Nous promettant de pouvoir jouer pas moins de 28 héros différents lors de 108 niveaux divisés en un total de 9 chapitres ; cela avec un arsenal de vingt armes ! Random Heros dans sa version Gold nous promet du lourd. Cependant, est tel que son nom l’indique, ne serait-il pas qu’un jeu quelconque parmi tant d’autres ? C’est ce que nous allons voir ensemble !
Il est bon de noter que nous sommes une nouvelle fois avec un jeu du studio Somepx. Que nous avions déjà vus à l’œuvre en solitaire sur le jeu Mekabolt et qui, clairement, nous avait laissé un goût d’inachevé.
Il faut se le dire de suite :
Random Heroes Gold Edition, disponible gratuitement sous Flash en version non « Goldée » est apparu en 2010/2011 (et est donc plus anciens que toutes les versions actuellement payantes) sous le label d’Armor Games et Woblyware. Ce qu’il était important de préciser, c’est qu’on s’est attardé à finir chaque level de chacune des deux moutures. La notation du portage tiendra lieu de ce comparatif entre la version FLASH et celle SWITCH (et pas celles PS Vita et PS4 sortis entre temps).
Graphismes & level design
Au tout début du jeu, un scientifique vous accueille et vous balance que vous et d’autres personnes allaient être envoyés pour sauver la terre. La version flash nous propose une situation plus intéressante -qu’on vous laisse découvrir- dans sa manière de le narrer. Sans être très original, dès les premières secondes et avant même de jouer, on sent que la Gold édition n’a de dorer que le nom : De par la plus grande variété de scènes animées déjà présente sur cette version PC gratuite.
Les sprites des personnages sont très simples, peu détaillés et limite étiré et gras. Sur la version Flash, c’est un poil moins détaillé, mais beaucoup plus propre. L’écran y est aussi beaucoup plus petit ce qui doit grandement aider. De là à supposer que les ressources graphiques ont juste été « étirées » (upscalling), il n’y a qu’un pas. Et c’est dommage ! On se retrouve avec un look très smartphone, dégueulasse là ou l’ancien est plus propre, plus typé Retro.
Chacun des mondes propose un beau Jpeg légèrement animé via défilement parallaxe, identique à chacun des 12 niveaux de chacun des différents environnements. Avant de faire la version gratuite, on a rapidement ressenti de la répétitivité dans les différents tableaux, ainsi que de l’incohérence dans l’enchaînement de certains d’entre eux. Notamment, lorsque l’on passe de la terre à Alien-city puis, de nouveau la terre. Il faut savoir que dès le 4-1, nous sommes dans de l’ajout. Probablement bâclé, avec du re-pompage d’anciens niveaux pour les zones de plateformes, et un placement aléatoire des environnements pour faire de la quantité à la va-vite. Sans aucune narration de quelque-forme que ce soit pour nous expliquer ce qu’on fait ici ou là-bas. D’ailleurs, si nous avons ici environ 85 niveaux de plus que dans le jeu d’origine : il n’y aura cependant que deux-trois ennemis en plus (et un en moins), ajoutant forcément à l’aspect répétitif du titre. À cela s’ajoute que l’intégralité des différents pièges est visible aussi sur la version flash, des gouttes d’acide, des piques au sol. Voilà tout.
Cette faible variété s’ajoute à des plateformes toujours similaires, pas de plafond qui s’effondre, pas de surface qui s’effrite sous vos pieds, pas non plus de glissantes ou de niveau d’eau. Juste certaines qui vont de droite à gauche et d’autres de haut en bas, ajoutant de l’exploration en hauteur et faisant parfois revenir en arrière, mais d’une manière si pauvre et basique qu’il est difficile de se motiver à tout visiter à chaque fois.
Gameplay & contenu
Post-cinématique, dans le jeu de base, on vous laisse le choix entre un échantillon de personnages. Très peu, mais tout de même. Dans la version Switch, vous aurez directement d’attribuer le seul et unique personnage débloqué. Celui qui a le moins de statistiques. Mais aussi le moins charismatique. -Avis personnel. – Couplé à l’arme de base, ça nous plonge dans une situation vraiment irritante ou chacun des mobs de base prennent environ 15 tirs à être tuer ! Une véritable éternité puisqu’il faut un minimum de 5 secondes pour exécuter cette somme de shoot et qu’il faut probablement les éviter une ou deux fois, allongeant cette durée. Si dans le jeu d’origine les différents personnages n’ont pas de stats : il n’en faut néanmoins que 8 pour abattre un ennemi. En plus de vous avoir proposé un choix de personnage ce qui est quand même vachement plus agréable !
Si l’idée d’avoir 28 héros peut sembler alléchante, le roster lui, l’est beaucoup moins. On vous met la liste de leurs noms au cas où vous vous poseriez la question de leur qualité, ou de leur profession puisqu’aucun début de lore ne leur est accolé (dans la version gratuite, seuls 5 héros sont disponibles) :
- Bandit – Flic – Homme courtois – Lunatique
- Routier – Agent – Clochard – Professeur
- Dinosaure – Général – Hippie – Mime
- Ninja – Pirate – Princesse – Punk
- Swat – Viking – Infirmière – Voleur
- Commando – Soldat – Spéléologue – Cyborg
- Pompier – Ben – Démon – Bouffon
Ils ne sont identifiés que via des stats de santé, dommage et vitesse, ainsi qu’un tarif en nombre d’étoiles, qu’il conviendra d’obtenir en parvenant à finir les niveaux via trois objectifs non-obligatoires (mais récompensés chacun par une étoile) : ne pas se faire toucher, tuer tous les ennemis, ramasser toutes les pièces. Ce troisième parlons-en : il ne concerne que les sous du niveau, pas ceux lâcher par les ennemis quand ils explosent et heureusement, étant donné qu’ils finissent souvent dans des pièges à pieux. Le jeu sous flash, lui, crédite directement les sous des PNJ abattus, évitant ainsi que des ennemis bien placés pour le jeu, ne le soient très mal pour récolter de l’argent, qui finira dans un piège à piques donc, inaccessibles si vous voulez les trois-étoiles.
Si vous regardez du côté de Random Heroes, c’est peut-être en pensant jouer à un « Broforce like » en bourrinant avec vos armes : ici aussi, la déception est grande. Avec l’argent récolté, vous pouvez donc acheter une nouvelle arme, ou plusieurs. La boutique est accessible en jeu ainsi que sur le menu d’accueil. Aucun dessin badass d’une armurerie de folie avec un vendeur stylé, non, juste des cases à vignettes, des vitesses de tir et puissance et un tarif. Pire que tout : le rendu sur le terrain. Elles ont toutes la même mécanique : même Felix the cat sur NES (https://www.nintendo-town.fr/2020/10/19/felix-the-cat-nes-le-test/) offrait plus de variété en pattern d’attaques ! Bien sûr, le jeu gratuit sur PC ne peut être critiqué là-dessus, mais pour un jeu payant, qui se vend sur un panel d’armement fou en terme de nombre, on attendait mieux ! D’autant que certains ennemis, eux, ont différents patterns d’attaque (avec des grenades). Vous, non, votre Bazooka fera pareil qu’un 9 mm, mais en plus fort et moins rapide, là où le lance-flamme sera très rapide. Bref : vide, bête et nul.
Continuant de sombrer, il faut savoir que le titre n’offre pas de gestion des munitions et permet l’auto-fire, en restant simplement appuyé sur le bouton de tir. Rendant la profondeur de gameplay proche du néant quand on sait qu’on peut faire un simple saut, avancer, et tirer. Trois actions… Sur Switch à l’inverse de sur Flash, vous pourrez descendre de certaines plateformes sans en atteindre le bout, c’est appréciable, mais c’est tout ce qui est apporté au gameplay.
Le fond du fond s’atteint quand on teste finalement le prédécesseur non goldé : la mouture Nintendo nous offre trois PV et c’est tout -qu’on peut améliorer en trouvant des crânes, sans plus de logique en jeu-. Ici, sur pc, vous pouvez acheter des upgrades d’armures, des améliorations générales nommées « books », bref, une boutique bien plus remplie et polyvalente ! Ça reste assez faiblard étant donné que l’armure se contente de monter la vie, néanmoins, on aurait aimé avoir ça sur la version Gold. Les crânes sont d’ailleurs aussi présents sur la mouture PC, mais permettent juste d’obtenir plus de sous.
On en oublierait presque les bugs…
Parce que oui, il y en a, ils ne sont pas gênant et pour dire vrai, on ne remarque qu’ils le sont qu’une fois qu’on a joué au jeu de 2011 qui, lui, n’en a pas ! Simplement, certaines plateformes animées parmi celles allant de haut en bas, vont parfois trop bas et vous « oublient » en remontant si vous ne sautez pas. Idem pour celles allant de gauche à droite, votre image de personnage peut déborder dans le vide pour faciliter certains sauts. Sur Switch, si vous restez comme ça lorsque la plateforme atteint sa destination et retourne en arrière, elle vous abandonnera sur le nouveau rebord. La version Flash, elle, vous gardera sur la surface ou vous vous trouviez si vous n’avez pas bougés pour en changer. Ça ne paraît pas grand-chose, mais dans certaines situations de jeu, ça peut tout changer, notamment sur l’impression de finition du titre.
Conclusion
Cette tentative de nous balancer du qui a la plus grosse, essaye malhabilement de cacher un portage à l'emporte-pièce. D'une tristesse affligeante, Random Heroes propose quelque chose qui se joue bien sous flash gratuitement, éventuellement un jeu correct pour un smartphone, mais on est en droit d'attendre bien mieux d'un jeu Nintendo Switch qui se veut être l'aboutissement de chacune des versions précédemment sorties ! Ainsi, SomePX ne fait pas mieux qu'avec Mekabolt, peut-être même moins bien. Si vous le prenez, vous arriverez au bout probablement avec ce sentiment de vide, de répétition et de trop court. Mais vous l'aurez fini, c'est déjà ça ?
LES PLUS
- Maniabilité
- Nombreux skins d'armes
- Nombreux skins de personnages
- Gratuit sur PC
LES MOINS
- Trop facile
- Trop court
- Peu de différences entre les personnages
- Pattern des tirs des différentes armes identiques
- Level design répétitifs
- Gameplay pauvre
- Décors, même différents, très similaires
- Manque de cohérence dans l’enchaînement des mondes
- Une histoire qui nous abandonne
- Un portage de piètre qualité