Vous connaissez Atlus ? Je veux dire, est-ce que vous connaissez vraiment le studio ? Son histoire, ses premiers jeux… Car c’est bien vers l’un d’eux que nous tournons nos projecteurs aujourd’hui : Wacky Races, ou plus connu par chez nous comme « Les Fous du Volant » ! Si la première série animée date de 1968, elle eut droit à son adaptation vidéoludique sur Nintendo Entertainment System. Jamais paru en Europe, et sorti alors que la SNES cartonnait déjà dans le pays de l’oncle Sam, le jeu se monnaye aujourd’hui assez cher ; si vous voulez vous le procurer, ce ne sera pas facile !
À quoi vous attendez-vous pour un jeu des Fous du Volant ? Si vous connaissez le dessin animé, vous penserez peut-être à un jeu de course, un bien un genre de party game peut-être ? Non, il faut prendre plus au pied de la lettre la vieille série animée, composée de mini gags tandis que Diabolo et Satanas essayent, hors de leur véhicule, de tendre des pièges aux autres concurrents qu’ils ont, on ne sait comment, dépassés. Mais jamais ils ne fonctionnent. En effet ici, Satanas vous envoie, vous, Diabolo le chien, piéger les concurrents de la course. Vous devrez donc parcourir des niveaux de type action plateforme ! Hé oui, encore un jeu de plateforme sur NES, mais un d’ATLUS, donc la curiosité reste intacte tandis qu’on lance le jeu.
De la plate-forme, oui, mais originale
Le premier sentiment qu’on aura en débutant le jeu, c’est qu’on a un énième jeu du genre, qui profite d’une licence qui était en regain de popularité à cette période. Pourtant, en poussant un peu sur le premier niveau, puis sur les autres, on constate vite que les petits gars si doués du studio loué par ses fans n’ont pas juste fait une adaptation bête et méchante, déjà en choisissant la plateforme plutôt que la course, ce qui sera la seule et unique fois sur cette licence, mais surtout avec un système de choix de compétences en jeu.
En effet, en bas de votre écran se trouve une liste de quatre items : bombe, aboiement, une aile et un cœur. Les deux premières sont des armes et une seule est utilisable à la fois : la bombe et le grognement, elles, viendront remplacer votre attaque de base, un coup de crocs. L’une va en ligne droite rapidement quand l’autre ira en l’air avant de retomber et d’exploser. La détonation peut toucher une demi-seconde après si un ennemi passe dessus. Ensuite il y a l’item du saut « plané » qui sera utilisable lorsque vous « retombez » d’un saut en lâchant le bouton A en fonction de la distance que vous voulez atteindre. Enfin, vous pourrez acheter des cœurs, trois maximums, faisant atteindre votre total à six. Racheter cet item quand vous êtes au maximum, mais que vous avez subi une ou plusieurs touches, remontera intégralement ladite barre. Quant à l’item de l’aile, une fois acheté, il ne disparaît que si vous perdez une vie, tout comme vos cœurs qu’il faudra racheter. Il conviendra donc de jouer avec prudence.
Le jeu met d’ailleurs l’accent sur un parcours plus lent et bien moins nerveux que peut l’être un Mario Bros, avec des sauts qui impliqueront parfois, bien que de manière très rare, un pixel perfect. Votre personnage ne pouvant pas courir, il faut alors se placer sur le dernier pixel d’une plate-forme avant d’exécuter lesdits sauts. Notez cependant que, lorsque ceux-ci ont lieu, ils ne sont jamais ultra punitifs en ne faisant pas tomber dans le vide.
Si le concept est bon, il y a bien un endroit dans le jeu où vous pourrez être bloqué et devoir tout recommencer si vous n’avez pas acheté le saut et pas placé le curseur au bon endroit (vous pouvez faire acquisition de ce dernier avec le bouton select).
Comment avance le curseur ? Eh bien avec l’un des deux items différents trouvables en parcourant chacun des niveaux : des os. En plus d’être cohérents et immersifs, ceux-ci sont assez nombreux pour permettre de bien jongler. Parfois même trop nombreux, si vous gardez votre curseur sur le cœur pour soigner une touche, certains sauts vous obligeront à ramasser un os, ramenant la barre tout au début, sur le choix de la première arme. L’aspect gestion de ce point de vue aussi apporte un plus non-négligeable et très plaisant dont pourraient s’inspirer de nombreux jeux récents.
L’autre item sera le joyau : au bout d’un certain nombre, vous gagnerez une vie. Là aussi, c’est un choix assez judicieux compte tenu du comportement vénal de Satanas et Diabolo. Un troisième item, plus rare et moins cohérent, sera celui de la tête de votre personnage, cette dernière donnant immédiatement une vie.
Graphiquement
Déjà, la cinématique : certes les textes sont en anglais, mais elle a le mérite d’exister et d’être composée de plusieurs chapitres, chacun avec sa saynète, ainsi qu’une à la fin du jeu. C’est assez rare sur de nombreux jeux pour être précisé. C’est quand même vraiment cool quand un jeu nous plonge dans son univers en donnant de la cohérence entre les niveaux et leur progression, à l’inverse d’un certain Random Heroes Gold Edition sur Nintendo Switch. En plus, ça respecte vraiment le dessin animé et ça aussi, c’est vraiment top !
Les animations aussi sont assez cool ; votre chien, quand il ne bouge pas, rigolera, avec sa drôle de tête comme dans la version TV. Ses animations sont diverses pour ses différentes actions et ont le mérite d’être aussi efficaces que dans l’étalon de comparaison : un Mario. Pas de frames inutiles et contraignantes dans la gestion des attaques, du saut, du planeur ou de se baisser.
Les graphismes eux-mêmes des niveaux sont assez beaux, bien qu’un peu simples par moment. On reconnaît des inspirations à Mario sur certains éléments, comme l’animation des sables mouvants et de ses ennemis, mais ce qu’on ne pourra pas reprocher au jeu, ce sont ses niveaux tous différents, même lorsque le thème est similaire, et parcourus d’ennemis eux aussi différents graphiquement et parfois même avec un pattern différent, ajoutant à l’immersion par cette fausse IA de changement de routine d’un même ennemi récurrent. Le jeu lui-même comporte trois « courses » de trois et quatre étapes, la plupart des étapes sont divisées en deux « niveaux » et un combat de boss dont le passage d’une zone à l’autre fera office de point de sauvegarde / checkpoint. Pour voir la différence, par exemple, le premier tableau / première étape du monde 1 sera dans un village forestier, puis la seconde partie dans une « forteresse » dans laquelle se trouve ledit boss. Les ennemis passent donc d’escargots, abeilles, etc. à des chevaliers en armures et autres gargouilles.
Les boss, parlons-en, ce sont tous des personnages récurrents de la série, avec des animations très sympas quand on en vient à bout ! Et sur ce point, c’est vraiment fun.
Difficulté
On sait que les jeux anciens sont réputés difficiles. Nul doute qu’il y en a eu une flopée qui ne l’était pas tant que ça. Wacky Races en fait partie. Il est facile, très généreux en vie et la seule réelle difficulté sera d’apprendre le pattern des boss et d’élaborer une stratégie face à ceux-ci sans se précipiter pour ne pas perdre de vie bêtement. Les boss sont tous à peu près identiques avec un déplacement et une à deux attaques. Une fois vaincus, ils passent en seconde forme et changent de déplacements et attaques. La principale difficulté résidera souvent dans le terrain, tel qu’avec de nombreux blocs en escalier en plein milieu avec un boss qui saute partout, ou un terrain de sables mouvants pendant un boss-fight ! Mais rien d’insurmontable, on peut honnêtement dire que le jeu est largement finissable en quelques heures d’acharnement.