C’est en aout 2019 que le rêve de nombreux possesseurs de Dreamcast se réalisa donc presque 20 ans plus tard; VASARA 1 et 2 ont été portés sur console de salon. Si ces jeux furent édités en Arcade au début des années 2000 par une société japonaise du nom de Visco Corp, ce sont les Brésiliens de QUByte qui ont compilé les titres sur consoles, avec en bonus un troisième jeu, Vasara Timeless développé avec Unity et jouable à quatre en simultané. Que du bonheur ? Allons vérifier tout ça.
VASARA 1 et 2
Les VASARA sont des jeux du type Manic Shooter vertical. Pour les néophytes, il s’agit de piloter un engin armé tout en évitant des myriades de balles lâchées par les ennemis, avec un défilement de l’écran de bas en haut. La particularité de la série est, qu’en plus de balancer des boulettes à foison, il est possible de blaster les ennemis à coups d’épée, de lance et autres techniques de combat rapproché, tandis que ces derniers ne vous font pas exploser en cas de collision, mais se contentent de vous envoyer valser. En ce qui concerne les boulettes, elles vous envoient six pieds sous terre au premier impact sur la hitbox, cependant il sera possible de les repousser grâce à votre arme blanche, élément extrêmement intéressant du gameplay de Vasara.
L’histoire du premier opus est une adaptation futuriste de la fameuse Bataille de Sekigahara qui se déroula sur deux jours, en 1600, et qui s’est traduit par la transition de l’ère Sengoku vers l’ère Edo. Elle est également surnommée au Japon «la bataille qui décida de l’avenir du pays ».
Dans VASARA, Ieyasu Tokugawa cherche à succéder de force au souverain qui vient de mourir, Hideyoshi Hashiba. Pour lui résister, trois héros dotés de leur arme de prédilection, chevauchant des motos volantes chargées de munitions et qui devront affronter moult sbires et généraux du vilain tyran avant de lui faire la peau.
Vous devez donc choisir entre Yukimura Sanada, Sonichi Saiga et Sakon Shima, en fonction de vos préférences sur leurs caractéristiques, pour vivre votre aventure néo-féodale. Si Sanada et Saiga sont des personnages ayant réellement existés au moment de la bataille, Shima a été inventée de toute pièce par les concepteurs de chez Visco Corp.
Le choix se porte surtout entre un perso équilibré et deux autres qui sacrifient leur vitesse au bénéfice de leur force et inversement. Suivant le personnage sélectionné, vous ne commencez pas au même endroit du jeu. Cela se passe dans les champs, au-dessus d’un port ou près d’une forteresse. Quoi qu’il en soit, vous retrouverez à un moment ou à un autre les mêmes boss vicieux, gigantesques et qui se transforment au fur et à mesure que vous les mettrez en difficulté, tout un programme !
Outre les combats de mêlée et les bullets, les personnages disposent d’explosifs, mais aussi d’une sorte de bombe spéciale appelée Vasara. Pour utiliser cette méga-bombe, il faut remplir une jauge à l’aide de cristaux écarlate que lâchent les ennemis tués pour ensuite déclencher le Vasara.
Pour les fanatiques du high score, une mécanique de multiplication de bonus (pouvant atteindre le x11) est également présente dans le jeu. Certains de vos ennemis portent un étendard sur leur vaisseau, si vous les envoyez rejoindre leurs ancêtres, le jeu les comptabilise pour appliquer le multiplicateur de points en fin de niveau.
Si VASARA est sorti en 2000, ce n’est qu’un an après qu’est paru VASARA 2 et l’histoire se passe avant celle du premier. Pour ce deuxième opus, les développeurs ont multiplié les boss et supprimé les bombes. Vous avez désormais le choix entre 4 personnages : Seiryubo le moine combattant avec une lance, Saika Magoichi le grand-père de la protagoniste du premier épisode, Akechi Mitsuihde un traître de la partie adverse venu rejoindre la rébellion et Momochi Sandayu une fille ninja armée de Kusagirama et de shuriken, empruntant le nom d’un véritable assassin de l’histoire féodale japonaise. Une autre des modifications apportées dans VASARA 2 est le multiplicateur de bonus où cette fois-ci, ce sont les cinq boss de chaque niveau qui lâchent un étendard un peu plus sophistiqué, avec leurs têtes dessus et qui sont comptabilisés en fin de stage pour appliquer le combo. Enfin, il y a maintenant trois niveaux de VASARA qu’il faudra désormais remplir avec des cristaux bleus.
Puisque les deux jeux ont à peine un an d’écart, ils sont dotés de caractéristiques techniques quasiment similaires. Les graphismes sont dans l’ère du temps des jeux d’arcades des années 2000, avec une sorte de décor figé/pixélisé en background surmonté de tout un tas de petits détails animés qui rendent le tout très vivant. Le mode TATE, de plus en plus répandu sur les shoots sur switch, est aussi présent. La musique est en général de bonne facture, mélangeant électro et musiques traditionnelles, agrémentées parfois de trois ou quatre accords au synthé, qui peuvent aussi bien être très bons comme complètement douteux, mais tout cela ne fait qu’apporter un peu plus de kitsch aux jeux. La difficulté est assez élevée, notamment sur le deuxième opus (vous n’avez d’ailleurs le choix qu’entre easy ou hard), mais c’est ce qu’on aime dans ce genre de jeu finalement. D’ailleurs, pour obtenir la vraie fin de VASARA vous devrez finir le jeu avec un seul crédit sachant tout de même que pour les moins doués, les crédits et continues sont infinis pour espérer battre le faux dernier boss. Du côté de la maniabilité, c’est fluide, les motos répondent très bien et c’est jouable aussi bien aux joycon qu’a la manette pro; à noter que les vibrations sont à la fois bien dosées, mais aussi utilisées aux bons moments, c’est un vrai plaisir.
Mais Qubyte ne s’est pas contenté de compiler les deux titres de la licence pour sortir VASARA Collection. Un timeless mode a été ajouté et il s’agit donc d’une version 3D réalisée avec Unity qui est une sorte de « mégamix » des deux opus et qui vous permet de jouer quatre simultanément, en local alors que les titres originaux proposaient déjà la possibilité de jouer à deux.
Très honnêtement, Qubyte aurait pu se passer de cette initiative qui présente un jeu moche, creux, lent et sans réelle difficulté, mais qui a quand même l’avantage de se jouer à quatre. En bref, il est aux antipodes de l’âme et de l’essence même des jeux originaux. Etant donné qu’il s’agit d’un mode de jeu supplémentaire, il ne faut pas le prendre en compte dans nos appréciations ainsi que pour motiver l’achat de cette compilation.
Conclusion
Si Visco est surtout connu pour participer au trigramme SSV (Samy/Seta/Visco), qui parle essentiellement aux fans d'arcade pour son system, ils n'ont jamais réalisé de hits et étaient même réputés pour sortir des bouses en arcade. Malgré tout, ils sont responsables d'un petit miracle shumpesque appelé VASARA, véritable fraîcheur dans le monde des Danmaku avec son gameplay novateur de charge en mêlée et un scénario mêlant bataille historique de samouraï et méchas, que nous conseillons à tous les fans de la boulette intempestive qui n'aurait pas eu la chance de le connaître.
LES PLUS
- Jouable en coop
- L'attaque de mêlée
- Quelques musiques vraiment bonnes
- Les bonus combo avec les étendards
- Le character design dans les scènes animées
- Passage écran en mode TATE (Vertical droite ou gauche)
- Jouer à VASARA TIMELESS à quatre pour se marrer
LES MOINS
- VASARA TIMELESS
- Devoir n'utiliser qu'un seul crédit pour avoir une fin (frustrant pour les néophytes).