Les jeux contemplatifs ont désormais le vent en poupe grâce à de célèbres licences comme Flower ou Journey. Reprenant indéniablement le même tempo, Lost Ember offre aujourd’hui aux joueurs de Nintendo Switch une aventure douce et poétique, au cœur d’une aventure humaine et animale, mêlant aventure et légendes. Disposant d’atouts certains, le soft parviendra t-il à répondre aux attentes des joueurs désireux d’un univers aussi beau qu’enivrant ?
D’ores et déjà disponible sur PS4, PC et XBox One, les joueurs de Nintendo Switch étaient particulièrement impatients de découvrir le soft développé par Mooneye Studios et édité par Mooneyes Studio et Mayflower Entertainment. Et pour cause : l’aventure promet d’être aussi belle que poétique, avec de multiples animaux à contrôler dans une quête identitaire pleine de rebondissements.
Un peuple emprunt de croyances et de traditions
Tandis que le soft s’ouvre sur un menu enchanteur, orné de rose flamboyant, mettant en valeur l’ombre d’un loup élancé, votre immersion dans l’aventure débute dans une civilisation humaine : les yanrans. Ce peuple dispose de coutumes et de légendes, notamment l’une des plus fortes permettant aux défunts de rejoindre la cité de la lumière. Ceux qui n’ont guère cette chance, de part une vie dépravée ou malveillante, sont alors condamnés à errer sur Terre dans la peau d’une bête sauvage. Ils portent le nom de braise perdue, lost ember.
Suite à cette courte introduction, vous voilà désormais dans le corps d’un loup… qui manque quelque peu de grâce, notamment dans ses sauts qui ressemblent davantage à ceux d’un chaton encore instable plutôt qu’à ceux d’un loup sauvage. Vous êtes accompagné d’une sorte de luciole qui frétille à vos côtés, un esprit qui vous sera d’une très grande aide… en effet, ce dernier décide de vous prendre sous son aile afin de vous aider à atteindre la cité de la lumière : vous l’aurez compris, vous êtes une pauvre « braise perdue » et votre objectif consiste à rassembler de multiples éléments de votre histoire pour comprendre ce qu’il est arrivé de votre petite personne humaine, en espérant cette fois ci atteindre la rédemption.
Dis moi qui je suis… je te dirai qui tu es !
Véritable tandem, c’est donc auprès d’un brillant esprit (notre petit luciole comme nous avons aimé l’appeler au cours de notre aventure) que vous serez amené à parcourir de nombreuses contrées. En chemin, vous croiserez plusieurs espèces animales et pourrez dès lors toucher de la manette le point fort du jeu : contrôler d’autres animaux afin de jouir de leur capacité spécifique et parvenir ainsi à avancer dans toutes les situations. Vous croiserez en premier lieu quelques wombats, un charmant petit marsupial ressemblant à un ourson (vous savez, ceux qui font des cacas carrés !), qui ne manquera pas de vous séduire par sa bouille craquante. D’une simple pression de bouton, vous passez aussitôt de votre peau de loup (de louve pour ne rien vous cacher) à celle d’un wombat. Vous pouvez alors facilement vous faufiler dans les plus petites anfractuosités et les roulades seront une mignonnerie suprême. Si si.
Ainsi, bien que votre corps principal soit celui de la louve, vous passerez régulièrement d’une espèce à une autre afin de dépasser toutes les petites étapes du jeu. L’originalité de ces animaux est plutôt bonne (déjà le wombat…!) et nous préférons ne pas vous dévoiler l’ensemble des espèces disponibles. Ne vous attendez pas non plus à prendre possession de 70 espèces animales… mais vous occuperez toutes les surfaces possibles.
Ajoutons à cela que les développeurs ont rajouté quelques petites mignonneries supplémentaires pour le plus grand plaisir des joueurs les plus contemplatifs. Il vous sera par exemple possible de récupérer quelques menues carottes et quelques baies en chemin pour nourrir votre animal… sans que cela n’affecte vraisemblablement votre partie.
Au cours de vos multiples pérégrinations, vous rencontrerez plusieurs types d’éléments : de (très !) nombreux collectibles qui viendront grossir votre impressionnante collection et qui devraient ravir les plus persévérants (plusieurs heures supplémentaires seront indispensables pour récupérer tous ces champignons et autres reliques !), mais aussi des points remarquables qui seront la source même de vos souvenirs. Ces derniers sont représentés par des spots flamboyants afin d’être plus facilement identifiables. Si les collectibles ne sont guère indispensables à votre progression, il va de soi qu’il est important de retrouver vos souvenirs pour avancer dans l’aventure…
Votre progression sera marquée par des chapitres qu’il sera en outre possible de retrouver facilement dans le menu du jeu. Un bon point pour chineur les dizaines de collectibles…
Le flou artistique ?
Après avoir fait le point sur les points forts indéniables du soft (qu’est ce qu’ils sont mignons ces tatous alors !), passons aux sujets qui fâchent. Eh oui, malheureusement.
Lost Ember est un jeu contemplatif. Sur le papier.
Dans les faits, et, parce qu’il est important de le préciser, sur Nintendo Switch, le rendu est loin d’être de toute beauté. Le flou y est important (vous allez chercher à nettoyer vos lunettes si vous jouez sur une grande TV… !), les textures y sont parfois baveuses et l’ensemble est finalement assez cubique, sans parler d’un aliasing particulièrement omniprésent et gâchant immanquablement le voyage. Nous parvenons à déceler les efforts des développeurs pour donner de la magie à leur soft, mais cette magie a fort du mal à nous émerveiller lorsque notre louve se voit imbriquée dans une roche, lorsqu’elle brille de mille feux pendant une course ou encore lorsque les cinématiques semblent être derrière une vitre sale…
Fort heureusement (revenons dans le positif quelques instants), la musique, quant à elle, s’avère être de bonne facture et accompagne avec volupté le voyage. Aussi, le choix graphique des souvenirs évoque la peine de la louve par leur incandescence funeste. Une louve à laquelle nous finirons par nous attacher mais manquant pourtant de charme, avec une robe sans profondeur malgré un choix artistique certain dans ses traits. Son regard est en outre souvent mis en avant, et si chacun pourra argumenter sur son charme (ou pas), l’animal devient peu à peu attachant grâce à cette humanité insufflée en son cœur.
Comme énoncé précédemment, le saut n’est assurément pas son point fort, néanmoins la louve est capable de jolies pointes de vitesse qui, fort heureusement, rendent le voyage moins ennuyeux. Néanmoins, de multiples ralentissements viennent entacher votre progression, avec la crainte de franchement freezer le jeu par moment.
Enfin, la louve est immortelle mais n’est assurément pas bien habile… la moindre chute un peu haute vous fera recommencer depuis votre plateforme. Sauter en contrebas pour gagner du temps n’est donc pas une démarche audacieuse dans Lost Ember….
Au final, nos impressions sur le jeu final sont clairement mitigées… si le voyage part avec de jolies intentions et une base intéressante (changer de peau, parcourir multiples contrées au fil des espèces animales rencontrées…), les graphismes non avantageux sur Switch et une certaine redondance qui vient s’installer au fil des heures, pourraient faire regretter l’achat à certains joueurs. D’autres, en revanche, seront ravis de ce voyage à poils, à plumes et même à écailles, souhaitant récupérer tous les collectibles et décuplant ainsi fortement la durée de vie.
Petit bonus du jeu : le mode noël. Celui-ci ne vous intéressera guère bien longtemps mais voilà bien une nouvelle mignonnerie…
Lost Ember est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 30 euros environ.
Le saviez vous ?
Nous vous en parlions au début de ce test… comment ne pas revenir sur ce drôle de wombat avec ses cacas carrés ! La raison de ces crottes cubiques n’est pas encore certaine pour la communauté scientifique mais l’intestin moins souple que celui des autres mammifères pourrait expliquer cette caractéristique insolite des wombats !
Conclusion
Lost Ember est d’apparence un petit joyau permettant aux joueurs de s’immiscer majoritairement dans la peau d’une louve mais aussi dans de multiples espèces animales, variées et insolites. Disposant de nombreux collectibles à récupérer dans l’ensemble des chapitres, les plus amoureux de la licence décupleront assurément le temps passé sur le soft pour les récolter un à un. Pour les autres, la ligne droite pourrait bien être un peu courte (surtout à ce tarif), avec une balade envenimée par des graphismes qui peinent à être véritablement poétiques, des ralentissements et un flou assez impressionnant dans les cinématiques (les adeptes des grands écrans des télévisions vont souffrir !).
LES PLUS
- Incarner différentes espèces animales ainsi que leurs capacités spécifiques
- Quelques mignonneries indéniables
- Traduction française
LES MOINS
- Un flou impressionnant lors des cinématiques en mode dock
- Des graphismes manquant finalement de poésie avec un fort aliasing et des ralentissements notables
- Une jouabilité parfois frustrante lors de certains passages