Développé par Myoubouh corp. un petit studio Suisse et édité par Silesia games, Brotherhood United est un run ‘n gun au style graphique rétro assez proche d’un kunio kun sur Nintendo Nes et aux mécaniques empruntées à Metal Slug. Bref sur le papier que du bon. Voyons voir ce qu’il en est joy-con en main.
A peine démarré, Brotherhood United donne le ton : le menu s’affiche via une explosion de cervelle pixelisée. Ça suinte sur l’écran, le Pegi 18 prend tout son sens. Et c’est presque dommage, car pour le reste du jeu, à part des références à la bière et à la cigarette, Brotherhood United ne sort jamais vraiment des clous. Trop peu de giclés hémorragiques (très discrète et en plus même pas en pixel) ou autres références à n’importe quel film de série Z. Quitte à mettre l’eau (ou le sang) à la bouche, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Rien qu’une belle gerbe écarlate de 2 mètres de haut à chaque éviscération aurait été suffisante, mais non. Et Malheureusement, Brotherhood United va enchaîner quasiment à chaque fois les bonnes idées inexploitées.
Va falloir se salir les mains les gars !
Notre gang est attaqué, et comme le gang c’est la famille et que la famille c’est sacré. Va falloir réagir !
Tous les ennemis rencontrés vont le sentir passer. La dentelle, connaît pas. La finesse c’est pour les autres. Ici, c’est gros guns et bière. Le scénario ne brille pas par son originalité, il n’est qu’un prétexte pour tuer tout ce qui arrive face à nous. Heureusement d’ailleurs, car sinon la question du fournisseur d’arme du gang adverse se poserait sérieusement. Il vous faudra affronter du bidasse de base, okay classique, mais aussi des chenilles géantes, des gars en jet pack, un tank, une abeille génétiquement modifiée ou encore un robot géant. Bref un grand portnawak qui fait plaisir. Quel dommage que notre héros n’ait jamais une ligne de texte un peu décalée. Il ne jure que par le sauvetage de son gang…
Brotherhood united va donc vous demander d’affronter de nombreux ennemis, mais de tels affrontements ne peuvent se faire qu’avec classe. Dès la première partie, on a la joie de voir un menu de personnalisation du personnage. C’est super ! Le costume, la coiffure, le casque, les lunettes… il y a mille et une façon de créer son propre avatar. On peut même acheter de nouvelles tenues en fonction de notre score. Sauf que notre héros est une telle masse de gros pixels que les changements sont loin d’être très vraiment identifiable (à part la coiffure).
De la même façon, les graphismes se veulent rétro, ce qui est génial. Mais même River City Ransom (le premier épisode de la série des Kunio Kun sortie en 1990 sur Nes bande d’ignares) est plus détaillée dans ces environnements. Retro ne veut pas dire simpliste, or ici les décors se suivent et se ressemblent. Notre bad guy va se balader dans 3 types de mondes répartis sur 20 niveaux. Ça aurait pu être l’occasion de varier les graphismes. Mais ici, chaque monde à son identité et ne se renouvellent que très peu. De plus, les détails sont très peu nombreux, chaque décor est assez vide et redondant.
La partie sonore démarre aussi très fort, avec du bon gros rock en fond et des effets sonores différents pour chaque arme. Effets sonores qui, d’ailleurs, prennent une place importante. D’office ils tonnent plus fort que la musique. On s’amuse aussi à entendre le râle d’agonie de nos ennemis. Mais là encore, la musique est vite répétitive, tout comme les bruitages.Un peu de variation et une touche d’humour comme un ennemi se tordant de douleur et n’en finissant pas de souffrir (salut Cannon Fodder) aurait rajouté de la bonne rigolade (la dernière partie est à dire avec un accent ostro-hongrois pour plus de fun)
Un gameplay à la hauteur
Joy-con en main, Brotherhood United est particulièrement plaisant. Avancer, sauter, défourailler à tout va, esquiver, lancer une grenade et pourquoi pas planter au couteau nos adversaires, se fait avec une facilité déconcertante. La patte d’un Metal Slug se retrouve rapidement dans ces contrôles. Tout s’enchaîne sans aucun à-coup.
La fluidité est exemplaire et les contrôles répondent sans aucun lag.
Brotherhood United nous offre aussi la possibilité de changer régulièrement d’arme et de switcher entre celles-ci en plein jeu. Plus les niveaux défilent et plus les armes lootées sont intéressantes : du petit pistolet au lance-roquette et passant par l’uzi ou le fusil automatique (ma connaissance en arme m’effraie, je ne suis même pas américain…). Chaque arme à ses avantages (plus de dégâts, plus de munitions…) et ses inconvénients (temps de recharge plus long, moins de munitions…). Le système de recharge est vraiment sympa. Quand votre gun est vide, un QTE se lance, sans être invasif et sans casser l’action. S’il est réussi, la recharge se fait deux fois plus vite. Une idée intéressante et bien amené.
Votre héros possède aussi une barre de vie, à la Final Fight, et bien évidemment, seule de la bière pourra vous la remplir. Là encore, une idée sympathique qui reste dans le thème.
A la fin de chaque niveau, un bilan vous est donné : le jeu vous distribuera des étoiles et des points de score en fonction de vos réussites (sauver tous vos bros, finir sans mourir, tuer tous les ennemis). La customisation de votre personnage via la boutique du menu en sera plus rapide.
Les niveaux quant à eux sont assez long, ils essaient de varier leur contenu en travaillant sur l’aspect plateforme et la verticalité. Malheureusement certains passages sont assez mal faits et des plafonds trop bas vous feront rater votre saut. Un petit écueil qui peut parfois casser le rythme dans vos parties. Les niveaux ne possèdent pas de chekpoint, la mort vous renverra directement au début. Sur les niveaux classiques ce n’est pas très gênant, par contre sur les niveaux avec boss, mourir pendant le combat vous renverra directement au début du niveau. Ça casse tout de suite le rythme, c’est dommage.
Pour finir, que serait un Run ‘n Gun sans son mode coop ? Brotherhood United ne déroge pas à la règle et propose ledit mode. Les ennemis sont alors plus nombreux et les boss ont plus de vie. Le challenge n’en est donc pas forcément plus facile, tout dépendra du niveau de votre acolyte. Le fun est bien au rendez-vous, surtout pour les boss qui demandent pas mal d’échange pour expliquer les patterns.
Conclusion
A la fois plein de bonnes intentions mais pas assez jusqu’au boutiste, Brotherhood United laisse sur sa faim. Ses graphismes rétro sont bien trop simplistes et répétitifs, et si les développeurs de Myoubouh corp. ont voulu doper leur jeu avec une dose de customisation, le résultat n’est pas vraiment visible à l’écran. Avec une histoire qui débute de façon très mature, l’univers est finalement très enfantin avec ses robots, ses abeilles et ses monstres géants à grandes dents (désolé je n’ai pas trouvé ce que c’était). Il est difficile de conseiller Brotherhood United tant la concurrence est rude (Cup Head ou Blazing Chrome, dans des styles différents, sont bien au-dessus). Il reste toutefois une bonne expérience compte tenu de son petit prix (8€49 sur l’eShop) et les quelques heures passées en coop vous feront passer un bon moment.
LES PLUS
- Gameplay maitrisé
- Des bonnes idées…
- Les combats de boss
- La customisation...
LES MOINS
- ...pas assez développées
- La musique
- … mais une partie graphique qui ne permet pas d’en tirer parti