Tout d’abord lancé sur mobile en 2019 et après un passage sur Steam l’année dernière, Fracter est arrivé il y a quelques jours sur Nintendo Switch. Il s’agit d’un puzzle game en noir et blanc où le héros se deplace dans des decors en 3D iosmétrique pour apporter de la lumière à un monde assombri. Nous nous sommes donc plongés dans cette quête pour tenter de vous apporter un peu de lumière au bout du tunnel.
Allumons Fracter
Au lancement du jeu nous n’avons pas droit à un joli menu, mais nous sommes directement plongés dans l’action. Notre personnage, une héroïne masquée, se trouve dans un decor stellaire et le jeu nous demande d’utiliser le stick gauche pour nous deplacer, courir, se faufiler. Et puis, un triangle blanc, illuminé, apparait et nous passons donc par cette porte qui n’était en fait que la lettre « A » du titre Fracter. La scène suivante nous propulse au bas d’un escalier en colimaçon que nous gravissons pour arriver dans une pièce étrange où flottent des pièces de puzzle qui rappellent un certain Tetris; au sol, une décoration de type labyrinthe circulaire et en son centre une petite boule lumineuse. Nous nous dirigeons vers la sphère luminescente qui réagit à notre contact en tournoyant tout autour de nous pour finir sa course au dessus de notre tête. Nous comprenons qu’il s’agit de notre lampe torche satellitaire portative, qui sera très pratique dans cet univers sombre.
Tout autour de la pièce, des piliers réagissent à notre passage par une note de musique. Nous décidons alors de faire tinter toutes les colonnes et nous déclenchons les formes géometriques qui flottaient au dessus de notre tête et qui se mettent à s’assembler au sol pour construire un bloc rectangulaire qui ressemble à une porte. Nous nous approchons et decouvrons qu’il s’agit d’un miroir. Lorsque notre reflet se met à clignoter façon néon mal positionné, notre personnage touche le miroir qui éclate en morceaux, laissant s’echaper des dizaines de personnages de notre propre reflet, fuyant pour disparaitre dans les différents piliers de la pièce. Enfin, le mirroir disparait dans le sol laissant un immense trou béant tandis qu’un des sept pylones se détache du sol d’où s’echappe une lumière, nous suggérant ainsi d’y entrer. Nous voici de nouveau devant un escalier, il s’agit du premier niveau et le jeu nous indique de chercher la lumière pour réunir tous les éclats de miroir dispersés, nos reflets. Le décor est planté !
Mécaniques et miroitements
Fracter s’étale sur sept niveaux qui sont représentés par les colonnes que nous avons pu voir dans le hub. Avant d’entrer dans chaque niveau, le nombre d’éclats à trouver est indiqué à l’entrée. Au total, se seront vingt-cinq de nos doubles qu’il faudra trouver pour completer le jeu à 100% mais il est possible de finir le jeu sans avoir tout recolté. Nous avons donc joué trois heures pour arriver au bout de notre quête et un peu moins d’une heure pour aller rechercher les éclats qui nous manquaient. Comme beaucoup de jeu conceptuels, contemplatifs, la durée de vie de Fracter est très courte.
Les puzzles sont relativement simples d’autant plus que leurs énigmes ne sont pas du tout innovantes. Notre personnage étant plongé perpetuellement dans le noir, la mecanique qui revient souvent est basée sur la lumière. Ainsi nous avons du déclencher des projecteurs, orienter des miroirs pour faire circuler un rayon lumineux, l’amener jusqu’à un ou plusieurs interrupteurs pour faire apparaître un escalier, une route ou encore activer un interrupteur permettant d’ouvrir la porte menant au prochain puzzle. Afin d’apporter des variantes au gameplay ou de la difficulté, nous avons dû faire pivoter des plateformes sur un axe, activer leur montée ou leur descente afin de pouvoir faire correspondre des puzzles du même type que ceux cités plus haut, permettant de s’adonner à des casse-têtes un peu plus élaborés et sur une plus grande surface, mais rien de très complexe.
En plus des énigmes à résoudre, nous avons pu rencontrerer parfois ce que le jeu appelle les ombres; il s’agit de personnages errants à la démarche de zombies, qu’il faut eviter sous peine de mourir et de recommencer pas très loin de notre trépas. Lorsqu’une ombre vous remarque, ses jambes et ses bras se replient et elle se met à courrir à quattre pattes rapidement vers nous, telle une araignée. Pour lui échapper, nous n’avons que deux solutions: s’echapper pour se réfugier derrière un mur, une paroi ou encore mieux, faire en sorte que l’ombre croise la lumière ce qui aura pour effet de la désintegrer. D’ailleurs, pour cette dernière alternative, quelques épreuves nécéssitent de se créer des barrières lumineuses pour echaper aux ombres et se créer une route sûre vers le prochain puzzle.
Technicolor
Graphiquement le jeu est très soigné, épuré mais très agréable pour nos rétines. Le background est un mélange de futuriste et d’antique qui correspond parfaitement à la chromatique choisie, une palette composée de belles nuances de gris, de noir et de blanc. L’ambiance est renforcée par une musique sombre, pesante, qui nous accompagnera durant les énigmes mais qui sera un peu plus mélodieuse lors des fins de stages pour agrémenter nos réussites ou lors des interludes, de petits poèmes servant de narration succinte pour la suite de l’aventure.
Fracter peut se jouer à la manette pro ou aux Joy-Cons, avec une bonne utilisation des vibrations. La maniabilité est bonne dans l’ensemble mais nous avons ragé quelques fois lorsqu’il a fallu pousser un bloc proche d’un interrupteur et que le jeu préferait activer que pousser.
En mode nomade, le jeu reste tout aussi agréable et il est plaisant de faire quelques puzzles en dehors du bureau. Néanmoins, si nous avons sorti la console de son dock c’était dans dans un but bien précis; le jeu étant issu du monde du mobile, nous avons voulu tester le gameplay en mode tactile et nous avons été surpris de constater qu’il n’y en pas, dommage.
Conclusion
Si le voyage est beau et impreint d'emotion, le jeu est vague et succint dans son contexte comme dans sa durée de vie. Sans grande difficulté, surtout pour les habitués du genre, la quête se termine en one shot, dès la première session à cause de ses puzzles communs et des antagonistes trop faibles. Néanmoins, une fois encore, The Quantum Astrophysicists Guild (The Bridge) édite un jeu de reflexion sur Nintendo Switch, avec des graphsimes soignés et une ambiance particulière, sombre et poétique que nous avons eu plaisir à parcourir telle une belle parenthèse à petit prix.
LES PLUS
- On passe un bon moment
- Des puzzles variés, non redondants...
- La patte graphique
LES MOINS
- ...mais c'est court
- ... mais vus et revus
- Pas de background au niveau du scénario