Compile Heart est un de ces studios qui aiment rester dans leur zone de confort en termes de genre de jeu. Ils sont, notamment, derrière la série Neptunia, désormais déclinée en de nombreux jeux, dont on ne distingue presque plus les opus majeurs des spin-offs. On note, en revanche, ce goût des filles plus ou moins dénudées dans du RPG au scénario plus ou moins tiré par les cheveux et totalement assumé. Leurs récentes productions témoignent encore de cela. L’une d’entre elles date tout de même de 2015 sur PS Vita, mais nous arrive sur Switch en une sorte d’édition remaster HD incluant tous les DLC. Nous parlerons aujourd’hui de Moero Crystal H qui prépare sa sortie et que nous avons pu peloter joy-con en main.
Sauver le monde en ramenant des sous-vêtements
Commençons par un synopsis. Dans le jeu vidéo, tout est permis, même des histoires se déroulant dans un monde où l’équilibre est maintenu grâce à l’existence combinée du “Soutien-Gorge des Ténèbres” et de la “Culotte Divine”. Cet ensemble permet à une déesse d’exister et de faire prospérer le monde. Elle veille sur tous ses sujets à partir du Sanctuaire Divin dans une grande ville de ce monde fictif. Toutefois, les choses se compliquent lorsqu’un individu s’infiltre dans le sanctuaire pour y dérober une des pièces de l’ensemble.
Le voleur arrive à s’emparer du “Soutien-Gorge des Ténèbres” et est poursuivi à travers le sanctuaire par l’héroïne Luanna, une jeune fille avec des petites ailes d’ange. Le héros Zenox est un jeune habitant de la campagne, tout juste arrivé en ville afin de gagner sa vie, mais surtout afin de retrouver son père. Il décide de commencer par faire un peu de tourisme et voit le magnifique sanctuaire surplombant la cité. Il s’y rend dans l’intention de le visiter et de sortir moins ignorant de la ville. Il tombe sur Luanna, qui se heurte à lui et le prend dans un premier temps pour l’individu louche.
Toutefois, Zenox arrivera à la convaincre de son innocence quand celle-ci constatera la fuite du véritable coupable. Nous allons alors échanger avec un individu haut placé de la ville et la Prêtresse du Sanctuaire. L’existence du “Soutien-Gorge des Ténèbres” et de la “Culotte Divine” ne tient que du conte de fées dans la conscience des gens ainsi que selon Zenox, mais en vérité, leur séparation peut provoquer la fin du monde et il est impératif de réunir l’ensemble au plus vite.
En effet, elle entraîne progressivement l’ouverture d’une brèche dimensionnelle qui peut amener un Juge à prononcer son verdict sur la destruction du monde. L’heure n’est donc plus aux longues discussions, mais à l’action. Il faut poursuivre le voleur à travers différentes régions de ce monde afin de récupérer le “Soutien-Gorge des Ténèbres”. Une mascotte en forme de phoque nous accompagne également dans notre quête. Sa présence se trouve justifiée par le fait qu’il est “Passionné de sous-vêtements” et qu’il peut invoquer les véritables pouvoirs de la “Culotte Divine”.
Un pouvoir nécessaire dans notre aventure. Le phoque, qui a un nom vite oublié, vu son caractère quelconque et sa personnalité juste classique de pervers, porte la culotte sur son crâne et arrive ainsi à la faire briller pour indiquer la direction à suivre pour se rendre vers le “Soutien-Gorge des Ténèbres”. Il peut également invoquer d’autres pouvoirs cachés permettant de rendre leur état normal à ceux envahis par les ténèbres invoquées par le fameux soutien-gorge. Chose à laquelle nous reviendrons, car faisant partie du gameplay du jeu.
Cette quête sans grande surprise à travers cette espèce de RPG/Rogue-like nous tiendra sur plusieurs dizaines d’heures, même si l’essentiel de notre temps consistera à nous égarer dans un des labyrinthes du jeu. Une histoire pleine de fan-service à la japonaise que les plus grands pervers apprécieront de faire sur Switch en TV comme en portable. Notez qu’en mode portable, la compatibilité tactile et les vibrations HD combleront les plus indélicats d’entre nous avec des possibilités permettant de… varier les plaisirs. Une aventure à ne pas forcément mettre entre les mains d’un public non averti, bien que les références restent soft et ne vont pas dans l’exagération. Cette édition inclut les DLC de la première version sortie il y a de cela plusieurs années. Attention, des bases en anglais seront un plus pour ceux qui désireront profiter pleinement du jeu.
L’auberge du Fan-service
En quelques mots, en termes de gameplay, nous pouvons faire un parallèle rapide entre Moero Crystal H et la licence Etrian Odyssey. Il s’agit d’un donjon-RPG avec une ville qui fait office de HUB et des régions que l’on explore sous forme de labyrinthe. Le parallèle s’arrêtera ici tant la série d’Atlus mérite son statut de référence dans le genre alors que Moero Crystal H se fera remarquer par son immanquable fan-service, mais ne bouleversera pas le genre sur Switch.
Un peu plus de détails maintenant ; la ville nous offre la possibilité de nous rendre dans divers lieux afin de parler à quelques personnages secondaires, nous proposant quelques services utiles : la classique marchande d’objets, un sanctuaire pour débloquer des compétences, un terrain d’entraînement ou encore l’auberge pour nous reposer tout en draguant les nombreuses héroïnes que nous pouvons recruter tout au long de notre aventure. Il est possible de renforcer les liens du héros avec elles et d’avoir des dialogues inédits entre les différents protagonistes. La fin change également selon vos liens précédemment tissés.
Afin de faire progresser ces liens, nous devrons emmener ces jeunes filles à l’aventure avec nous ou alors leur offrir des cadeaux en leur rendant visite dans leur chambre (!) . Parmi les cadeaux possibles, nous pouvons leur offrir des sous-vêtements spéciaux qu’on trouve dans les donjons afin de changer leur apparence, mais surtout leurs statistiques et leurs techniques. Un peu comme un changement de classe dans un RPG avec une trame plus traditionnelle. Les visites nous permettront aussi de démarrer des “Doki-doki Shooter” ou des “Loving Scratch” avec les différentes héroïnes.
Le “Doki-Doki Shooter” est une sorte de mini-jeu de Shoot’em Up du “pauvre” avec un scrolling automatique vertical, où il suffit de tirer sur les quelques ennemis qui se pointent. Le plus important ici n’est pas de tuer ses ennemis, mais d’observer l’illustration de la fille en arrière-plan, celle avec qui nous avons lancé ce “Doko-doki Shooter”. Vous pouvez déclencher des tirs spéciaux qui déshabilleront la fille… et si l’on vise juste, des prismes peuvent apparaître : il s’agit de donjons spéciaux totalement annexes à débloquer.
Il y en a trois par filles et ils permettent de révéler de nouvelles techniques, développer quelques secrets sur ces héroïnes et personnaliser un peu plus leur apparence en sous- vêtements. Des donjons annexes très pertinents comme vous le constatez…
Le “Loving Scratch”, quant à lui, consiste à « caresser » l’illustration de la jeune fille afin de remplir une jauge de satisfaction… si vous insistez sur certaines zones sensibles. En remplissant la jauge, cela peut renforcer vos liens avec elle. Le mini-jeu peut se relancer à l’infini, en fonction de vos finances.
Terminons cette session dédiée à l’auberge avec la possibilité de développer les chambres de chacune de vos héroïnes sur plusieurs rangs. Plus ce rang de chambre est élevé et plus elles remporteront de points d’expérience même si elles ne nous accompagnent pas dans l’aventure. Ce développement requiert des objets spéciaux et de l’argent. C’est avec tous ces paramètres en tête que nous pouvons constituer une équipe de cinq filles prêtes à nous rendre bien des services… Notez que chacune des filles peut également être accompagnée de 2 alliées supplémentaires jouant le rôle de “compagnon”, octroyant ainsi des bonus soit actifs, soit passifs en combat.
Le désir de combattre
Ainsi, notre groupe peut être composé de dix filles sachant que Zenox joue plus ou moins un rôle dans les combats. Une fois prêt, on quitte la ville et on choisit la zone que l’on souhaite explorer. On atterrit alors dans un donjon labyrinthique dont la carte se dessine au fur et à mesure que l’on avance. Les affrontements normaux sont aléatoires, il y a aussi des affrontements découlant du scénario, représentés par une icône spécifique. Enfin, nous trouverons également des sortes des fantômes roses qui se déplacent sur la carte et représentent des “Monster Girl”.
Les “Monster Girl” sont juste des habitantes de ce monde et de ces zones. Des filles que nous devons affronter avant de pouvoir les rallier à nous. Elles nous sont hostiles au départ, et se dressent contre nous, car le voleur du “Soutien-Gorge des Ténèbres” leur a brièvement fait porter l’objet influençant directement leur état d’esprit. Avec notre phoque mascotte, il nous faut les affaiblir puis les habiller avec la “Culotte Divine” afin qu’elles retrouvent leurs esprits.
Nous allons aborder ce point, mais tout d’abord parlons plus généralement des affrontements du jeu. C’est un système de combat très classique au tour par tour avec système de force et de faiblesse élémentaires. Le positionnement au “front” ou à “l’arrière” de vos héroïnes est également très important afin d’infliger de gros dommages ou d’encaisser au mieux les coups. Il n’est pas toujours facile de s’organiser au mieux dans ce système de formation parfois peu lisible. Il arrive qu’un personnage ait changé de position sans que l’on ait vraiment compris pourquoi (certainement une technique ennemie) et que l’on s’en rende compte plus tard.
Le héros Zenox est un peu le onzième personnage de votre formation, mais aussi le sixième jouant véritablement un rôle actif en combat. Il n’a aucune statistique et ne fait que jouer sur un système de stock de “désir” et attribution de ces points de “désir” à l’une des cinq héroïnes en combat. Ce stock évolue de 0 à 100%. Lorsque le tour de Zenox vient, vous pouvez le faire augmenter en stockant puis l’utiliser afin de renforcer un tour d’action d’une des héroïnes. Il est possible d’utiliser 30% de cette jauge pour perturber le tour de combat en faisant agir immédiatement une de vos alliées au choix.
Notez qu’en stockant trop de désir, Zenox peut passer par une phase où il doit se calmer et il ne peut donc plus rien faire temporairement jusqu’à ce que sa jauge de “Calme” passe de 100% à 0%. Vos héroïnes peuvent attaquer, utiliser des techniques ou des magies, se défendre, mais également user de leur charme. Ce charme permet de renforcer le stock de “désir” du héros ou alors d’accélérer sa phase de Calme. Il faudra bien exploiter toutes ses mécaniques afin de sortir victorieux des affrontements qui peuvent devenir laborieux par moment.
Souvent ce pseudo challenge demandera juste à ce que nous entrainions nos personnages pour être surmontés plus aisément. Dans le cas où l’on désire fuir un affrontement, les développeurs ont eu la mauvaise idée de donner accès à cet ordre de retraite uniquement à Zenox. Si cet ordre échoue, il nous faut combattre. Et lorsque vous avez passé de longs moments à explorer une zone sans trouver de point de sauvegarde pour vous soigner convenablement et que vous n’avez potentiellement pas d’objet pour quitter un donjon ou bien rétablir l’équipe, les rencontres aléatoires peuvent s’avérer fatales.
Capturez-les toutes sans vous perdre
Les points de sauvegarde deviennent une denrée rare à mesure que nous avançons et c’est problématique, d’autant plus que fréquence des rencontres tient de la blague aléatoire. Elle est tantôt “normale”, mais il arrive que tout juste sortît d’un combat, un pas suffise et un nouvel affrontement s’enclenche. Ce qui peut rendre les affrontements agaçants.
Nous vous l’avions promis, parlons désormais des combats contre les fameuses “Monster Girl”. Il est à noter que près de 80 filles se baladent dans les différents donjons du jeu et que l’on peut toutes les rallier à nous. Ces rencontres sont représentées par des icônes spécifiques tandis que d’autres sont imposées par le scénario. Le combat vous oppose à une Monster Girl accompagnée ou non de monstres secondaires. Nous pouvons alors choisir d’attaque la jeune fille normalement ou bien de préférer un point sensible… Chaque point sensible a sa barre de vie et une fois vide, l’illustration de la Monster Girl se dévêt petit à petit. Le but n’est pas d’enlever toute la vie de la Monster Girl, mais de l’affaiblir. Une fois tous les points sensibles vidés de leur vie, le combat se termine et l’on tombe sur la seconde partie du combat de Monster Girl, le “Battle Scratch”. Cette phase est sensiblement identique au mini-jeu de “Loving Scratch” à l’auberge. Sauf que la jauge de satisfaction est divisée en trois petites jauges et qu’il y a trois points sensibles à trouver et toucher plusieurs fois.
Si vous désirez avoir une image plus précise de ce qui se passe : vous palpez et caressez le corps des filles. Ce n’est pas directement dit, mais à en juger les gémissements des filles, ces caresses les excitent et elles perdent de leur hostilité et pouvoir. Une fois totalement lessivée, votre phoque leur enfile la “Culotte Divine” pour leur redonner conscience. Elles sortiront alors différentes raisons pour justifier qu’elle vous accompagne dans votre quête. Chaque fille a ses affinités élémentaires, des statistiques et des techniques. Ce qui fait que vous avez un certain intérêt à capturer chacune des Monster Girl afin de varier les possibilités et stratégies de combat.
Nous ne cacherons pas qu’au final, avec 80 Monster Girl et quatre éléments le jeu tourne vite en rond, d’autant plus que le bestiaire ne brille pas par sa diversité. On finit par choisir nos accompagnatrices selon leur physique, leur personnalité et… leurs sous-vêtements. Les donjons quant à eux sont totalement labyrinthiques, sur plusieurs étages, au design coloré. On traverse les mêmes couloirs, les mêmes salles aux mêmes couleurs sans signes distinctifs. Ce qui fait que sans la carte, on se perdrait véritablement dedans sans jamais pouvoir revenir sur nos pas.
La mécanique veut que ce soit un labyrinthe, donc c’est peut-être un bon point de gameplay, mais côté logique scénaristique…Comme il s’agit de lieux où des personnes sont censées habiter (le monde des jouets, une cité du divertissement…), on plaint les habitants qui vivent dans ces endroits et doivent connaître un enfer quotidien à traverser ces couloirs et ces pièces sans fin. Les décors manquent cruellement de variété et ne nous marqueront pas beaucoup.
Seuls l’introduction en animation, les illustrations des filles et le fan-service retiendront notre attention.
Techniquement, c’est relativement fluide en TV avec quelques baisses de régime en portable dans les labyrinthes.
Enfin, concluons sur la partie sonore en évoquant des musiques anecdotiques qui tournent en rond comme les décors du jeu. Paradoxalement, cela rend les gémissements des filles plus mémorables que les thèmes musicaux …mais peut-être était-ce le but inavoué ? Le doublage est uniquement japonais et certains couperont rapidement le son afin de s’éviter des performances dignes des meilleurs dessins animés pour adultes.
Conclusion
Moero Crystal H est dans l’absolu un bon Rogue-Like pour ceux qui éventuellement sont en manque du genre. Il n’en sera que meilleur si vous aimez les productions japonaises et infiniment jouissives si vous aimez les filles japonaises en délire « soutifs/culottes ». Mais rares sont ceux qui atteindront le septième ciel avec ce titre. Beaucoup abandonneront en cours de route à cause des allers-retours, mais surtout en finissant perdus dans les profondeurs des décors quelconques de ce titre. Comme quoi, le bonheur n’est pas lié au numéro du bonnet ni aux gémissements des jeunes filles qui peuvent vite devenir un véritable enfer à assumer partout avec vous. Nous préférons dès maintenant user d’un des cristaux du jeu pour fuir ses labyrinthes et nous tourner vers de meilleures expériences sur Switch.
LES PLUS
- De belles illustrations en HD
- Des zones de jeu variées…
- Un bestiaire mignon...
- Recruter plus de 80 Monster Girl
- Les efforts dans les interactions avec les filles
- Les mini-jeux coquins et rigolos
- Une expérience Rogue-like sympathique
- Une histoire complètement barrée
- Bourré de fan-service
- Plein d’annexes
- Fonctionnalité tactile en portable
- DLC inclus de base
LES MOINS
- ...Mais un rendu sans inspiration et peu de variété
- C’est plutôt moche du coup
- ...mais aussi un bestiaire peu inspiré et peu varié
- Un framerate qui fait des vagues en portable
- Des points de sauvegarde rares
- Des annexes peu intéressantes finalement
- Un scénario qui reste quelconque dans le fond
- On finit par tourner en rond et se lasser
- Comme la bande sonore
- Uniquement en anglais