Sorti en cette fin du mois d’octobre, Horace vient enfin montrer ses pixels sur la console de Nintendo.
Horace, ô désespoir
Horace est un jeu créé et développé par un seul homme, Paul HELMAN, enfin au début, il sera ensuite rejoint par Sean SCAPELHORN qui l’aidera à finir et peaufiner le jeu. Horace nous met donc dans la peau, enfin plutôt les circuits imprimés, d’un robot. L’histoire commence avec la naissance d’Horace racontée sous la forme d’une cinématique en pixel art avec la voix robotique de notre héros. Le robot se retrouve ensuite adopté par une riche famille, avec à sa tête un vieil homme bienveillant, sa femme et leur fille, ainsi que toute une galerie de personnage qui auront un rôle à jouer dans la suite de l’histoire… (Sacré M. SILTON)
Un vrai petit robot
Alors nous allons éviter de vous spoiler l’histoire. Sachez juste que « les choses de la vie », feront que vous serez séparés de votre famille. Vous devrez donc les retrouver et surtout collecter 1 million d’objets. L’histoire, bien que d’apparence assez simple, s’avère riche en péripéties. Et des péripéties, croyez-nous, il y en aura ! On s’attache vite à Horace et sa naïveté. Certaines rencontres et situations sont d’ailleurs assez hilarantes. Le jeu est rempli « d’easter eggs » que ce soit niveau jeu vidéo ou films cultes des années 80/90… On s’identifie rapidement au personnage, car comme lui, on est (un peu) des accrocs aux jeux vidéo et à la pop-culture. Les références sont parfois discrètes (un petit masque de Jason ou l’arche d’alliance au fond d’un décor), parfois un peu plus visibles, voire même audibles (une reprise en 8 bits du thème Halloween de CARPENTER à l’occasion d’Halloween). Tel un Tarantino vidéoludique, l’auteur a absorbé les classiques et arrive à en ressortir le meilleur, pourtant jamais il n’use et n’abuse de ces références pour donner vie à l’univers du jeu. On adore flâner dans les villes, trouver des boulots (sous forme de mini jeu) pour gagner de l’argent que l’on dépense avec le sourire dans des salles d’arcades pour jouer à des reprises de OutRun, AfterBurner, et même Guitar Hero. Oui, car dans Horace, il y a des jeux dans le jeu.
Metroidvania en monde ouvert
On commence notre aventure en faisant les premiers pas de notre petit robot, on apprend à sauter de plateforme en plateforme. Le personnage se comporte d’ailleurs un peu comme un certain plombier moustachu avec la marche normale, la course, les sauts et les sauts plus longs en maintenant appuyer le bouton de course, mais avec l’inertie en moins ! Ce qui est quand même beaucoup plus confortable pour jouer. Les premiers passages sont d’ailleurs relativement simples, et il faudra bien calculer ses sauts pour éviter de toucher des pièges.
Très vite, vous récupérerez des chaussures antigravité qui vous feront évoluer dans les tableaux du jeu sous des angles « différents. » Il faudra parfois monter au plafond, ou sauter depuis des murs pour éviter les pièges, on se retrouvera souvent la tête en bas pour sauter vers le haut de la pièce. Au fil de votre avancée et des nouvelles capacités gagnées par votre robot, les niveaux s’avéreront un peu plus complexes et on prendra autant de plaisir à suivre l’histoire, qu’à rager contre certains passages plutôt retors. Le jeu alterne d’ailleurs différentes phases (toujours au service de l’histoire) et fait preuve de très bonnes idées.
On est content de (re)découvrir Pong à l’occasion d’une partie au début du jeu, il vous faudra hacker un ordinateur en jouant une partie de casse-brique, les phases de rêves rappelleront Space Harrier, une partie de « Taquin » pour libérer un passage, une reprise de Frogger lors d’un combat contre un boss, que du fun ! Le cœur du titre reste un jeu de plateforme/réflexion à la difficulté progressive. On peut néanmoins compter sur notre puce Lazare qui nous octroie des vies infinies !
Nous avons également la possibilité de nous équiper d’un ou deux boucliers (plus moyennant une upgrade) vous permettant d’encaisser des dommages et octroyant une invincibilité temporaire après avoir été touché. Notons que si l’on éprouve trop de difficulté à passer certains tableaux, ces boucliers vous seront proposés à la reprise d’une partie. Ça n’empêchera pas de réfléchir, mais ça aidera à ne pas jeter sa manette, et surtout, à avancer dans les différents environnements.
Il y a même un soupçon de Metroidvania, mais en « monde ouvert » dans le sens où l’on peut « explorer » des villes différentes via des voyages en train, pour lesquels il faudra acheter un billet. Vous avez envie de flâner un peu ? Pas de soucis, faites un petit job histoire de renflouer vos finances et allez claquer vos deniers dans les salles d’arcade sur des clones de Pacman. Envie d’upgrade ? Remplissez-vous les poches et investissez dans des upgrades chez le tailleur pour robot, des petits détails, mais qui contribuent à donner de la vie à l’univers que l’on explore.
Le monde d’Horace
En plus de proposer des façons de jouer variées, Horace propose également des environnements très différents, tout en pixel art. De la grande ville à la ville Foraine, en passant dans un univers psychédélique d’un robot sous champis rappelant les mondes de Sonic et de Mario avec une tête de chat géant en train de nous poursuivre ; sans oublier un voyage dans le temps en Égypte ancienne. Du grand délire, mais parfaitement réalisé !
L’hommage aux jeux 8-16 Bits est parfaitement rendu et les cinématiques (tout en pixel art) montre une réalisation maîtrisée, les effets de lumière, de caméra, et la façon dont sont animés les personnages et les backgrounds. Ajoutez une bande-son aux petits oignons (toujours aux sonorités 8-16 bits) qui reprend des thèmes de musique classique connus et franchement quand on affronte des boss, ça le fait ! Ils ont d’ailleurs tous des patterns spécifiques qu’il faudra bien comprendre et apprendre pour espérer les vaincre (certains sont relativement coriaces et on est bien contents d’avoir des vies infinies et des checkpoints). Les bruitages sont également soignés et certains sons, comme le réveil d’Horace au son d’une connexion modem 56k ne manqueront pas de rappeler, encore une fois, des souvenirs à certain(e)s.
Conclusion
Horace aurait une place de choix en cours d’histoire de jeux vidéo. Véritable Ode d’amour à ce médium et aussi au cinéma des années 80/90. C’est clairement un titre incontournable qui permettra aux plus « anciens » de revivre les sensations de leurs premiers jeux et aux plus jeunes de découvrir comment étaient les jeux « avant ». Le tout enrobé par une histoire, mélangeant habilement humour et sérieux, très agréable à suivre. Horace est clairement dans le top des jeux indés de l’année sur Nintendo Switch !
LES PLUS
- Graphismes tout en pixel art de plus bel effet
- La variété du gameplay
- Gameplay d’ailleurs toujours au poil
- Un héros attachant et une histoire agréable à suivre
- Les passages dans les salles d’arcade
- Des cinématiques en pixel art
- Bonne durée de vie
- Une difficulté progressive…
LES MOINS
- …Certains passages sont quand même assez corsés
- Les sauts de liane en liane demandent un petit doigté (mais c’est pour chipoter)