Il aura fallu attendre près de 20 ans pour voir une suite au célèbre jeu de stratégie Brigandine : The Legend of Forsena initialement sorti sur Playstation One en 1998 par le studio Happinet : Brigandine : The Legend of Runersia, sa suite sortie en exclusivité sur Nintendo Switch.
Une nation pour les gouverner toutes…
Alors, Brigandine, ça parle de quoi ? Premièrement, d’un continent du nom de Runersia, imprégné de magie (appelée « mana ») et dont un homme a voulu autrefois colleter le plus de mana possible pour affiner ses connaissances, créant malencontreusement l’apparition de monstres. Cinq pierres de mana furent découvertes alors sur les terres de Runersia et donnèrent naissance aux Brigandines : des armures uniques dont chacune symbolise une nation et son peuple, à l’exception d’une tribu qui prête ses services aux autres peuples. Mais le continent est ravagé par un conflit idéologique et religieux auquel chaque pays prend part, utilisant les monstres comme outils de guerre. Les six souverains et leurs armées se dévouent corps et âme à la défense de leurs idéaux et ne rêvent alors que d’une chose : conquérir tout le continent.
Il vous faudra alors choisir l’une des 6 factions pour aller guerroyer contre les autres. Vous aurez le choix entre la République de Guimoule, La Théocratie Mana Saleesia, le Royaume de Norzaleo, le Saint-Empire Gustava, les Iles Unies de Mirelva et la Tribu Shinobi. Chaque faction dispose de son propre scénario, de ses propres héros et à chaque fin de combat vous aurez droit à une petite cinématique qui viendra vous narrer plus d’infos sur votre faction ainsi que sur l’histoire principale. Mais quelle que soit la nation choisie, le mot d’ordre reste le même : tout envahir.
Vous connaissez Risk, le jeu de plateau ?
Avant toute chose, nous vous conseillerons grandement de commencer par le tutoriel car le jeu est plus complexe qu’il n’y paraît et comprend plein de mécanismes variés. Le jeu se définit lui-même comme un stratégie-RPG ou RTS/RPG pour les connaisseurs, mais demeure plus un jeu de stratégie pur et dur, où les hardcore strategy vont s’y retrouver.
La map se divise en plusieurs zones colorées arborant des bannières aux couleurs des différentes factions et vous présente des points à conquérir. Il y est énormément question de gestion, de préparation et d’end phases, bien plus que la dimension scénaristique RPG dans ce jeu. Vous l’aurez compris, c’est un pur RTS ! Donc dans un premier temps nous le déconseillerons aux joueurs désireux d’y jouer pour son histoire, puisque celle-ci y est finalement peu détaillée et plus que secondaire.
« Si vous êtes un grand fan de jeux de stratégies hardcore : bienvenue, Brigandine vous comblera de plaisir ! »
Comme dans la plupart des jeux de stratégie, Brigandine possède deux interfaces principales : la carte du continent, avec vue générale sur les factions, et le champ de bataille. Les déroulements et actions du jeu se font ensuite en deux grosses phases principales, comprenant elles-mêmes d’autres phases et séquences : phase d’attaque dans laquelle vous allez choisir la zone ennemie à attaquer ainsi que les troupes qui vont attaquer. Et une phase dite d’organisation ou de gestion dans laquelle vous pouvez vous préparer à la prochaine attaque en entrainant vos troupes, ou bien en les positionnant de sorte à défendre vos bases : parce que, oui, lors de vos phases offensives, si celles-ci sont mal gérées et vos troupes toutes parties en guerre, alors bien évidemment que l’ennemi va en profiter ! Chaque end phase viendra clôturer et lancer vos actions et si une de vos unités croisent une unité adverse d’une façon ou d’une autre alors le combat s’engagera. Les unités se déplacent en hexagone, rappelant les derniers Civilization, vous permettant ainsi de peaufiner votre stratégie. Et si une de vos unités est battue, celle-ci est uniquement K.O. pour le reste de la bataille et pourra revenir pour la prochaine, contrairement aux monstres qui eux meurent pour de bon, vous obligeant à en recruter d’autres pour les prochains combats. Pour remporter une bataille, il vous faudra soit vaincre tous les ennemis, soit faire battre en retraite le commandant adverse.
Chaque armée est divisée en légions contenant monstres, soldats et cavaliers dont un commandant aura la tête. Chaque commandant a une sorte de mana pool, réserve de mana qui est répartie suivant le nombre et type de créatures que vous désirez invoquer. C’est-à-dire que suivant le nombre de points de réserve de mana qu’a en sa possession votre personnage, vous allez pouvoir monter telle ou telle équipe.
Pour chaque héros et commandant, vous disposerez de son profil ainsi que de son histoire et de son set d’équipement. En effet, chaque personnage peut être équipé d’un casque, d’une arme, d’une armure et d’un accessoire. Et chacun des équipements va vous donner des avantages ou / et désavantages, l’un n’allant pas sans l’autre bien entendu. Les monstres peuvent aussi être équipés, mais uniquement avec des équipements propres à leur type. Les créatures et personnages commencent tous au niveau 1 et demanderont donc de gagner des niveaux afin d’acquérir plus de puissance. Vos créatures et monstres obtiendront aussi bonus et malus suivant les zones où vous vous trouverez, certains s’en sortiront mieux dans les plaines, d’autres plus dans les régions marécageuses, certains ont l’habilité de voler, mais seront faibles face à des troupes qui ont la portée et ainsi de suite. À tout cela vient s’ajouter un système de classe comprenant différentes branches qui demanderont des conditions de progression bien spécifiques pour être déverrouillées, apprises et acquises. Ces classes vous donneront ensuite des habilités suivant leur niveau de maitrise, qui pourront être alors utilisées en combat. Si les habilités une fois apprises sont définitives, elles rendront vos troupes plus puissantes mais surtout, plus coûteuses en mana.
Des limites…
Si les cinématiques sont somptueuses d’un point de vue visuel, les graphismes des phases de combat le sont moins… Nous sommes face à une sorte de 2D+ ou 2,5D dont le style est très simple, voire même trop, surtout lors des enchaînements d’attaques des unités.
Par ailleurs, la gestion de toutes ces phases et sous-phases est longue et lente très sincèrement… De plus l’interface n’est vraiment pas évidente à utiliser et peut même devenir très frustrante. En effet, on ne peut pas visionner nos troupes, les recruter et les affecter sur un même panneau de contrôle. Il nous faudra jongler entre différents tableaux pour les voir, les préparer, les sélectionner et les apprêter au combat. Et il en va de même avec les monstres qui ont droit à leur propre interface toute aussi complexe, lente et frustrante.
Le côté très tactique et stratégique quant à lui pourra en rebuter plus d’un, puisque la dimension RPG reste très succincte. En effet, l’histoire passe au second plan et les cinématiques peu nombreuses sont assez ordinaires d’un point de vue scénaristique, voire même lassantes puisqu’elles n’apportent pas grand-chose au reste du jeu à mon sens et freinent le déroulement des phases déjà bien lentes.
Conclusion
Purement stratégique, tout se concentre sur la gestion, la préparation, le placement et les combats, rien d’autre. Ce qui aura pour effet de donner un côté répétitif et redondant avec les interfaces. Le jeu manque un peu de punch, mais n’en est pas moins très intéressant pour tous les fans hardcore de tactical strategies. Ainsi on se prépare, on gère, on se place et on attaque et on recommence encore et encore. Pour finir, le défaut de la langue peut venir mettre un frein, puisque le jeu n’existe pas en français et est uniquement disponible et jouable dans les langues asiatiques ou bien en anglais. Cela pourra donc en rebuter plus d’un. Si vous êtes un grand fan de jeux de stratégies hardcore tout comme moi : bienvenue, Brigandine vous comblera de plaisir ! Néanmoins, si vous êtes plus du type RPG, alors passez votre chemin, vous n’y trouverez pas votre compte.
LES PLUS
- Un jeu complet
- Durée de vie très longue
- Un pur RTS pour les fans de tactics
- Ambiance musicale au top !
LES MOINS
- Pas de version française
- Graphisme simple et basique
- Lent et répétitif
- Pas tout public
- Interface frustrante
Super test assez juste. Dommage que le jeu soit passé sous les radars. D’autant que ce genre de jeu manque cruellement à la switch. Prendre son temps sur ce jeux est un pur plaisir.
La rejouabilité est assurée et l’univers me rappelle heroes of might and magic.
S’il etait en français je me serais surement laissé tenter.
Mais bien que j’ai un niveau d’anglais pas trop dégueu, j’ai pas envie de me prendre la tête sur certaines traductions ^^
Je viens de finir le très sympathique Into the breach, un conseil dans le même genre tactique au tour par tour?