Des salles d’arcades à votre salon ! C’est ce que vous propose ce jeu de la série SEGA Ages via son populaire G-Loc: Air Battle.
Les compromis
Alors non, cette version du jeu ne permet pas de vous faire tourner à 360° comme dans la version Borne « R360 – G-Loc: Air Battle », elle ne vous fera pas non plus apparaître un bon gros stick de pilotage comme ceux présents sur les bornes d’arcade plus classiques. Elle ne vous avalera pas non plus votre argent, et c’est un premier point positif. Trois lois inaliénables à l’image de celles instaurées par Isaac Asimov dans la robotique. D’une évidence folle, ces compromis apportent leurs lots de questions :
Doit-on modifier les tutoriels de commandes, pour les adapter aux contrôleurs de la console ? Ou bien doit-on laisser tout comme à l’origine et cacher lesdits contrôles dans un des menus du jeu ? Vous l’aurez compris, c’est la seconde option qui a été choisie. Ainsi, il vous faudra cliquer sur + puis sur X pour atteindre des paramétrages vous indiquant les contrôles de base.
Il sera aussi possible d’atteindre un listing de contrôles du jeu en cliquant sur + puis sur Manual, Europe et enfin, sur l’image du bon manuel puisque vous sont présentés les manuels d’autres jeux. C’est ici qu’on se pose une autre question : une version japonaise et une version Europe, donc tout en anglais… On ne demandait pas à ce que les textes en jeu soient traduits, encore que ça aurait été bien au vu du prix, mais au moins l’image des commandes de jeu ! Ce n’est pas comme si Sega n’avait aucune équipe de traduction / localisation !
Visuellement
Tout ce qu’on est en droit d’attendre est bien là, à savoir un jeu tournant avec un écran aux dimensions proportionnelles d’origine, pourvu d’un jpeg à l’arrière ressemblant à la borne de base et réagissant comme si nous étions du genre à maltraiter celle-ci. Il s’agit de la vue « moving seat » (siège en mouvement) qui devait être moins perturbante et beaucoup plus réaliste avec un siège réagissant en direct à vos actions. De nombreux choix de ce genre sont présents, ainsi que des qualités visuelles plus ou moins comme à l’origine. Il vous sera aussi possible de jouer en plein écran sans que les sprites d’avions ne deviennent laids : cependant le décor, lui, sera bien moins joli en plein écran, même sur une taille ordinateur plutôt que sur la TV du salon.
En nomade, le jeu est clairement plus propre et on se sentirait presque sur un jeu moderne d’un point de vue strictement graphique. Les fonds et décors sont certes simplistes mais pas moins réalistes et compris sur un petit écran, il n’y a plus rien à y redire. On se laisse facilement prendre.
Au niveau des commandes
Ainsi donc, muni de votre manuel en anglais ou en japonais, selon vos affinités… ou bien faisant confiance à la Force, tel Luke aux commandes de son X-Wing – option que j’ai choisie dans un premier temps – le premier point dérangeant va potentiellement vite être l’absence d’un gros stick d’arcade posé sur votre bureau. Le joystick des Joy-Con ou manettes pose un souci en ce sens que, si vous la tenez en travers, votre axe sera plutôt « haut bas gauche droite » pour des commandes demandant de piquer du nez, relever le nez (de l’avion) gauche, droite. Ainsi, pour aller en haut de l’écran, il faudra mettre le joystick vers le bas et inversement pour aller vers le bas.
Ça ne dérangera pas tout le monde. Heureusement, l’option est modifiable dans les paramètres en cliquant sur + puis X et une fois sur R, ensuite en allant sur « inverted controls » et placer sur Off plutôt que On, qui est paramétré de base. Une petite contrariété à laquelle on se fait néanmoins après quelques parties (nous avons fait le choix de finir le jeu une première fois avec ces contrôles pour nous faire une idée de la jouabilité choisie par les développeurs).
Votre vaisseau pourra donc se déplacer sur l’écran et vous aurez principalement l’usage d’un auto-fire sur le bouton B via le Vulcan Gun et du ciblage d’ennemis (via un rectangle rouge une fois verrouillés) pour les torpiller. Il vous sera possible de vriller sur vous-même en braquant d’un côté puis allant dans l’autre sens subitement. Une manœuvre utile lorsque vous passerez d’une vue FPS à une vue TPS, signe que vous êtes suivi ! Un changement assez sympa quoiqu’un peu rare en jeu.
Les boutons de speed up et afterburner manquent de ressenti en jeu – au moins sur cette version. Probablement est-ce dû au fait que les avions vous dépassent constamment, ne donnant pas une réelle impression de vitesse. Ce qui nous emmène au point suivant.
Scoring versus cohérence
Avec tous les jeux qu’on a aujourd’hui, il est assez difficile d’appréhender le jeu comme à l’époque. Le niveau du canyon fait terriblement penser à du rail shooter à peine plus libre, tandis que les autres niveaux peuvent vite nous perdre dans la trajectoire où nous allons : mais rassurez-vous, la direction n’a ici que peu d’importance ! Tant que vous évitez de vous crasher contre une montagne ou le sol. Tel, justement, un rail shooter, le principal objectif est de placer votre viseur sur les ennemis qui se présenteront devant vous. Atteindre un certain score en un temps limité vous permettra de changer de tableau. Et c’est là encore très perturbant dans le sens où votre mission n’est ni d’éliminer tous les ennemis, ni d’atteindre un point précis, juste de faire un score.
On a clairement perdu l’habitude qu’un jeu, même de simulation tel que l’est G-Loc: Air Battle, nous conduise à chercher le score en priorité pour avancer. Ça n’est, ni cohérent, ni intelligent. Cela fonctionnait dans le modèle économique des bornes d’arcades et fonctionnerait peut-être aussi sur smartphone via micro-paiements. Mais là, ça ne fonctionne pas et l’immersion en pâtit sérieusement.
Conclusion
La saga des SEGA AGES se présente comme une alternative légale à l'émulation, accessible sur de multiples plateformes. On est ici sur un prix assez élevé pour un jeu de 30 ans d'âge avec ses 6,99 €. Malgré une copie quasi parfaite rendue par le studio M2, experts en la matière de portage et d'émulation, on attendait potentiellement mieux. Des contrôles plus souples, une traduction, le choix entre un tuto « originel » ou un tutoriel adapté à la console sur laquelle on se trouve sont autant de petites choses qui auraient pu justifier un tarif si élevé. Alors faut-il craquer pour G-Loc; Air Battle ? Que vous souhaitiez revivre la grande ère des bornes d'arcades Sega ou que vous souhaitiez vous cultiver, alors pourquoi pas, mais en attendant une promo rendant plus raisonnable l'achat.
LES PLUS
- Respectueux de l'original
- Fun et plein d'action
- Difficulté 100% paramétrable
- Parfait en nomade
LES MOINS
- Pas en français
- Durée de vie
- Contrôles un peu 'durs'
- L'histoire...
- Se contente du minimum syndical
- Trop cher