Initialement prévu à la fin de l’année dernière, Inmost est un titre qui a su attirer notre attention… Il est disponible depuis fin août sur la Switch… ! Retour sur un titre aux allures de pépite dans la lignée de Limbo et Inside…
Histoire d’un indé
Inmost est un jeu indépendant, développé par Hidden Layer Games et publié par Chucklefish. Le titre nous propose d’incarner trois personnages différents, dans un univers plutôt lugubre, tout en pixel art… Vous alternerez entre des phases de plateformes et des énigmes… Il vous faudra faire preuve d’ingéniosité pour se sortir de pièges mortels et affronterez des ennemis terrifiants pour faire avancer une histoire à la fois émouvante et parfois dérangeante…
Servi originalement par deux personnes, l’artiste Alexey Testov et le développeur Andriy Winchkovskiy… La première apparition d’Inmost remonte à 2017 lors du DevGamm à Minsk, où le titre encore en développement a obtenu le « prix du meilleur jeu indépendant », c’est grâce à l’argent gagné avec le prix qu’ils ont pu mener le jeu à son terme. Et après un passage sur l’Apple Store, le voici désormais dans une version « définitive » sur Nintendo Switch.
Le plus profond… le plus secret…
Inmost se traduit littéralement par « le plus profond », « le plus secret » et sans en dévoiler trop sur l’histoire, ça en est un bon résumé. Le titre vous fait en effet découvrir une histoire profonde, certainement intime, mais qui se dévoile au fur et à mesure de votre avancée. Durant votre partie, vous êtes amenés à diriger trois personnages différents.
- Une petite fille accompagnée de son lapin en peluche parlant, évoluant dans une maison étrange, pour des phases de recherches façon « point & click ».
- Un homme aux allures de vagabond, se trouvant pris dans un monde étrange, en proie à des visions et devant échapper à des monstres sous forme d’ombres, dont le moindre toucher est mortel. Pour des phases de plateforme et de réflexion…
- Un chevalier armé d’une épée et d’un grappin, donnant un sentiment de puissance car quasiment invincible face aux mêmes créatures de l’ombre, pour des phases un peu plus « Beat’em up ».
Nous alternons l’incarnation de ces trois personnages tout au long de la partie, et même si d’apparence leurs histoires sont différentes, elles finissent par se recouper lors d’un final… arrivant un peu trop rapidement…
3 histoires, 3 façons de jouer
Au niveau du gameplay, le jeu varie les plaisirs. Les phases avec la petite fille sont d’avantage de l’exploration, étant petite, ses mouvements sont plus limités. Elle ne peut pas atteindre facilement les objets trop hauts et il faut souvent chercher de quoi lui faire prendre de la hauteur. Ce sont les phases les plus narratives, l’environnement principal étant une maison à l’atmosphère flippante et d’où des bruits étranges proviennent du grenier… Il n’y a pas d’ennemis à affronter réellement dans cette partie, mis à part quelques « jumpscares » plutôt bien amenés.
Les phases avec l’homme/vagabond sont un peu plus complexes, en effet, c’est avec lui qu’il faut réfléchir et prendre les bonnes décisions au bon moment pour ne pas mourir, un peu comme dans Inside… L’homme est dépourvu d’armes et meurt dès qu’il est touché par un monstre, il a néanmoins la capacité de sauter, faire des roulades et utiliser des objets à collecter, lui permettant de tendre des pièges pour se débarrasser des « ombres gluantes et mortelles » et aussi d’avancer dans les différents tableaux. Certaines phases s’avèrent un peu stressantes, notamment quand vous êtes poursuivi par des ombres un peu plus véloces que les autres…
Pour finir, le chevalier propose les phases les plus grisantes, armée d’une épée et virtuellement invincible, vous avancez en pourfendant les créatures de l’ombre. Même s’il est incapable de sauter, il est équipé d’un grappin qu’il sort automatiquement, pour lui permettre d’atteindre les lieux inaccessibles.
Dans l’ensemble, le jeu n’est pas très difficile, aucune énigme ne m’a vraiment donné du fil à retordre et une fois les mécaniques du jeu comprises, vous trouverez facilement quel objet il faut trouver, comment se débarrasser d’un ennemi pour avancer au tableau suivant. Le jeu est relativement linéaire et simple (vous reprenez généralement à l’endroit où vous êtes mort et pas 6 tableaux avant). Vous pourrez terminer le jeu en moins de 2h30, un peu plus si vous essayez de collecter l’ensemble des pierres et des dessins… Mais cela fait partie de l’expérience proposée, car Inmost, c’est avant tout une histoire et un univers.
Ambiance de Pixels
Inmost est un titre entièrement en Pixel Art et pourtant l’univers qu’il nous fait découvrir est vraiment magnifique. Les effets de lumière ou de vent sont en 3D, ce qui apporte un cachet propre au titre. Malgré l’ambiance sombre et glauque, le tout est « vivant », « organique », les créatures de l’ombre (rappelant un peu celles de Heart Of Darkness) se déplacent de manière très fluide et se font écraser dans des gerbes de pixel qui tachent. On a presque froid dans le dos quand on se balade dans les couloirs sombres et labyrinthique du château et on se prend à flipper avec la petite fille en explorant la maison… D’ailleurs les remarques faites par le lapin / ami imaginaire que ne renierait pas Alice ou Donnie Darko contribuent à cette sensation de mal-être, sous un vernis de beauté. Nous avons constaté quelques ralentissements très courts lors des phases avec le vagabond, mais rien qui n’entache l’expérience de jeu… L’immersion est garantie aussi d’un point de vue sonore (nous vous recommandons d’ailleurs de faire le jeu avec un casque), la musique sait se faire discrète, mais aussi présente quand il le faut… toujours de façon à servir l’histoire ! Rajoutez à cela des voix-off (en anglais, mais sous-titrés en français) servies par Cassandra Lee Morris (qui double notamment Lin Lee Koo dans Xenoblade Chronicles X ainsi que Morgana dans Persona 5). Tout est fait pour vous faire entrer dans le jeu et l’histoire.
Conclusion
Bien qu’un peu court, Inmost est surtout une histoire, à la fois belle visuellement, mais aussi intrigante et proposant une jouabilité variée. Le titre n’est pas à recommander pour les plus jeunes, non pour sa difficulté, mais plutôt à cause des thèmes qui y sont abordés. Idem si vous êtes dépressifs… Sinon n’hésitez pas, Inmost est un petit joyau dans les jeux indépendants, dans la lignée d’un Inside, il vous fera partager les plus profonds secrets de ses créateurs… Et n’oubliez pas que même si tout n’est pas toujours rose il y a toujours de la lumière au bout du chemin…
LES PLUS
- Une expérience indé dérangeante et envoûtante
- Un univers en Pixel Art au service de l’histoire
- Un gameplay varié
- Des objets à collecter pour qui veut faire un 100%...
LES MOINS
- …car le jeu est relativement court (2 à 3h pour un joueur « aguerri »)
- Des thèmes qui ne plairont pas à tout le monde
- Quelques ralentissements, mais c’est pour chipoter