Si je vous dis… Nokia 3310, à quoi pensez-vous dans la minute qui suit ? Assurément, bon nombre d’entre vous, à condition d’avoir eu en main un téléphone portable dans les années 2000, énoncera rapidement ses bons souvenirs sur le jeu natif du mobile de l’époque : le Snake. Un concept vu et revu, mais qui a toujours séduit de nombreux joueurs sans jamais véritablement les lasser (ah si ?). De nombreux développeurs se sont alors engouffrés dans la brèche de ce succès afin d’imaginer de nouveaux jeux mettant en scène un reptile rampant, qui grandit encore et encore… Vous l’aurez compris, c’est aujourd’hui un énième jeu de serpent affamé que nous allons vous présenter. Le dernier né de YeTa Games sort-il réellement du lot de serpents ?
Développé et édité par YeTa Games, The Snake King ne s’embarrasse guère avec une histoire quelconque ou même une introduction. À peine le soft est t-il lancé que vous êtes projeté dans le vif du sujet : le contrôle d’un serpent jaune vif, dont la tête est surplombée d’une couronne et la queue de quelques épines blanches. Votre mission (mais pourquoi donc ?) est fort simple : engloutir toutes les pommes (cubiques) que vous croiserez en chemin (attention aux poivrons en revanche !). À chaque fruit dévoré, votre corps devient plus grand… gare à ne pas vous cogner contre les murs ou tout simplement contre vous-même. Voilà pour le bref rappel des bases du jeu du snake me direz-vous !
« Serpent qui change de peau est toujours serpent » (proverbe martiniquais)
Le principe du jeu est donc d’une simplicité extrême. Sur le papier. Dans les faits, il vous faudra engloutir l’ensemble des fruits d’une salle avant de pouvoir pénétrer dans la suivante, et cela de nombreuses fois successives avant d’atteindre une sorte de téléporteur vous permettant de vous extirper du niveau enfin terminé. Chaque level s’articule ainsi autour de la même mécanique de jeu : des pommes, des portes donnant sur de nouvelles salles et des obstacles toujours plus nombreux à éviter.
Ces obstacles resteront tout de même globalement similaires malgré votre avancée dans le jeu (bien que le dernier monde vous réserve quelques surprises). Tantôt mobiles, tantôt fixes, il vous faudra tournicoter autour (ou les fracasser pour les plus fragiles, nous y reviendrons) afin de récupérer tous les fruits, sans pour autant vous exploser le crâne contre tout et n’importe quoi. Néanmoins, si la complexité est réelle dans certaines zones, l’ensemble reste globalement « facile » d’autant plus que certains bonus dissimulés de-ci de-là vous permettent d’être lourdement soulagé dans votre mission.
En effet, quelques égratignures sont possibles dans chacun des niveaux. Un semblant de barre de vie circulaire est visible dans le coin droit de l’écran : cette dernière dispose d’un code couleur passant du vert (tout va bien) au rouge (la prochaine bosse sera fatale !) au fil de vos petits bobos. N’espérez tout de même pas ressortir vivant d’une importante collision ou pire encore : lorsque vous êtes complètement entortillé et sans recours possible !
Un bonus permet de vous redonner un peu de vie, ce qui vous soulagera quelque peu ; mais un bonus nettement plus intéressant est présent dans quelques salles. Ce dernier permet de rétrécir sensiblement votre corps de serpent… Un bonus à ne surtout pas rater !
Approchant la centaine de niveaux, nous avons eu la surprise de découvrir un nouveau bonus : une boulette de feu, qui ne permet malheureusement pas de réduire notre corps (toujours trop grand !) en le grillant. En outre, le jeu suggère d’appuyer sur la touche X pour déclencher la boule de feu… or il s’agit de la touche Y qui déclenche ce bonus !
Enfin, quelques cœurs sont eux aussi disséminés dans de nombreux niveaux. Particulièrement intéressants, ils vous permettent d’obtenir une nouvelle chance pour terminer le niveau. Si vous venez à mourir avec un cœur en poche, vous recommencerez certes le niveau, mais toutes les pommes déjà avalées auront disparues et vous serez libre de foncer vers la salle où vous avez chu !
Foncer au sens propre. En effet, votre serpent dispose d’une capacité intéressante, et cela dès le niveau 1 : la vitesse de pointe. Le bouton A donne lieu à une accélération significative, parfaite pour vous sortir de quelques zones délicates et briser poteries et caisses fragiles traînant dans les parages (renfermant quelque fois un précieux bonus… ou malus !), mais cette accélération vous permet aussi (ET SURTOUT) de ne pas vous éterniser à parcourir des mètres et des mètres de sols ennuyeux. Cette vitesse est en revanche limitée dans le temps, une barre d’énergie est en effet visible sur le côté gauche de l’écran. Néanmoins cette dernière se remplit rapidement une fois revenu à votre rythme normal.
Le serpent qui se mord la queue
Malheureusement, là où le soft pèche tout de même sérieusement (faisons abstraction de ce mélange de touches dans les bonus, une erreur de stagiaire débutant dirons-nous ! Cela ne perturbe en rien le jeu au final) est véritablement dans la sensibilité du serpent. Ce dernier se montre peu réactif à nos demandes et votre première partie risque de particulièrement vous surprendre : une véritable latence existe entre votre pression sur la touche et la réaction du serpent. Très dérangeante au début, cette latence finit par se prendre en main et la possibilité de recommencer sans pénalité le niveau devrait vous permettre d’avancer dans le jeu malgré tout. Mais tout de même… cela surprend au début.
Nous avons été surpris aussi de constater un écran totalement noir après l’explosion d’une bombe… Quelle efficacité ! Pas d’autre choix que de relancer totalement le jeu depuis le menu de la console.
Aussi, les graphismes manquent d’originalité et se renouvellent peu (il peut par ailleurs s’avérer difficile de bien visualiser les pommes et les objets dans les pièces les plus grandes). Après avoir parcouru plusieurs mondes, nous regrettons l’absence de véritable identité visuelle pour chacune des zones, l’ensemble reste globalement pareil mis à part quelques petites notes de couleurs ou de changement de sols.
Enfin, la musique est, certes, plutôt réussie et nous rappelle les scènes de troubadours que nous avons pu étudier dans notre jeunesse, mais nous aurions aimé qu’elle se renouvelle encore plus souvent, afin d’insuffler davantage de personnalité à ce soft.
The Snake King est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 8 euros environ.
Le saviez-vous ?
L’historique du Snake nous invite à remonter en 1976. À l’époque, la compagnie Gremlin développe le jeu « Blockade » disponible sur les bornes d’arcades. Le principe, désormais célèbre, prend naissance, mais à l’époque nous sommes encore deux joueurs dirigeant chacun notre serpent. Le principe est d’éviter de se toucher soi-même mais aussi le moindre contact avec l’autre joueur. Par la suite, le titre « Bigfoot Bonkers » voit le jour : le principe est le même, mais il faut cette fois-ci éviter des obstacles supplémentaires.
Le Snake ne date donc pas d’hier et a encore probablement encore de belles années devant lui avant de lasser la communauté de joueurs…
Conclusion
The Snake King remplit son contrat : les amateurs des jeux traditionnels de serpents à rallonge seront ravis de se lancer dans un nouveau défi. Si le nombre de niveaux est très respectable, nous regrettons une jouabilité perfectible avec une certaine latence dans le déplacement du serpent, mais aussi une redondance dans les graphismes qui donne l’impression de recommencer finalement sans cesse le même niveau avec simplement quelques ajouts supplémentaires.
LES PLUS
- De nombreux niveaux disponibles...
- Des musiques rappelant celle des troubadours
- Addictif malgré tout !
LES MOINS
- ... mais sans grande originalité
- Une jouabilité perfectible avec un serpent qui ne réagit pas instantanément à nos demandes
- Quelques bugs !
- Pas de mode multijoueur, quel dommage !