Développé par le petit studio français Lumen Section, Sweet Witches se définit comme une version moderne de Lode Runner (pour les deux du fond qui ne suivent pas, Lode Runner est un jeu de plateforme arcade des années 1980 qui serait le mélange, réussi, de Donkey Kong pour le côté plateforme et de Pac-Man pour le côté recherche d’objets et vulnérabilité aux monstres).
L’arcade c’est rétro, mais c’est bon…
Nous nous retrouvons donc devant un pur jeu d’arcade avec les atouts et les inconvénients de ce genre de jeux :
Le scénario, d’abord, est purement prétexte : nous incarnons l’une des deux sorcières Praline ou Vanille qui cherchent, en plein Halloween, à faire le plein de bonbecs. Malheureusement, elles n’ont pas dû choisir la bonne banlieue, car à peine arrivées sur place, elles rencontrent Anis et Réglisse qui ne leur fourniront des bonbons qu’en échange de fleurs. Eh oui, on ne rigole pas avec la déforestation chez les sorcières.
Rassurez-vous, en tant que sorcières émérites, il leur suffit de passer sur une case pour y faire pousser le végétal nécessaire. Sweet Witches consiste donc à arpenter un niveau sur un écran fixe pour y activer les cases en marchant dessus.
Si l’histoire n’est donc clairement pas ce pour quoi on joue à ce jeu, son principe est lui beaucoup plus intéressant : ici, pas de baguette magique et autre expelliarmus comme chez d’autres éleveurs de hiboux. Nos deux sorcières ne peuvent que faire apparaître des échelles pour passer d’une plateforme à l’autre, elles doivent absolument esquiver les ennemis qui se trouvent sur leur chemin ; elles ont toutefois la possibilité de les étourdir pendant un court instant et de s’enfuir pour revenir par un autre chemin.
Ces mécaniques typées arcade ont déjà fait leurs preuves : on est tout le temps en train de se déplacer et il n’y a que peu de temps morts. Nous montons, descendons, esquivons les monstres qui se présentent dans le but de faire fleurir chacune des cases nécessaires pour compléter le niveau.
Pour diversifier ces mécaniques, nos deux sorcières ont la possibilité de récolter des items (assez rares) tels que des gants de boxe à ressort, de la dynamite ou des pièges à loups. Ces items permettent de se dépêtrer des situations critiques et leur utilisation intelligente et raisonnée fera partie des critères de réussite.
Après avoir rempli une jauge de spécial, nous avons aussi la possibilité d’utiliser le balai magique de nos sorcières, ce qui les rend invulnérables pendant un court instant et ce qui leur permet de sauter d’une plateforme à une autre.
Les monstres ne sont pas en reste. Nous en rencontrons de trois types : le mob de base, un peu simplet, qui déambule librement sans chercher à vous piéger. Le plus vicelard, qui vous court après et ne cherche qu’à obtenir votre trépas. Et le goinfre qui va se nourrir de vos fleurs. Nous devons bien sûr les gérer différemment sous peine d’être vite encerclés ou vites en manque d’items spéciaux.
… et c’est dur.
Nous sommes donc face à un vrai jeu de plateforme arcade néo rétro, avec des mécaniques simples, mais efficaces… et un niveau de difficulté que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître (qui a dit Céleste ? Toi dans le fond je t’ai à l’œil !).
En solo, Sweet Witches se montre très vite frustrant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de ce genre de jeu. Nous commençons par vouloir sauter (trop de Mario tue la sorcière), puis nous cherchons à éradiquer le mob (trop de Dead Cells tue aussi la sorcière) avant de nous rendre compte que ladite sorcière est un être fragile tout en esquive et en feinte.
Heureusement, si la frustration devient trop grande, les gentils programmeurs de Lumen Section ont prévu plusieurs options (nombre de vies, vitesse des ennemis) pour abaisser la difficulté et nous permettre d’apprendre à maîtriser ces mécaniques sans défenestrer nos Joy-Cons. Cela permet aussi de faire découvrir le jeu à des enfants.
Nous aurions aimé, à la fin de chaque monde, qu’un boss vienne conclure le chapitre et renouveler le gameplay. Ce manque est sans doute la plus grande critique que nous ferons à Sweet Witches. Une fois le coup pris, les niveaux s’enchaînent rapidement et on arrive vite à la fin.
Côté technique, Sweet Witches ne souffre d’aucun défaut. Les graphismes, tout en dessins, sont variés et agréables à l’œil. Nos sorcières ainsi que les monstres sont bien animés. Les décors varient à chaque tableau et les 5 mondes à traverser offrent des visuels suffisamment différents (même si trop classiques : un marais, un château hanté, une pyramide…), le tout dans un style très kawaii.
Les arrière-plans regorgent de détails et d’animations dont, malheureusement, le jeu ne nous laisse jamais vraiment profiter tant l’inaction est punitive.
Nous pourrons juste arguer que le jeu est plus adapté à une utilisation dockée, car en portable, les sprites sont assez petits et on perd en lisibilité.
Les musiques sont agréables et se renouvellent à chaque nouveau monde. Le tout est toutefois très convenu, nous ne nous extasions pas, mais nous ne sommes pas agacés au bout de 10 minutes de jeu non plus.
Un jeu à la mode ?
Un bon jeu d’arcade, c’est aussi un jeu qu’on peut faire en coop (salut à toi camarade Bubble Bobble) ; Sweet Witches propose plusieurs modes multi : nous pouvons, si nous le souhaitons, faire le mode aventure à deux. La difficulté est forcément moindre, mais c’est à ça que sert le travail d’équipe.
Nous pouvons aussi jouer en versus jusqu’à 4, le but étant alors de s’affronter ou de faire pousser ses propres plantes à la place de celles de vos adversaires.
Les parties sont un peu brouillonnes, mais le plaisir est là.
L’absence d’un mode online s’explique sans doute par la volonté de vouloir retrouver l’esprit arcade : se retrouver ensemble dans une même pièce pour se mettre virtuellement sur la tronche et partager les caouettes dans la joie et la bonne humeur.
Conclusion
LES PLUS
- Graphismes et animations soignés
- Jouabilité
- Les différents modes disponibles
- Les options pour régler la difficulté
LES MOINS
- Assez répétitif et court en solo
- Nombre d’items spéciaux limité