Développé par Spike Chunsoft et édité par Bandai Namco, Jump Force est un jeu de combat regroupant différentes franchises de mangas issues du Weekly Shōnen Jump. Sorti dans un premier temps sur les consoles de salon Playstation 4 et Xbox One en février 2019, le jeu ressort sur nos consoles hybrides de chez Nintendo dans une version « Deluxe », nous proposant un pack de personnages, rempli d’une cinquantaine de combattants issus de nos mangas favoris, et ce depuis le 28 août 2020.
Le jeu, que personne ne pensait voir sur la console de chez Nintendo pour cause d’un portage qui semblait trop difficile, nous arrive aujourd’hui et démontre que tout est possible. Que vaut-il vraiment ? Est-il à la hauteur des attentes ou juste un soft rempli de fan service ?
Un monde bouleversé
Le jeu nous plonge directement dans l’ambiance grâce à une cinématique lors de laquelle ce qui semble être une ville de notre monde (plus précisément New York) se fait détruire par le plus grand méchant persistant de tous les temps : FREEZAAAA !
L’antagoniste se fait un malin plaisir d’attaquer les habitations aux alentours avec l’aide d’êtres humanoïdes nommés « Venins ».
Pendant son délire de destruction compulsive, Sangoku et Trunks interviennent pour empêcher le vilain de mettre à sac la ville. C’est alors qu’après un énième combat contre son rival historique, Freeza, comme à son habitude, tire un de ses rayons en direction de Sangoku, le rate et atteint accidentellement un humain qui était présent sur le champ de bataille. Suite à cela, Trunks accompagné d’un robot appelé Navigator, décide de poser un cube que celui-ci avait trouvé auparavant et de l’incruster dans le corps du présumé mort afin de le sauver et par la même occasion de lui donner une force telle qu’il deviendra un héros. C’est alors que la conception de notre avatar commence.
Un nouveau héros
La personnalisation de notre avatar comporte de bonnes idées, mais il est dommage qu’elle ne mixe que les caractéristiques de tous les personnages des différents mangas que nous connaissons : que ce soit pour la coupe de cheveux, les techniques, les habits ou encore les accessoires et les maquillages, tous les modèles présentés sont ceux des différents héros ou antagonistes des personnages du Weekly Jump, ce qui, du coup, ne nous donne pas vraiment l’impression d’avoir un personnage unique.
Tous les éléments de personnalisation sont classés par grande maison de héros, c’est-à- dire que si, par exemple, nous cherchons la coupe de cheveux de Shikamaru, nous devons aller dans la catégorie de Naruto, si nous voulons le maquillage de Kuroro nous irons dans celle de Hunter X Hunter et ainsi de suite pour chaque caractéristique que nous devons ajouter à notre avatar.
Une fois que notre protagoniste est prêt, le jeu nous remet dans le scénario, nous lance la première phase de combat et concomitamment, le premier tutoriel. Une fois le combat terminé et Freeza parti, Trunks et Sangoku nous emmènent au quartier général de la Jump Force aussi appelé » Base d’Umbras » et nous présente au boss de toute cette organisation luttant contre le mal : Directeur Glover. C’est alors que celui-ci nous explique en quoi consiste notre mission dans cet univers où héros fictifs et réalité s’entrechoquent : récupérer les cubes d’umbras et leurs hôtes une fois ceux-ci battus par nous et notre équipe. Avant de faire cela, nous devons choisir une faction dirigée par un grand héros et c’est seulement après que nous sommes libres de faire ce que bon nous semble entre continuer le mode histoire, jouer en combat local, en ligne ou tout simplement faire des missions annexes afin d’améliorer le niveau de notre protagoniste.
Sangoku, Luffy, Naruto
D’un point de vue tactique, la Jump Force est globalement divisée en trois équipes.
- L’équipe Alpha, qui s’efforce d’endiguer l’invasion des Venins, dirigée par Sangoku.
- L’équipe Bêta, qui a pour mission de récupérer les territoires qui ont été occupés par les Venins, menée par Monkey D.Luffy.
- L’équipe Gamma, qui se concentre sur l’infiltration du territoire ennemi pour obtenir des renseignements, chapeautée par Naruto Uzumaki.
Une fois que nous avons fait le tour des bases afin de décider quelle équipe nous intéresse, un nouveau didacticiel de combat s’offre à nous pour en apprendre encore plus sur les techniques spéciales et autres manipulations.
Après cet entraînement avec votre sensei, vous êtes de nouveau libres de vous balader dans la base et faire ce que bon vous semble.
Base d’Umbras
Que peut-on faire dans cette fameuse base dirigée par le Directeur Glover ?
En résumé, la base d’Umbras ressemble à une sorte de menu dans lequel nous retrouverons tout ce dont nous avons besoin pour progresser ! Pour y accéder, il suffit juste d’aller voir le PNJ correspondant et lui parler pour activer le choix voulu.
Voici une description des différentes catégories présentées :
- Les combats hors ligne, qui sont là pour les combats entre amis en local sur une même console.
- Les combats en ligne, comme vous le devinez, propose les différents combats online contre le reste du monde.
- Les missions : c’est ici que nous trouvons les missions à exécuter, cette catégorie se subdivise en plusieurs sous-catégories :
- les missions gratuites dans lesquelles vous pouvez améliorer votre personnage en gagnant des matchs.
- les missions supplémentaires, différents effets sont décernés en accomplissant ces missions.
- les missions clés, qui font avancer l’histoire principale .
- les missions didacticiel où vous pouvez effectuer le didacticiel de combat.
- La boutique, lieu où nous pouvons acheter des objets permettant d’accroître la santé ou l’attaque ou la défense, mais aussi des modifications de capacité ( par exemple, une compétence qui permet de piéger l’ennemi si celui-ci vous attaque avec une technique spéciale ), les capacités ( on y trouve les techniques des différents personnages de chaque manga qu’on peut ajouter à son avatar ) et pour terminer les tenues.
- Les améliorations, sont le lieu où nous pouvons acheter les J-Skill, en nombre de 3 pour notre avatar et qui permettent d’avoir de meilleures compétences au combat.
- Et enfin, le menu, qui nous permettra de pouvoir changer les compétences achetées dans les différents guichets pour que notre héros soit au top pour vaincre les Venins.
Une patte graphique qui fait peine à voir
Jump Force tourne avec le moteur Unreal Engine 4. Sur les consoles de salon, le jeu avait du mal à se faire un public heureux de ce style de graphismes, sur Switch le jeu a du mal à briller sur plusieurs autres points ; ce qui est plutôt dommage vu l’attente de certains fans. Voulant donner un aspect réaliste à cet univers, pas mal de défauts ressortent, en partie par manque de finition de la part des développeurs. Nous retrouvons des gros problèmes de ralentissement pendant les cinématiques, heureusement inexistants lors des combats. Pendant les phases de dialogue entre les personnages, les voix ne sont hélas pas synchronisées avec les lèvres. De plus, les textures des décors voire même des combattants sont parfois très mal réalisées.
Les animations dans certaines actions sont inexistantes ou beaucoup trop chargées et ne procurent pas forcément le plaisir recherché pour ce genre de jeu. Le tout reste fade et c’est bien dommage… Malgré cela on a quand même une petite satisfaction de jouer à Jump Force, sûrement à cause du fan service que celui-ci nous propose, même si on aurait aimé un travail moins fainéant de la part de Bandai surtout pour un jeu qui est censé être de qualité, fêtant les 50 ans du Weekly Shõnen Jump.
Jump Force nous sert tout même un plateau d’environnements plutôt cools à voir, pas mal de terrains nous sont présentés à la sauce Jump Force, parmi lesquels la planète Namek, la Vallée de la fin de Naruto ou encore Marineford de One piece. Pour faire un peu plus réaliste et surtout pour être en lien avec notre monde, s’ajoutent des lieux bien connus de nous autres vrais terriens, comme San Francisco, le Japon, le Mexique ou encore Paris. Les détails des lieux sont plutôt bien réussis et on arrive bien à voir les différents clins d’œil à la vie réelle.
Une bande son qui rattrape ?
La musique qui nous est proposée dans Jump Force est assez bien composée, pas mal de thèmes correspondent au mieux aux environnements qui s’offrent à nous. Le thème principal de la base (celle que nous entendons le plus dans le jeu) est un régal et ne fatigue pas nos oreilles malgré sa répétition. Les voix des différents personnages du jeu sont toutes officielles, ce qui rend les choses plus plaisantes que s’il n’y avait rien et ce, même si la synchronisation labiale est décalée. Quant aux bruitages, tout y est ! Explosions, coups portés contre ses adversaires ou encore recharge de Chakra/Ki/Nen, tout est là et bien retranscrit. C’est franchement un plus.
Conclusion
Jump Force n’est peut-être pas le jeu de combat le plus abouti ou le plus travaillé qui soit contrairement à d’autres qui ont vraiment bien peaufiné leur projet ( je pense notamment à Ultimate Ninja Storm 4 qui est le plus abouti de la série Storm ), mais il arrive malgré tout à créer un plaisir divertissant malgré ses nombreux défauts. Le jeu prétendument impossible à porter sur la dernière de chez Nintendo, nous montre surtout que celui-ci a été fait avec fainéantise et c’est regrettable parce qu’il avait le potentiel d’un bon jeu de combat pour les fans de mangas.
LES PLUS
- La liste des 50 personnages jouables et ceux dès le début
- La version deluxe proposant le premier season pass composé de 9 combattants
- Les thèmes musicaux
- Les différents environnements
- La création d’avatar...
- Un petit plaisir fan service
LES MOINS
- Le manque d’animation de certains personnages
- La synchronisation labiale complètement ratée
- Les chutes de framerate extrême pendant les cinématiques
- Certains combattants pas assez travaillés dans l’esthétique
- Un scénario sans surprise et triste
- Des missions redondantes
- ... Dommage que la création ne propose pas quelque chose d’unique
- Beaucoup trop de chargements sans justification
- Des effets spéciaux surchargés rendant le visuel brouillon
- Une animation datée