Galacide est le premier jeu de Puny Human (Dystopia, Zero Day) à être porté sur Nintendo Switch et est sorti ce 23 octobre. Imaginez un shoot them up horizontal associé à un puzzle match-4. Drôle de mélange n’est-ce pas? Venez donc avec nous vous creuser la tête, tout en vous faufilant à travers les murs de balles.
La mort de la galaxie ?
L’intro, plutôt simple, nous est présentée à l’entrée du premier stage qui va nous servir de tuto pour la prise en main de notre vaisseau et l’apprentissage des mécaniques de jeu : les extra-terrestres ont propagé un virus qui menace la galaxie, des machines organiques, appelées Bits, se nourrissant de métaux précieux proliférant dans l’espace. Si personne ne fait rien, le virus étouffera toute forme de vie. Nous seuls pouvons les arrêter.
À la carte
Le menu propose trois choix : les options classiques de réglage audio, vidéo et vibrations, regarder les crédits sans avoir à finir le jeu ou démarrer. En lançant une nouvelle partie, nous arrivons sur une map où sont proposés les trois modes jouables de Galacide. Le puzzle, composé de vingt-cinq niveaux (plus d’autres déblocables), nous propose de résoudre tout un tas de casse-têtes prévus pour mettre au défi nos connaissances sur la mécanique du jeu. Le but est clair, il s’agit de vider l’écran en éliminant des « Bits » sans en laisser sur le carreau. Nous vous conseillons de vous y attaquer après quelques parties de mode Campagne, cela permet de s’améliorer sur les techniques de match-4 avec un minimum de bases. Le mode sans fin, à débloquer après avoir fini le troisième stage du mode campagne, propose des vagues illimitées et d’obtenir le meilleur score possible. En allant assez loin dans ce mode, nous avons pu débloquer un nouveau vaisseau. Enfin, le mode Campagne, qui nous a permis de suivre le scénario de Galacide et d’évoluer à travers 6 stages accessibles au fur et à mesure que nous finissions le précédent. Petite cerise sur le gâteau, en dehors du mode puzzle, les autres parties du jeu sont jouables en local, jusqu’à quatre joueurs sur le même écran.
Il n’y a pas que des machines dans l’espace !
Une fois le tuto passé et arrivé dans la première mission, nous ne sommes pas surpris de trouver dans l’espace tout un tas de formes hexagonales, de différentes couleurs, collées les unes aux autres par petits ou grands regroupements et qui, surtout, empêchent notre progression : ce sont ce que l’on appelle des Bits. Nous devrons nous frayer un passage à travers ces murs pour ne pas nous retrouver bloqués par le scroll continu de l’écran, rappelant les rails shooters, mais avec une liberté de mouvement. Tout cela en liquidant les divers engins ennemis et autres tourelles mesquines, accrochées à certains blocs.
En vol, nous croisons régulièrement de petites capsules de couleurs qui, lorsque nous en ramassons, viennent s’accrocher à l’avant du vaisseau façon module de R-type. Lorsque nous l’envoyons contre un Bit, elle se transforme à son tour en bloc. Le but est donc de réunir des blocs de même couleur pour qu’ils disparaissent de l’écran. C’est ainsi que se joue le match-4 dont nous vous parlions en introduction et que nous allons vous détailler afin de bien comprendre les subtilités de mécaniques du jeu.
Puissance 4
Trois couleurs sont disponibles pour faire nos match-4, chacune apporte sa spécificité, il est donc crucial de choisir quels blocs nous faisons sauter tout en essayant de pas mourir, à la fois des balles ennemies, mais aussi en ne restant pas coincés entre un Bit et l’écran qui nous pousse gentiment.
Le violet augmente les dégâts et la vitesse durant dix secondes, le turquoise restaure une partie de l’énergie du vaisseau et l’orange donne du bonus de points en plus de ceux acquis par l’effacement de Bits. Pour faire éclater vos blocs à partir de 4 ou plus, en dehors d’ajouter simplement des Bits les uns aux autres, il est possible d’en changer la couleur en y injectant une capsule à l’intérieur. Pour illustrer, imaginons que quatre Bits soient collés les uns aux autres, avec un turquoise au milieu de trois orange ; en nous approchant de l’intrus, équipé d’une capsule orange, il est possible de le transformer pour faire une chaîne. Enfin, toujours sphère à la main, une autre mécanique consiste à nous glisser dans un espace manquant entre deux blocs d’une chaîne prête à éclater, ce qui aura pour effet de faire passer l’énergie à travers notre vaisseau et faire ainsi office de Bit manquant pour tout faire péter. Le loot s’obtient en faisant des enchaînements sur les différentes couleurs, mais le seul objet que nous pourrons ramasser dans l’espace est une bombe qui éclate sur une petite surface d’une dizaine de blocs. Dernier point important sur le gameplay : les power up, qui peuvent évoluer quatre fois, sont limités dans le temps et nous repassons au premier niveau lorsque la jauge tombe à zéro. Pour la maintenir, il faut sans cesse faire des enchaînements de Bits de la bonne couleur, ce qui rajoute de la surcharge cognitive à souhait, comme l’ont certainement voulu les développeurs de Galacide.
Oh mon vaisseau oh oh oh !
Pour déambuler dans l’espace et éradiquer ce maudit virus, nous disposions de deux vaisseaux lors de nos premiers vols, puis nous en avons débloqué deux autres. Bien entendu, chacun a ses particularités :
- Le Mining ship dispose d’un canon pouvant effectuer des tirs propagés, multiples et même tirer un laser en continu, en fonction de son niveau de power-up. Sa spécificité est de pouvoir utiliser un rayon tracteur pour attirer les sphères de couleurs vers soi.
- Le Freighter porte bien son nom, car il nous permet de stocker ce que le jeu appelle la ferraille, c’est-à-dire les sphères de couleur qui nous servent à faire des blocs. Suivant notre niveau de power up, nous pouvons stocker jusqu’à trois sphères, qui restent en orbite autour de notre vaisseau et se mettent à tirer sur nos ennemis. Pour le coup, nous sommes bien face à un clin d’œil au grand titre d’Irem.
- Le Phase Ship se débloque dans le mode de jeu sans fin. Contrairement aux autres vaisseaux, si nous laissons le bouton enfoncé, pas de tirs automatiques, mais plutôt un concentré d’énergie destructrice qui pourra être relâchée sur les envahisseurs. Le coup spécial du Phase Ship permet de se dédoubler pour laisser son ghost sur place, immobile, tirant des salves régulières, pendant que nous pouvons traverser les Bits durant un moment très court d’invincibilité, tout en arrosant de balles tout ce qui bouge. Très pratique lorsque nous nous retrouvons dans une impasse.
- Le Military Ship porte bien son nom. Équipé d’une sulfateuse dont les bruitages donnent un sentiment de toute puissance, ses power-up donnent accès à un wave gun et des missiles. Son spécial est un smash dans la direction que nous voulons. C’est bien la navette la plus bourrine du jeu et c’est jouissif.
Plein les yeux et les oreilles
Galacide est développé sur l’Unreal Engine et cela se voit. Le jeu est vraiment soigné graphiquement avec de jolis backgrounds interstellaires, comme une ceinture d’astéroïdes, une mine de cristal ou un désert. Les engins, Bits, ennemis, sont modélisés en 3D et les plaisants jeux de lumières ajoutent vraiment du style à toute cette patte graphique que l’on connaît bien aux shumps. Pour l’animation c’est fluide, ça glisse, pas de ralentissements. En revanche, en mode expert par exemple, alors que les ennemis sont à leur plus grande vitesse, que les balles pleuvent à verse, et que la ferraille est légion au milieu de murs de Bits, cela peut être un peu brouillon pour s’y retrouver, mais pas au point d’en devenir gênant ; disons plutôt que la matière grise est sollicitée au plus haut niveau. Et puisque nous parlons de niveaux de difficulté, il y a le choix entre les modes normal, hard et expert qui proposent une belle courbe de progression et qui s’adaptent à tous les niveaux, car s’il n’est pas difficile, même pour un néophyte, de finir le jeu en mode normal, son mode opposé est vraiment hardcore.
La bande-son colle bien au genre space opera. Nous sommes aux frontières des mélodies épiques, mais avec une bonne couche de techno trance limite Goa, le tout rythmé par le son de nos armes automatiques et autres explosions. Nous avons même droit à des dialogues doublés en mode campagne. Que ce soit les musiques ou le sound design, tout est savamment bien dosé par Tom Stoffel et Michael Zehnich.
Conclusion
Pari réussi pour nos humains chétifs ! La sauce prend sacrément bien lorsque Galacide mélange shoot-them-up et jeu de réflexion. Pas le temps de s'ennuyer lorsqu'il faut résoudre des puzzles pour se frayer un chemin obstrué par des blocs et des rideaux de balles. Même si le story mode n'est pas très long, nous prenons du plaisir à revenir sur le jeu seul ou à plusieurs pour scorer, jouer au mode sans fin ou encore résoudre des casse-têtes dans le mode puzzle sans être ennuyé par les balles. Une énième pépite shmup sur Nintendo Switch.
LES PLUS
- Un excellent mélange des genres
- Une rejouabilité excellente
- Le bruitage de la sulfateuse (et son HD rumble)
- Du shoot à quatre, oh oui !
LES MOINS
- Pas de online (scoring, coop)
- Le story mode très court