La Nintendo Switch est pour moi une console à part dans le monde du jeu vidéo, elle m’a redonné goût au jeu vidéo. Sa ludothèque fantastique, mélange d’exclusivités Nintendo et de jeux indépendants respirant l’amour du média, a fait perdurer cette magie depuis trois ans et demi. Les éditeurs tiers ont su profiter de son succès et faire grossir son catalogue. Et c’est justement d’un éditeur tiers : 505 Games et du studio Remedy que vient, ce qui, pour moi, est la plus grosse claque depuis Zelda Breath Of The Wild, Control Ultimate Edition – Cloud (Control UE- Cloud pour les intimes).
Un portage ? Vraiment ?
Depuis quelque temps, les portages s’enchaînent sur notre chère Switch. Il faut bien avouer que si la performance – le fait de faire tourner un jeu, tel the Witcher 3 par exemple, sur une console portable – est à saluer. Les performances, elles, sont forcément en deçà de ce que peuvent proposer les autres plateformes. Ça n’a jamais été gênant tant que restait en mémoire le fait que la Switch est une console portable dont on peut profiter du contenu sur un grand écran.
Mais voilà que Nintendo et Control UE- Cloud s’apprête à balancer par-dessus la table cet état de fait et peut-être envoyer la Switch faire jeu égal avec les consoles next-gen. La technologie de cloud streaming était déjà disponible avec Resident Evil 7 au Japon. Son arrivée dans le reste du monde ne peut que faire du bruit.
Que l’on parle de Bioshock, Doom, Dark souls, Divinity ou de Wolfenstein, tous ont dû faire des concessions pour être jouable sur la console portable de Nintendo. Mais le plaisir de retrouver ses jeux en nomade valait clairement la perte au niveau graphique. Et bien même ce désagrément pourrait être de l’histoire ancienne avec Control UE – Cloud. Celui-ci n’est pas un portage, c’est la version originale du titre, sans perte. Elle se paie même l’arrogance de proposer deux versions : une version performance à 60 FPS et une version « graphique plus » avec du Ray Tracing, mais à 30 FPS. Du Ray Tracing sur Switch !!
Sortie en 2019 sur Pc, PS4 et Xbox One, le jeu a reçu à l’époque un excellent accueil critique sur l’ensemble de ses plateformes. D’un point de vue graphique, il est dans le haut du panier des jeux de l’époque. Soyons direct : que ce soit avec la fibre ou avec une connexion 4G (via un téléphone portable donc) et en Wifi sur la Switch, il est possible de profiter du titre de Remedy en mode portable ou docké dans des conditions plus qu’excellentes : parfaites. Control UE – Cloud est un modèle de stabilité. Aucun freeze et aucun input lag ne sont venus ternir l’expérience.
En ce qui concerne le débit, avec les outils de mesure disponibles sur téléphone, comptez sur une bande passante minimum de 4 mb/s pour jouer en mode nomade avec le casque. En docké, son 5.1 et en mode « graphique plus », la consommation de données augmente et monte jusqu’à 12 Mb/s. Dans ce dernier cas, le téléphone en 4G s’est vite essoufflé et de l’input lag est apparu (mais ce n’est pas une condition normale de jeu, avouez-le). Évidemment, la connexion fibrée n’a pas montré le moindre signe de fatigue, peu importe les cas de figure. Globalement, la consommation de données variera de 2 à 6 Go/h.
Peut-on encore parler de portage dans le cas de Control UE – Cloud sur Switch, c’est une version identique à celle que l’on trouve sur les autres plateformes, ne souffrant d’aucune baisse graphique et, si votre connexion internet est stable et suffisamment puissante, ne souffrant d’aucun problème de contrôles.
Bon, on en parle du jeu ?
Maintenant que vous voilà rassurés sur la praticité d’une telle version en cloud streaming, il est temps de parler du jeu lui-même. Là encore, le choix de faire venir Control sur Switch n’a rien d’anodin. Beaucoup des portages précédemment évoqués avaient déjà connu une belle carrière sur les autres plateformes. Ce n’est pas le cas de Control, qui malgré un succès critique indéniable et un score de 85 sur Métacritic, n’a pas été commercialement à la hauteur. Le public visé est donc d’autant plus large pour ce TPS, genre peu représenté sur Switch. Malin le plombier.
Dans Control, vous incarnez Jesse Faden, qui entre dans le bâtiment du Bureau Fédéral de Contrôle, pour y rechercher son frère, Dylan, disparu il y a 17 ans. Très rapidement, elle se retrouve impliquée dans une histoire mystérieuse impliquant une menace extra-dimensionnelle : The Hiss.
L’aventure est très linéaire, elle est superbement mise en scène et apporte son lot de révélations et de retournement de situation. Si l’intrigue se découvre morceau par morceau, elle laisse la part belle à la découverte grâce aux collectibles disposés tout au long de votre parcours. Le tout forme une toile très dense que l’on peut parcourir suivant ses envies sans jamais nuire à l’expérience globale. A aucun moment vous ne vous retrouverez perdu par manque d’informations et à aucun moment la recherche d’objets ne vous fera perdre le fil de votre partie.
La menace du Hiss donne l’occasion à Remedy d’offrir de très beau visuel en modifiant complètement l’aspect graphique du jeu : du béton gris et terne, on passe à des teintes rouges et a une ambiance bien plus sombre lors des altérations. De plus, les passages dans la dimension parallèle modifient radicalement les décors. Et si le Hiss cherchera à vous perdre dans les méandres du bureau en modifiant les lieux, la carte vous permettra de vous y retrouver rapidement accentuant les décalages ressentis dûs au Hiss (j’avoue, je voulais la faire).
Lors de son périple, Jesse récupérera une arme vivante qui peut prendre jusqu’à six formes : pistolet, fusil à pompe, etc. Elle pourra aussi débloquer des pouvoirs psychiques qui l’aideront dans sa progression, allant jusqu’à se servir des morceaux du décor pour attaquer ses ennemis. La jouabilité est exemplaire, toutes les capacités et actions s’enchaînent avec une facilité déconcertante.
La progression est plutôt bien rythmée, sans être difficile, certains passages vous donneront du fil à retordre. Pas de récupération automatique de vie, dans Control, il va falloir avancer et purifier les zones pour avoir l’occasion de récupérer de quoi poursuivre votre aventure. La montée en puissance de Jesse viendra équilibrer les débats. La « destructabilité » des environnements (et des ennemis) sera alors d’une tout autre mesure et vous donnera un énorme sentiment de puissance et une grande jouissance.
Petit point négatif, la VF est à oublier. Elle n’est pas mauvaise, mais la synchronisation labiale est aux abonnés absents, elle vous donnera envie de rire à chaque cinématique, ce qui casse complètement l’ambiance. La VO sous-titrée s’en sort elle parfaitement.
Conclusion
Désormais, un jeu peut s’affranchir des limitations techniques de la plateforme sur laquelle il sort. Remedy vient sans doute d’ouvrir une porte dans laquelle vont venir s’engouffrer beaucoup d’éditeurs qui n’auront plus à payer des studios pour effectuer des portages, et dont le flou concernant le temps de disponibilité du jeu doit aussi faire réfléchir. Alors, faut-il noter la possibilité de jouer à un jeu avec une telle qualité graphique sur Switch ? Ou bien faut-il noter Control que sur ses qualités propres ? Pouvoir jouer sur notre petit rectangle portable à un jeu tel que Control doit forcément entrer en compte dans la notation. Ajoutez à cela les qualités de départ de Control avec son scénario mature et intelligent, ses mécaniques parfaitement maîtrisées et son environnement destructible et utilisable rappelant les belles heures du gravity-gun. Vous obtenez un Must-Have de la Switch.
LES PLUS
- Graphismes de toute beauté
- Les variations d’ambiance suivant la contamination du Hiss
- Gameplay jouissif
- Sentiment de puissance
- Scénario mature et maîtrisé
- Un TPS sur Switch
LES MOINS
- Nécessite une bonne connexion internet
- VF à oublier
Peut être que le prochaine console de nintendo sera un eshop comme Stadia 😉
pourquoi vouloir se limiter à un cloud stream quand tu peux avoir une console qui en plus accepte le stream ?
Cool ce test 😉 j’avais une question supplémentaire au test: est-ce qu’il y a la possibilité de mettre la vibration sur la manette ? Car lors de la démo je ne l’avais pas et vu que j’ai dépassé mes deux essais je n’ai pu vérifié ^^ merci d’avance.
Moi je trouve que 40 euros c’est cher pour avoir accès à un jeu qu’on possède pas
ça dépend : d’abord de toi :
– si tu consommes beaucoup de jeu vidéo, une fois terminé combien de jeu refais-tu ?
– quand tu aimes un jeu tu peux toujours l’acheter en physique (ce que je fais et l’avantage de nintendo c’est qu’il n’y a quasiment pas de patch day one indispensable, donc tu peux profiter ad vitam)
– si tu n’as qu’une switch, pas besoin d’acheter un gros pc pour jouer à un jeu (le jeu est à 25 € sur epic en ce moment soit du -30%) on va dire que tu perds 15€, un bon pc pour du 1080p ca tourne dans les 800€ tu as de quoi acheter 53 jeux
– entre aussi en considération le fait de pouvoir y jouer partout
ensuite du point de vue du fournisseur de service : mettre à disposition des serveurs ça a un cout
enfin ayons confiance en nintendo pour ne pas se limiter à cette feature et continuer à proposer des jeux de grandes qualités comme ils le font depuis plus de 35 ans
Merci pour ce test intéressant.
Du coup je vais surement tester le jeu, ne serait que pour savoir si ma connexion actuelle (15 Mega) est suffisante pour jouer en Cloud Gaming.
si tu n as pas une bonne connection 3 ………………un jeu que tu ne peut pas preter , revendre offrir ..a 40 euros – c est de l arnaque
ben non vu que tu peux le tester avant de l’acheter, ensuite c’est le même débat que démat Vs physique, on en pense ce qu’on en veut mais le démat à permis à la scène indée d’exploser
Merci pour ce test de qualité !
Si grâce au Cloud les jeux de génération PS4-5 arrivent, franchement, personnellement, je vais pouvoir ENFIN me concentrer sur une seule console, à savoir la Switch !
Le seul truc qui me fait pas franchir le pas c’est qu’en mode performance, alors que je suis à 80mbps de réception, le jeu tourne à 30fps (constant certes.)
C’est moi qui déconne quelque part ou c’est juste la démo ?
(Je précise que je suis fibré et en lan)
Vu l’état de la presse spécialisée, ça fait vraiment plaisir d’entendre ce genre de voix et de lire des tests de cette qualité : merci !
ben merci à toi pour le compliment
ca sent bon pour le futur de la switch et du JV 🙂
Oui clairement 🙂
bonjour, deux questions après avoir essayé la démo et avoir été bluffé et sans revenir sur le débat cloud ou pas :
– pensez-vous au vu de la non visibilité du prix en affichage direct sur la boutique que ce jeu pourra être en promo ou alors pas une chance ?
– ensuite, comme je sais que certains d’entre vous l’ont acheté ; comme avec ce système de je passe par la démo pour acheter le jeu les points nintendo or(ou équivalents) sont-ils bien présents et crédités sur le compte ?
merci d’avance
Bonjour
– Si baisse de prix, elle ne sera pas visible sur l’eShop, ça sera à l’annonce de l’éditeur (surveille de prêt notre site)
– Pas de point or ou autre avec cette chat, car achat fait hors eShop et ne dépendant pas de Nintendo. En tout cas dans le cas présent.
merci