Ki est un esprit perdu dans le monde de l’Evergate. Dehors, le Cyclone menace… Pour s’en sortir, ce petit feu follet voyagera à travers les souvenirs de deux âmes sœurs, en visitant différentes régions du monde et à travers différentes époques.
En dehors de quelques éléments qu’on croirait sortis de l’univers d’Ori comme l’allure de notre petit fantôme et le fameux Evergate (porte magique que l’ennemi scarifie à mesure que l’on progresse) et qui, peu ou pro, a la même aura que l’arbre Ginso, Evergate a tout pour lui. Le système de jeu est très original et se base sur des puzzles aériens dans une succession de niveaux courts.
Le principe, pour pouvoir progresser, est qu’il faut s’aider du pouvoir des cristaux, lesquels flottent dans les airs. Notre petit bonhomme ne volant pas, malheureusement, il va falloir faire marcher ces neurones pour atteindre n’importe quelle corniche. Le jeu exige aussi du doigté : user de la gâchette pour ralentir le temps, lors de nos sauts, et du stick pour viser les gemmes. Petite contrainte supplémentaire, pour que l’on profite du pouvoir, il faut qu’il y ait dans la même ligne de mire le fameux cristal et derrière, ce curieux lichen blanc (forcément magique !) qui tapisse les murs et autres plates-formes…
Tous les 7 niveaux, une nouvelle possibilité de gameplay (sous la forme d’un nouveau cristal) s’additionne à celles précédemment acquises. Et soyez-en averti, il n’y a pas trop de round d’observation, pas de tuto à proprement parler (hormis une petite indication vous disant quoi faire). Sitôt avons-nous glané un nouveau pouvoir, sitôt le jeu nous obligera à le maîtriser avec minutie.
Avec par exemple un cristal jaune, nous pouvons sauter plus haut, avec un rouge, il est question de tout enflammer sur son passage. En nous aidant d’un orbe violet, nous avons le droit de créer des bulles suspendues, dans lesquelles on peut nager et ainsi de suite. Bref, ce n’est pas forcément évident au premier abord, mais les commandes répondent bien et la précision de l’ensemble fait mouche.
Sans être d’une difficulté infernale, Evergate s’avère souvent retors comme die-and-retry car le jeu ne joue jamais la facilité, et tord souvent le cou aux idées toutes faites, en laissant notamment au joueur une bonne dose de créativité. Avouons que certains passages sur la fin peuvent devenir frustrants, si justement, on ne voit pas quelles actions réaliser à la chaîne. Restons zen en toute circonstance !
La durée de vie est bonne : 6 à 10 heures de jeu environ. Bien entendu, le jeu nous propose ces bonnes vieilles « carottes » pour revenir dans les niveaux, avec des collectibles nichés dans des endroits a priori inaccessibles ou en cassant tous les cristaux du niveau. En remplissant les différents objectifs, nous avons la possibilité de débloquer des niveaux secrets ou des objets forts utiles, augmentant nos capacités. On peut battre le timer aussi, ce qui n’est pas chose aisée vu la poignée de secondes que les programmeurs nous ont accordée. Du speedrun à réserver aux hardcores gamers.
Le jeu, fait main, est très beau. Inégal parfois aussi: certains décors ont de quoi ravir l’œil (les baleines nageant dans les cieux au loin), quand d’autres sont plus discrets ou, disons plus génériques (le New York futuriste par exemple). Les thématiques des niveaux sont variées, et souvent étonnantes dans la manière dont elles sont abordées. Les passages sous les bombardements dans le Londres de 1942 répondent avec une grande noirceur à la quiétude des premiers niveaux chinois, la SF des derniers niveaux, avec ces lasers high-tech offre le parfait contrepoint avec la partie de chasse dans l’Alaska du 19ème siècle. La musique n’est pas en reste : elle est magnifique ! Orchestrale, douce, inspirée, elle est un des gros points forts du jeu et vous marquera certainement par sa prestance.
Conclusion
Sous ses faux airs d'Ori, cet aérien Evergate va avec certitude vous surprendre, vous, joueur curieux, amoureux du genre ou de passage. Le platformer/puzzle s'avère ingénieux de bout en bout, avec sa pelletée de pouvoirs et un challenge qui répond présent. Il vous tiendra en haleine et vous transportera aussi grâce à sa superbe musique et à ses dessins faits main.
LES PLUS
- Musiques de très grande qualité
- Entièrement dessiné à la main
- Level design recherché
- Du challenge !
- Un voyage spatio-temporel poétique
LES MOINS
- Quelques passages frustrants
- Timer fou !
Encore un super test Wizzy!
Graphiquement, c’est très beau effectivement, mais c’est moi où il faut avoir des bons yeux pour y jouer? En mode portable, c’est jouable?
Merci, Mister Bill 🙂 ça fait plaisir d’avoir des retours. Oui, le jeu est très jouable, et est très précis, même en mode portable. La vue est (très) éloignée, mais ce n’est pas un mal : on voit une grande partie du niveau, ce qui nous permet de planifier au mieux nos actions.