Ils ont tué son époux ! Monumentale erreur ! Juno Markev n’est pas là pour plaisanter, elle le dénichera au fond de son trou le vil %@#&*$ d’assassin de sa mère. Et ce n’est pas le crash de son vaisseau qui l’empêchera de mener à bien sa vengeance. Elle repartira de zéro s’il le faut mais ce sera pour mieux se hisser sur le cadavre encore fumant de ses ennemis.
C’est sur ce ton léger et badin que commence notre aventure dans Rebel Galaxy Outlaw, ça fleure bon le western spaghetti et c’est voulu. Dès les premières minutes, le titre de Double Dommage Games, nous plonge dans son univers mélangeant la gouaille d’un Borderland et les mécaniques d’un Elite (ou d’un Freelancer). Alors après un Rebel Galaxy sympathique mais perfectible, les américains ont-ils enfin décrocher la lune, c’est ce que nous allons voir.
La vengeance est un plat qui se mange froid
Une brique volante, voilà ce que Rebel Galaxy Outlaw vous offre pour démarrer votre aventure. Quand la vie vous a tout pris, le moindre cadeau d’anciens amis vous permet de vous relancer. Il va falloir faire avec. Les petites missions de convoyage s’enchaînent, souvent interrompues par des pirates de bas étage dont, même avec sa brique, Juno se débarrasse facilement. Les améliorations permettent des voyages plus longs, donc plus dangereux, mais à force de fuites savamment effectuées, Miss Markev finit par amasser suffisamment d’argent pour s’acheter un vaisseau bien plus digne de son rang. La traque peut reprendre ! Celle-ci est malheureusement de courte durée, car les ennemis rencontrés vont se montrer bien plus coriaces et seul un meilleur équipement vous permettra de vous en sortir.
Fans de JRPG, sortez vos mouchoirs, vous avez bien évidemment reconnu une structure en grinding ! Soyons honnête, si ces mécaniques vous sortent par les orifices naturels, abandonnez de suite la lecture de ce test. Rebel Galaxy Outlaw ne vous fera pas parcourir son univers en récitant l’alphabet du parfait space opéra. Il va vous falloir mener votre petite vie galactique en choisissant vous-même les contrats, en les menant à bien à base d’allers retours entre les systèmes et augmenter votre pécule en étudiant les marchés des différentes bases (une astuce : l’eau pure c’est la base).
Les missions proposées sont de plusieurs types : la livraison, l’escorte, la traque, le nettoyage de zone ou bien les enquêtes sur zone. Chacune ayant un degré de difficulté. Il est tout à fait possible de réaliser des missions de livraison de difficulté extrême en fuyant les dangers, par contre réaliser une mission de traque de niveau modéré se révélera difficile avec la brique volante de base. Vous pourrez aussi acheter une station et la gérer, à vous de diriger votre vie. Ce n’est qu’à ce prix que vous pourrez reprendre la route de la vengeance.
Le grind obligatoire pour avancer dans l’histoire principale est la plus grosse critique que subit RGO. Les missions sont suffisamment variées et elles s’adaptent parfaitement à une séance courte genre post-série du soir ou trajet en métro. La ficelle de la vengeance est vraiment trop grosse. Pour arriver à son but, Juno devra parcourir de long en large et à plusieurs reprises la quarantaine de systèmes disponibles. Donc oui la vengeance est un plat qui se mange froid, mais là il a atteint le zéro absolu (normal dans l’espace…). Notre héroïne aura le temps de bâtir un empire galactique avant d’occire le félon, peut-être faire vieillir Juno aurait rendu le tout plus crédible.
Comme dans Zelda BOTW, la quête principale est un but lointain qui justifie à lui seul notre périple. Rebel Galaxy Outlaw s’adapte ainsi parfaitement à des séances de jeu courtes ou moyennement longues. Oubliez les parties de plus de 2 heures, les morts par manque de matériel ou les allers-retours vous feront quitter le navire.
CowGirl Beebop
Pour avancer dans l’histoire, il vous faudra améliorer votre vaisseau. Et c’est finalement là le cœur du jeu, d’autant plus que le titre n’est pas méchant : les améliorations achetées se retrouveront directement sur les vaisseaux nouvellement acquis, ne vous obligeant pas à repasser à la caisse pour chacun d’eux. De plus, le prix d’un vaisseau ou d’une amélioration sera directement remboursé lorsque vous en achetez un nouveau ou une nouvelle sans décote.
Ça évite le découragement à chaque palier atteint, l’avan cée se fait assez naturellement et est assez équilibrée.
L’ambiance du titre de Double Damage Game a été particulièrement soignée. Les dialogues pendant les combats ou dans les stations sont en mode Clint Eastwood. Tout en second degré et en sarcasmes. La musique, disponible via l’autoradio du vaisseau, vaut à elle seul le détour. Il y en a pour plus de 20 heures d’écoute. Du rock, du hard-rock, de la country, du Jazz, de l’électro, du classique, à vous de choisir votre fréquence et d’en profiter bien assis dans votre siège éjectable.
Les graphismes sont de deux types :
- en extérieur, les couleurs sont très Borderlandesques, c’est chatoyant et contrasté. Même sur notre Switch, l’animation est fluide pendant les combats ou les phases d’approche. Il n’y a que le clipping lors des arrivées sur zone qui choque visuellement. Aucun décrochage du framerate n’a été constaté.
- En intérieur, Rebel Galaxy Outlaw a un côté retro très marqué avec ses écrans cathodiques omniprésents pour naviguer dans les menus. Il offre toutefois des tableaux différents d’une station à une autre, rien d’extraordinaire, mais la variété empêche la sensation de déjà-vu. Les vaisseaux disponibles (au nombre de 5) sont assez classiques et offrent des différences assez marquées.
Si le nombre de vaisseaux est assez limité, il empêche toutefois le découragement. En une vingtaine d’heures, le plus puissant de ces astronefs se laissera acquérir avec les meilleurs équipements.
Il est temps de parler des contrôles. RGO vous demandera très souvent de vous frotter à la pire des racailles spatiales, les séances de dogfight s’enchaîneront à un rythme assez soutenu. Si Rebel Galaxy donnait lieu à des combats de type bataille navale, la grande révolution d’Outlaw est de nous offrir un troisième degré de liberté. A la manière d’un Elite ou d’un Starlancer, vous contrôlez votre vaisseau. Les sensations sont toutefois très arcade, amateurs des contrôles compliqués ou de simulation, passez votre chemin. Le jeu se joue au pad pour notre plus grand plaisir. Un lock et une auto-poursuite vous simplifieront grandement la tâche, il ne vous restera plus qu’à gérer les contre-mesures et la répartition de l’énergie. Le tout est accessible dès les premiers combats et jamais frustrant.
Conclusion
Dans la vie y’a deux types de jeux (ceux avec une pelle...) Parce qu’il réussit à nous emmener dans son délire western spatiale et parce qu’il est à la fois juste dans ses mécaniques et dans sa technique, Rebel Galaxy Outlaw mérite de faire partie de votre ludo-thèque. Le grind en mode routier demande du temps mais les parties courtes s’enchaînent facilement en nomade sans casser l’envie de toujours améliorer notre vaisseau. Chaque astronef nouvellement acquis nous donne envie de continuer l’aventure, rendant la progression constante tout en étant non-linéaire. Sans vouloir en faire trop, et en proposant un contenu diversifié, RGO est un modèle d’équilibre en termes d’accessibilité. Le mélange dogfight arcade / commerce à la Freelancer étant un genre trop peu présent en général dans le monde du jeu vidéo et encore plus sur Switch, si vous en êtes friands ou si vous voulez vous y initier, Rebel Galaxy Outlaw vous fera passer plusieurs bonnes heures devant votre écran jusqu’à l’assouvissement de votre vengeance.
LES PLUS
- + de 20 h de musique
- L’ambiance western
- Le genre dogfight / commerce
- Le gameplay maîtrisé dans l’espace
LES MOINS
- Le grind obligatoire pour faire avancer l’histoire
- Structure répétitive