Après un premier épisode plutôt réussi sur Switch, Remothered revient pour une suite directe… qui fait également office de préquelle…
Giiiiirrrrlll !
L’histoire reprend peu de temps après la fin du premier épisode. Pour celles et ceux qui n’auraient pas eu l’occasion de jouer au premier volet (que l’on vous recommande quand même), un petit résumé écrit vous raconte l’histoire en détail. On regrette un peu qu’il n’ait pas repris en vidéo les éléments de la dernière bande annonce, qui « spoile » également le premier jeu, mais en images. Bref on retrouve donc la mystérieuse Mme Svenska qui continue à raconter son histoire. Cette fois, on remonte en 1973 et l’action se déroule dans la mystérieuse auberge des Ashmann… Vous y incarnerez Jennifer (ou Jen pour les intimes), jeune orpheline d’une quinzaine d’années au passé trouble qui y a été embauchée en tant que femme de chambre… Mais très vite, elle va constater que certaines choses ne tournent pas très rond et qu’une présence mystérieuse hante les lieux… En parallèle de son histoire, nous suivrons la suite des péripéties de Rosemary Reed, toujours à la recherche de Celeste Felton et désormais recherchée pour les meurtres de Richard Felton et Gloria Ashmann suite aux évènements du premier volet…
Un Ciseau, une tasse de thé et un placard pour survivre
Cette suite est donc toujours un survival horror, qui s’inspire de titres comme Clock Tower, Rule of Rose ou Haunting Grounds (mais sans le toutou). Votre personnage devra donc déambuler dans l’auberge pour en découvrir ses secrets tout en restant en vie et accessoirement s’enfuir. Votre personnage n’est pas un agent du S.T.A.R. comme Jill Valentine, n’espérez donc pas vous en sortir avec un lance-roquettes ou un fusil à pompe, il faudra se planquer pour éviter les ennemis (dans des placards, des coffres, derrière un meuble) et vous n’aurez pour vous défendre que des couteaux (utilisables une fois lors de QTE) ou des objets que vous pourrez lancer sur vos poursuivants (Tasses de thé, bouteilles de vin…). Ah oui vous avez remarqué, nous avons mis poursuivants au pluriel, en effet l’une des nouveautés de cet opus est que plusieurs poursuivants vous traqueront en même temps pour essayer de vous faire la peau ! Toutefois, vous pourrez compter sur une nouvelle capacité qui vous permettra de prendre le contrôle d’un papillon de nuit pour déclencher des objets à distance…Sympa non ? Sur le papier en tout cas, car dans la réalité…
Une jouabilité… mortelle
Dans le jeu les déplacements du personnage sont assez rigides. Même si des efforts ont été faits du point de vue vitesse de déplacement, il y a parfois de gros problèmes de collision, d’autant plus gênants lorsque l’on est poursuivi par un psychopathe. Exemple : Celui-ci vous file une mandale, vous avez un mur (ou un élément de mobilier juste derrière), déjà votre personnage sera systématiquement projeté vers l’arrière en lui tournant le dos et il y a une phase de latence durant laquelle vous serez coincé entre le mur (ou l’élément du décor) et votre poursuivant, ce qui vous empêchera systématiquement le moindre déplacement, permettant pendant ce temps au vilain de vous rouer de coups le temps de vous dégager… Un calvaire ! Certaines phases vous obligeront à vous débarrasser de vos poursuivants (en les assommant) et ne comptez pas sur un petit tutoriel pour vous expliquer comment faire… Vous trouverez quelques informations dans le menu de pause, mais rien de vraiment explicite… Après quelques recherches nous avons compris qu’il était possible de leur jeter des objets dessus, mais malheureusement pas tous. Et lorsque l’on est poursuivi, cela complique grandement la tâche. Vous pouvez porter simultanément un élément de défense « offensif » (couteau, ciseau…) et trois éléments défensifs/de diversion (tasse de thé, bouteille de vin, boite à musique, poupée sonore…). Le problème, c’est qu’il n’est pas possible de jeter une boite à musique (on peut seulement la poser au sol pour distraire un ennemi,), du coup il faudra changer d’item via une pression sur le bouton X, puis une fois sur R, puis sélectionner un objet jetable en pressant sur A, puis presser à nouveau sur X pour fermer le menu. L’inconvénient c’est que c’est en temps réel et que pendant que vous faites ces actions, vous ne faites rien d’autre, laissant libre cours à l’ennemi de vous tabasser. Idem si vous êtes en train de courir pour semer votre poursuivant, le fait de presser sur X vous stoppera dans votre course et bien entendu, il n’est pas possible d’accéder à ce menu quand on est planqué dans une armoire ! Quant aux éléments de défense « offensifs), ils ne sont utilisables que durant des QTE qui ne se déclenchent pas systématiquement. Il faudra donc soigneusement préparer ses « munitions » avant d’aller affronter des méchants. Les phases en mode papillon ne sont pas beaucoup mieux et encore une fois, aucun tutoriel pour vous expliquer comment faire avancer voter lépidoptère. On a l’impression que celui-ci est bourré et c’est la cata encore avec la gestion des collisions, parfois le simple fait de vouloir passer une porte-relève de l’exploit… Si vous survivez jusque-là, sachez que le jeu propose des points de reprise avant chaque « objectif », il est également possible de sauvegarder et de régénérer sa vie en utilisant des miroirs (comme dans le premier volet). On peut également améliorer les différentes capacités de son personnage (Vie, Efficacité dans les défenses, vitesse, durée du mode « papillon », dextérité dans la création…). Il est également possible « d’améliorer » des objets de défense ou de diversion en les combinant avec d’autres objets, comme des fils de fer, de l’ammoniaque, des détergents …
Ça fait peur quand même, non ?
Comme déjà évoqué niveau gestion des collisions et fouille dans les placards, ce n’est pas toujours la panacée, une fois que vous êtes devant le bon tiroir, un B s’affiche à l’écran vous indiquant le bouton à presser pour l’ouvrir, une fois celui-ci ouvert, il faudra parfois légèrement incliner la caméra pour que le B se place à nouveau sur son contenu, sinon vous fermerez le tiroir sans l’avoir vidé. Pire, il nous est même arrivé lors d’une partie de faire planter le jeu en observant un objet dans une pièce trop exiguë. Autre chose, concernant les morts et les reprises, si les checkpoints sont relativement bien placés, les temps de chargement sont relativement longs… Comptez plus d’une minute pour reprendre votre partie après chaque mort, à la longue cela devient pénible, surtout lorsque l’on meurt « bêtement » pour les raisons évoquées plus haut. Au niveau du déroulement du jeu, il faudra généralement aller d’un point A à un point B, sans forcément faire trop d’allers-retours. Le problème c’est qu’il faudra réaliser une action bien précise pour avancer, et la façon de la réaliser ne sera pas toujours très claire, certes ça colle un peu avec l’aspect « survival livré à soi-même », mais comme les possibilités d’avancer sont réduites à une, ça complique la tâche…
Parlons de l’aspect un peu plus visuel du titre qui fait…. Peur. Il y a un aliasing assez prononcé, couplé à un effet de flou qui pique un peu les yeux. Notons également une profondeur de champ peu élevée en fonction des lieux. Ça peut se « justifier » par le fait que le jeu se déroule en partie dans des zones sombres… mais on sait bien que ce n’est pas pour ça. Graphiquement c’est décevant, on est persuadé que la Switch peut quand même mieux faire ! Notons que le premier volet n’était déjà pas au top de ce point de vue là, mais qu’il avait bénéficié par la suite d’un patch pour améliorer le visuel… à voir s’il en sera de même pour cette suite (mais si c’est le cas, pourquoi ne pas l’avoir fait de suite ?!). Cet écart visuel est d’autant plus flagrant lors des cinématiques, qui malgré leur aspect granuleuses sont un chouille au-dessus visuellement. Par contre, point de vue sonore, l’ambiance est toute autre ! Les musiques sont toujours parfaitement dans l’ambiance. Inquiétantes lorsque l’on explore les lieux et stressantes lorsque l’on est poursuivi… Les voix des persos (en Anglais) sont vraiment convaincantes et les différents effets sonores (parquets qui craquent, corbeaux qui croassent…) donnent une atmosphère vraiment flippante au titre, on recommandera d’ailleurs l’utilisation d’un casque ! Le titre est entièrement sous-titré en français, par contre ils sont beaucoup trop petits pour être lisibles en mode portable (idem pour les documents à lire).
Conclusion
Cette suite attendue par les joueurs du premier épisode est une déception. Graphiquement en deçà et doté d’une maniabilité loin d’être adaptée, le jeu pèche également par le manque d’un tutoriel. Il n’est pas spécialement long, comptez un peu plus de 6 h pour le finir. Le titre se rattrape néanmoins par son ambiance sonore et son histoire, qui même si elle est un peu tarabiscotée par moments, reste dans l’esprit des seconds volets. En l’état, seuls les joueurs du premier volet pourraient y trouver un intérêt, mais nous ne pouvons pas recommander le titre pour de nouveaux joueurs. Un troisième épisode est d’ores et déjà annoncé et devrait conclure la trilogie, espérons qu’il corrige tous les écueils de ce second volet… !
LES PLUS
- Scénario alambiqué, mais tout à fait dans l’esprit du genre
- L’ambiance sonore bien flippante
- Les bonnes idées du titre…
LES MOINS
- …malheureusement desservies par une prise en main pas toujours optimale
- L’absence de tutoriel
- Les bugs de collision
- Les temps de chargement
- Graphiquement pas terrible
- Durée de vie