui peuvent être fusionnés afin d’en concevoir de nouveaux) ou simplement remettre un peu de nourriture revigorante à disposition. Quant à cette latence immobile pour lancer un sort ou une super attaque… elle vous causera bien des tracas !
Votre progression dans l’aventure sera distincte des autres traditionnels Final Fantasy. Ici, point d’expérience à gagner après chaque combat, les magilithes acquis au cours d’un donjon seront abandonnés une fois le lieu quitté. Afin de rendre vos personnages plus performants, vous devrez sélectionner avec soin l’artefact final qui vous sera laissé : préférez vous gagner de la force ? De la magie ? Ou peut être un champ de commande en plus…? Eh non, il n’est pas possible de tout prendre… il va falloir choisir…
Quelques excursions en ville vous permettront aussi de glaner un peu d’équipements. Néanmoins, tout ceci se monnaye et il vous faudra aussi compter dans votre besace les composants nécessaires pour confectionner chez le forgeron du coin votre nouvel équipement.
Le temps des caravanes
Votre mission vous demandera bien des déambulations à bord de votre caravane. Fort heureusement, votre parcours est plutôt bien déterminé : une carte générale vous guidera dans l’ensemble de votre parcours au cours duquel vous croiserez quelques points remarquables, des villes et des villages, mais aussi de nombreux donjons avec chacun leur petite touche identifiable (certains feront notamment plus appel à la magie, tandis que d’autres laisseront la part belle aux interrupteurs, etc).
Cette carte du monde sera aussi le siège de quelques scénettes inattendues qui mettront en scène de multiples personnages, certains iront même jusqu’à vous extirper vos biens sans vergogne ! Ces petites séquences permettent de donner un souffle plus original au soft, tandis que l’aventure s’avère être globalement très linéaire…
Soulignons aussi les nombreux temps de chargement qui viennent impacter le rythme de l’aventure. À force, vous risquez de ne plus vouloir lire votre journal afin d’en supprimer au moins un à la fin de chaque scène notable !
Afin de raviver l’intérêt du soft qui pourrait bien traîner quelque peu en mode solo, il est possible de retrouver le multijoueur, néanmoins de façon très distincte de celui proposé à l’époque. En effet, le local n’est désormais plus possible… un énorme point négatif puisqu’il sera désormais difficile de passer une soirée autour de ce jeu tout en réunissant ses amis autour de soi ! Le multi est là (ouf !) mais il faudra passer par la communication online pour le mettre en route.
FFCC entre amis
Pour commencer, il va falloir se mettre d’accord sur le malheureux joueur en charge du calice. À la fois le plus important de votre partie (puisque, rappelons le, le calice délimite votre zone de jeu sans subir de dégâts à cause des miasmes) mais aussi le moins fun : incapable de combattre alors qu’il porte le précieux, il devra se contenter d’être à l’écoute des autres joueurs pour rester toujours auprès d’eux. Vous imaginez bien le chaos possible…! D’autant plus qu’il n’est bien entendu pas imperméable aux coups des ennemis…!
Une fois ce cap passé sans rompre des amitiés (allez, faites donc tourner ce fichu calice, qu’on n’en parle plus !), le combat sera forcément plus fun accompagné d’amis. Chacun sera alors à même de titiller de l’ennemi, et l’aventure n’en sera que meilleure. Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin…! Malgré un aspect parfois un peu brouillon, notamment lors des boss où chacun risque de partir à la recherche de son petit personnage avant de se conforter dans la bonne idée de n’être qu’un gros bourrin destructeur, l’ensemble reste vraiment fun en multi. Votre petit cheptel de combattants partira avec fierté au combat ! Et en sortira victorieux…
Chaque combattant détiendra un objectif qui lui sera propre (faire des dégâts, utiliser des sorts…). À la fin du donjon, celui qui marquera le plus de points dans son objectif personnel pourra choisir en premier son artefact à conserver, viendra ensuite le tour du second, etc. Une façon originale et conviviale de donner une nouvelle configuration de jeu à chacune des parties.
De judicieuses nouveautés sont aussi au rendez vous : une sorte de chronomètre magique permet par exemple de décupler les chances de lancer les sorts au bon moment (finies les fusions de la magie dans le menu en multi !) tandis que la cible au sol est un excellent repère pour diriger les attaques avec cohésion. Ainsi il faudra rester attentif à tous les détails, à toutes les couleurs et à tous les déplacements de chacun, pour mener à bien vos multiples missions.
Afin d’obtenir un spectre multijoueur assez large, les développeurs ont permis aux joueurs de se retrouver quelle que soit la plateforme sur laquelle ils se trouvent. Ainsi, tandis que vous agrippez votre manette Switch, d’autres tiendront celle de leur PS4, quand d’autres seront carrément sur Android ! Chacun ses préférences…
De la fantasy dans les oreilles
Si nous avons déjà abordé le sujet des graphismes au commencement de ce test, il est fort probable que nous tombions en revanche tous d’accord sur la qualité musicale du soft. Les mélodies y sont de qualité et accompagnent avec finesse les déplacements et les combats. Rythmant avec justesse l’aventure, elles permettent notamment de connaître aussitôt l’arrivée d’un boss.
Final Fantasy Crystal Chronicles Remastered Edition est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch au prix de 30 euros environ.
Le saviez vous ?
Araki Ryoma (directeur du titre) à répondu au cours d’un riche interview à quelques questions concernant son nouveau bébé FFCC remastered édition. L’une des questions traitait notamment de sa nouvelle fonctionnalité favorite de cet opus : son choix se portait alors sur les ajouts concernant l’interface de la fusion des sorts tels que le Chronomètre magique et la cible au sol. Ces deux ajouts permettent en effet une meilleure cohésion de l’équipe et favorise une lutte cohérente des ennemis !
Conclusion
Ce retour sur le devant de la scène de FFCC ravira sans mal les amateurs de l’époque qui retrouveront avec plaisir les multiples donjons de cet univers fantastique. Pour les autres, il va falloir s’accrocher au début afin de bien assimiler l’histoire et les quelques mécaniques de combats, sans oublier l’importance capitale du calice. Passé ce cap, le soft offre une balade agréable bien que linéaire et disposant globalement d’un schéma répétitif. Le mode multijoueur permet de redonner un peu de vigueur à l’aventure, à condition de disposer d’une connexion internet et d’un abonnement. Bon, qui prend le calice la prochaine fois ?
LES PLUS
- un univers toujours plaisant à traverser, emprunt de poésie et non dénué de charme
- jeu en français (voix anglaises)
- présence du multijoueur online
LES MOINS
- prise en main pas forcément facile pour tous les joueurs
- latence des super attaques et des sorts, avec l’immobilité du personnage !
- multijoueur local indisponible
- nombreux temps de chargement (un peu longs qui plus est !)