Tandis que nous nous remettons de notre premier savoureux traumatisme vécu avec émotions et légères sueurs froides sur le premier opus de The Coma, Devespresso Games nous offre la divine surprise de délivrer la suite de son œuvre glaçante sur Nintendo Switch. Disponible depuis juin dernier, le soft parviendra t-il à nous tenir en haleine tout au long de l’aventure ?
Le sombre, mais réussi, menu d’accueil nous donne le LA pour notre aventure : la musique quasi-solennelle vient s’immiscer avec nonchalance dans nos oreilles et nous invite à commencer cette aventure hors du commun, dans la peau de la ravissante Mina. Élève au lycée Coréen de Sehwa, cette dernière tente de reprendre une vie normale (voir le premier jeu The Coma) malgré le traumatisme qui perdure dans son esprit : son ami d’enfance Youngho est tombé dans le coma depuis 3 semaines. La courte introduction permet de poser les quelques bases d’une aventure qui vient rapidement titiller votre palpitant cardiaque, le tout dans un univers de bande dessiné de toute beauté.
Promenons-nous dans… ces bâtiments infestés :
La prise en main de votre héroïne Mina est rapide et agréable. Si cette dernière est incapable de sauter, elle dispose néanmoins d’un pas assuré et d’une course régulière. Son endurance reste néanmoins limitée et il vous faut constamment garder en vue cette barre d’énergie qui se vide à la moindre petite foulée sous peine d’être lourdement essoufflée, éprise par un rythme cardiaque qui s’emballe (notons dès à présent les talentueux bruitages du jeu, idéaux pour une immersion parfaite). Les différentes actions possibles (dialoguer, actionner une mécanisme mais aussi et surtout se cacher, oh oui se cacher !!) sont facilement exécutables via le bouton A. Enfin, votre inventaire (vite un peu de vie en stock !), la carte (une bénédiction dans ce dédale de portes et d’escalier ! Les zones importantes sont mises en avant… Idéal pour ne jamais être coincé !), vos prises de notes (de multiples pages sont éparpillées dans le jeu : récoltez les toutes et votre compréhension du jeu n’en est que meilleure…) et votre téléphone (n’espérez pas appeler au secours à tort et à travers tout de même !) sont aisément accessibles via l’ensemble de la croix directionnelle. Un choix assez ergonomique qui, dans l’ensemble, évite les mauvaises manipulations (ce serait bien le comble dans un tel jeu ou il convient de faire preuve de vivacité !).
Loquace sans pour autant être bavarde, Mina n’hésite guère à discuter prudemment avec l’ensemble des interlocuteurs qu’elle croise sur son chemin. Certains choix multiples sont alors disponibles, mais le cœur du jeu n’est guère dans le dialogue. Épargnez donc votre salive et tendez plutôt l’oreille, votre survie n’est sera que plus assurée…
Voyage dans le Coma
Si les prémices de votre aventure semblent plutôt normales, rappelant les tracas réguliers des adolescents ainsi que l’éducation coréenne, l’angoisse et la panique vous rattrapent bien vite tandis que vous plongez dans le Coma : un univers parallèle obscur, connecté au monde conscient. Vous n’en saurez guère davantage au cours de la première heure de jeu, et il vous faudra faire preuve de courage et de ténacité pour comprendre ce qu’il se trame dans cet univers tortueux et peuplé de créatures bizarroïdes.
Tandis que vous tenterez de démêler toutes les informations autour de vous, des êtres sans la moindre retenue viendront vous attaquer, souvent avec pas mal de fourberie. Restez à l’affût de tout ce qui bouge… une plante explosive au gaz toxique, un corps qui tombe du plafond, un spectre qui balance sauvagement ses bras pour vous lacérer au passage… Sans oublier cette charmante Mme Song… Ah, Mme Song, sale affaire !
Professeur d’anglais à l’origine, le double maléfique de Mme Song va vite devenir votre pire cauchemar. Vous entendrez ses pas frapper le sol en rythme tandis qu’elle s’approchera avec fierté de vous… si elle vous repère, ne vous reste plus qu’à courir à vive allure et tenter de vous cacher dans tout et n’importe quoi : sous le bureau, dans un casier, derrière la dernière porte des toilettes… une fois bien à l’abri dans votre planque, un dernier défi vous attend (vous pensez vraiment échapper à cette folle aussi facilement ?) : de brefs QTE apparaissent. Vivacité et ténacité… soyez rapides, même très rapides. Il est parfois délicat de réussir les séquences, qui bien qu’accessibles en soit, ne laissent qu’une poignée de secondes au joueur pour les découvrir et pour les réaliser. Vivacité et ténacité nous disions…
Fort heureusement, de nombreux points de sauvegarde sont disponibles dans de multiples espaces. N’hésitez pas à sauvegarder très régulièrement afin d’être un peu plus serein. D’ailleurs, ne serait-ce pas des bruits de pas au loin ? Viennent-ils de la gauche ou de la droite…? Y a t-il une planque dans le coin…? Mamamïa…! (Oui oui… bon… il nous est arrivé de sursauter dans ce jeu… mais nous l’assumons !).
Si malgré tous vos efforts pour rester en vie, vous déplorez quelques égratignures il vous est possible de vous soigner. Ne tombez tout de même pas sous les griffes de cette folle de Mme Song ! L’anglais n’a décidément jamais été votre discipline favorite…!
Divines bulles sombres
The Coma 2 n’est assurément pas un conte pour enfants (sages ou non), mais l’œuvre n’en demeure pas moins de toute beauté. Nous avons été bluffés par la qualité graphique du jeu, parvenant à nous plonger dans un univers aussi sombre que réaliste. Certains mouvements restent un peu mécaniques, notamment ceux des créatures, mais l’ensemble est particulièrement plaisant à regarder. Déambuler dans ces multiples couloirs plongés dans le Coma est un délice assumé tandis que nous tendons l’oreille pour déceler le moindre bruit suspect…
Les bruitages sont de fait d’une importance capitale dans le soft, les détails y sont soignés et nous avons véritablement vécu cette aventure auprès de Mina, prêts à lui venir en aide aussi bien dans sa vie d’adolescente peu ordinaire, que planquer dans des toilettes insalubres. À tel point que nous aurions aimé lui tenir la main un peu plus longtemps… mais toutes les bonnes choses ont une fin (ou plusieurs…) !
Le saviez vous ?
La mythologie coréenne nomme les lutins ainsi que les démons des « dokkaebis ». Ainsi, le marché éponyme (dont il est aussi question dans le jeu !) prend racine dans cette croyance et ouvre ses portes à la nuit tombée. De nombreux commerçants mais aussi quelques restaurateurs sont alors présents pour illuminer la soirée des habitants et des touristes.
Conclusion
Telle une bêtise interdite que nous bravons avec malice, The Coma 2 parvient à nous extirper beaucoup de plaisir malgré la noirceur du titre. Le titre dispose d’une patte graphique de toute beauté, qui parviendra à ravir tous les amoureux de bandes dessinées. Offrant aux joueurs une aventure rythmée et pourvue de multiples rebondissements, nul doute que ce plongeon dans le Coma ne vous laissera pas indemne.
LES PLUS
- Réalisation graphique de toute beauté
- Des bruitages réussis, participant à la bonne immersion du joueur
- Bonne prise en main de Mina, bonne jouabilité générale
- Traduction française...
LES MOINS
- Un peu court
- ... mais quelques coquilles notables