Vous souvenez-vous de la célèbre série Bust and Move, sortie initialement en 1994 sur borne d’arcade ? Assurément, le titre évoque quelques souvenirs chez de nombreux joueurs. En effet, ces jeux, accessibles et plutôt addictifs, comblaient à l’époque petits et grands, le temps d’une courte partie parfois, de plusieurs heures souvent. Reprenant sensiblement les mêmes codes, nous vous présentons aujourd’hui un jeu similaire, avec pour seule motivation de se changer les idées dans cette période bien maussade !
Développé et édité par 7 Raven Studio, Rusty Spout Rescue Adventure propose aux joueurs une excursion dans le monde mystérieux de la piraterie. Rusty Spout est en effet un pirate solitaire, en quête d’aventures inoubliables. Particulièrement proche de ses origines, son cœur n’hésite pas une seconde lorsqu’il apprend que son vieil ennemi, Cocco, kidnappe les enfants de son village natal. Prêt à les retrouver jusqu’au bout du monde, quitte à traverser les terrains les plus hostiles et les mers les plus agitées, Rusty Spout se lance à corps perdu aux trousses de son ennemi de toujours. Vite, le temps presse !!! Cocco a en effet pour projet de faire de ces pauvres bambins une véritable armée de petits soldats à son service !
L’histoire est ainsi posée, imagée par une petite animation sans prétention, mais plutôt propre. Notons néanmoins la présence d’une coquille orthographique dans le texte de cette introduction… rien de bien méchant, mais qui ne joue pas en faveur d’un jeu dès son ouverture.
En route moussaillon !
Avec bonheur, nous retrouvons le principe de jeu que nous apprécions tant : manœuvrez avec prudence votre canon à boules multicolores avant de les expulser une à une en direction du plateau de jeu. Si ces dernières touchent des boules de la même couleur, elles éclateront et emporteront avec elles toute la flopée de boules agrippées dessous. Méfiez-vous du plafond, ce dernier descend dangereusement au gré du temps qui défile. Jouez avec malice (et rapidité !) pour anéantir toutes les boules une à une tout en évitant qu’elles ne touchent le sol et vous remporterez la partie.
Quelques boules spéciales viennent compléter votre arsenal, tels de petits bonus permettant de gagner en efficacité au cours de la partie, tout en y apportant un peu de fun (qui semble être cruellement absent jusque-là…). Chaque boule bonus détient sa propre capacité : effacer toutes les boules de la même couleur, exploser au moindre impact, créer un faisceau détruisant tout sur son passage. Ces bonus seront particulièrement importants lors des moments les plus difficiles de votre partie et vous permettront assurément de sortir indemnes de niveaux complexes.
Le mode histoire comporte 50 niveaux, découpés par paquets de 10. Chacun se clôture sur un boss (qu’il convient d’éliminer en éclatant les boules de la bonne couleur afin de l’assaillir de coups), donnant légèrement un nouveau souffle à l’aventure. En effet, nous avons pris plaisir à combattre ces valeureux méchants barrant notre route, en choisissant avec soin les boules à détruire. Soulignons tout de même que ces combats de boss sont bien loin d’être de toute simplicité comme l’intégralité du jeu finalement.
En revanche, notre déception fut de taille en découvrant qu’il n’était guère possible de sauvegarder son aventure dans le mode histoire. Si ce dernier dispose tout de même de trois continues (donnant ensuite naissance à une aide dans l’aiguillage de vos boules, appelé le guideur), il vous faudra recommencer l’intégralité de l’aventure une fois ces trois continues dépensés. Certains joueurs pourraient bien rapidement laisser le jeu de côté s’il leur faut tout recommencer à chaque défaite, fort heureusement, d’autres modes de jeux sont disponibles.
Vers l’infini et au-delà !
Si le mode histoire a eu raison de votre patience, vous trouverez peut-être un peu de réconfort dans le mode sans fin. Comme son nom l’indique, ce dernier vous permet de jouer (en facile, normal ou en difficile) encore et encore… et encore… jusqu’à ce que vous soyez totalement ensevelis sous les boules. Afin de personnaliser un minimum, les parties, le joueur est libre de débuter la partie avec le personnage de son choix, des personnages qu’il aura pris soin de débloquer dans le mode histoire, et détenant chacun un arsenal légèrement différent. Les amateurs de scoring apprécieront sans doute, et pourront ainsi confronter leurs scores avec ceux de leurs amis.
Par ici les amis !
Bien entendu, le mode multijoueur est présent au sein de la licence et permet de renforcer quelque peu sa durée de vie. Si le soft ne propose malheureusement aucune véritable originalité (ni même d’un mode online), il se limite à deux modes de jeux, pour deux joueurs en local et en écran splitté : le mode bataille et le mode défi. Dans les deux cas, il s’agit d’affronter son adversaire en tentant de lui envoyer un florilège de bouboules jusqu’à voir son écran inondé de boules. Le premier mode permet aux joueurs de jouer avec les boules bonus de leurs personnages, le mode défi, quant à lui, amène en sus directement les bonus dans le canon à boules (un mode dès lors nettement plus rythmé !). Les deux modes se ressemblent donc malgré tout sensiblement et nous aurions apprécié deux véritables concepts, comme une partie en tandem par exemple.
T’as les boules ?
Malheureusement, Rusty a beau se donner du mal, il ne s’avère globalement pas bien concluant une fois la manette en main. En effet, si l’histoire est quelque peu anecdotique, nous n’avons pas été particulièrement séduits non plus par l’univers même du jeu. L’ensemble manque cruellement de fun, d’identité, et si la jouabilité y est correcte, le plaisir de jouer demandera une véritable prise en main aux joueurs afin de parvenir à envoyer correctement leurs boules sans l’aide du guideur. En outre, ce dernier dispose d’un trait d’une unique couleur, tandis qu’il est possible de le trouver adapté à la couleur de la boule dans d’autres licences.
Enfin, les développeurs ont eu la bonne idée d’inclure la possibilité d’accélérer la vitesse du canon à boules (via les boutons ZL ou ZR, les boutons L et R servent quant à eux à switcher entre deux boules disponibles dans le canon). Si l’idée est bonne, nous avons malencontreusement envoyé plusieurs boules par inadvertance lors de « cafouillages » dans les touches. Un grand classique dans les jeux de ce type, mais avec l’absence de sauvegarde et un soft qui se veut particulièrement exigeant au fil des niveaux, l’amusement s’évapore peu à peu.
Le saviez-vous ?
Si le titre « Bust a Move » vous laisse pantois, peut-être connaissez-vous plutôt l’appellation « Puzzle Bobble », plus courante en Europe. Si aux États-Unis tous les jeux de la série portent bien le nom de « Bust a Move », il en est tout différemment sous nos contrées. Les versions les plus récentes sorties sur consoles portent en effet le nom Européen « Puzzle Bobble ».
Conclusion
Rusty Spout Rescue Adventure s’écarte bien peu de sa ligne de conduite originale. Pourvu de deux modes de jeu en solo et de deux modes de jeu en duo local, le soft peut parvenir à trouver son public parmi les grands amateurs du genre. En outre, il représente un challenge de bon niveau pour celles et ceux qui ont l’habitude des canons à boules ! Malheureusement, son manque d’originalité et l’obligation de reprendre l’ensemble du mode histoire une fois les continues dilapidés, devraient lasser les joueurs moins aguerris de ce type de jeux d’arcade. Sans prendre le moindre risque, ni tenter la moindre sortie de piste, Rusty Spout Rescue Adventure pourrait bien passer inaperçu malgré une réalisation globalement propre. Rusty Spout Rescue Adventure est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch au prix de 7 euros environ.
LES PLUS
- Un style de jeu qui séduit toujours les amateurs du genre
- De nombreux niveaux de quelques boss
- Du challenge...
LES MOINS
- ... un peu trop peut-être !
- Absence de sauvegarde dans le mode aventure
- Manque d’originalité
- Manque de fun, surtout en solo
- Peu de différences dans les deux modes de jeu du multi, uniquement pour deux joueurs
- Absence de multi en ligne
- Quelques temps de chargements un peu longs