Les dinosaures.
Impossible de rester totalement insensible à ces animaux aujourd’hui disparus. Certains en ont fait d’illustres combats de figurines dans leur jeunesse, d’autres étaient de fervents lecteurs de tous les ouvrages à leurs sujets, quand les cinéphiles se plongeaient encore et encore dans les films dont ils étaient les héros. Les dinosaures nous ont tous émus un jour ou l’autre, allant chercher à la fois dans notre imaginaire, mais aussi dans nos plus petites notions de biologie. Si vous n’avez pas peur de ces charmantes bestioles, alors ne perdons plus une minute et faisons de ce rêve une réalité virtuelle : créer son propre parc de dinosaures (rien que là, on ne sait pas chez vous, mais nous, nous en frissonnons de bonheur !).
La reprise des grands classiques du cinéma en jeu vidéo devient monnaie courante, avec quelques petites pépites et pas mal de ratés, admettons-le. Aussi excités que frileux sur le sujet, nous avons tout de même sacrément hâte de nous plonger dans cette aventure nous permettant de nous prendre pour le roi des dinosaures. Commençons tout de suite par le sujet qui fâche, puisque ce défaut va assurément vous sauter aux yeux à peine votre partie commencée.
Manquer de clarté avec des dinos : c’est problématique !
Tandis que le rift célèbre de la saga Jurassik Park vous enveloppe avec un grand bonheur, la chute sera violente, brutale, à la hauteur de votre déception immédiate. Tout commençait si bien avec cette musique originale et Patatra ! Tout devient soudainement flou. Comme piégé derrière une lentille mal réglée, votre aventure débute (et se perpétue !) sous un flou important, agaçant, grisant et tellement décevant. La découverte des dinosaures, pourtant bien orchestrée (nous y reviendrons, rassurez-vous !), devient assurément moins flamboyante lorsqu’elle se déroule derrière une vitre sale. Quel dommage… mais quel, quel, quel grand dommage…
Cet important point écarté, intéressons-nous véritablement au soft. Vous êtes prévenus…
Suivez le guide !
Prendre la tête d’un zoo à dinos, c’est un peu angoissant tout de même vous ne trouvez pas ? Mais point d’inquiétude les amis, vous ne vous sentirez jamais seul et perdu dans la panade. En effet, dès le démarrage de votre première partie de la campagne principale du jeu, Cabot FINCH est là pour vous prendre par la main et ne plus jamais la lâcher pour vous aider à concevoir THE parc à dinos. Avec son aide, tout est plus clair.
Afin de vous ravir dès à présent, ce dernier vous propose la conception immédiate d’un labo de création Hammond : un véritable incubateur à dinosaures qui sera le siège de vos multiples éclosions. Sous la tutelle de votre guide, vous voilà parti pour voir naître votre premier dinosaure. Hey ! Ne-serait-ce pas une pointe d’émotion que nous voyons naître par la même occasion ?
Votre mission sera articulée autour de plusieurs axes majeurs : la vie des dinosaures, bien entendu (avec toute la recherche que cela suppose…), et le maintien de ces derniers dans de bonnes conditions, le bonheur, la sécurité du public, et vos bénéfices ! Comme tous bons jeux de gestion, il va bien falloir engranger un maximum d’argent ! Trois types de contrats peuvent ainsi vous être proposés : ceux liés à la science, ceux s’intéressant davantage aux divertissements et enfin ceux axés sur la sécurité. Acceptez et validez ces contrats afin de multiplier vos bénéfices.
Les dinos, ce n’est pas de tout repos !
Avant de pouvoir vous pavaner avec les plus célèbres dinosaures dans votre parc, il va tout d’abord falloir mener des expéditions pour y collecter des fossiles. Ces derniers pourront ensuite soit être revendus (bénéfiiiices !), soit contribuer à identifier l’ADN d’une espèce de dinosaure. Ce n’est qu’une fois 50% de son patrimoine génétique découvert qu’il vous sera possible d’en incuber un œuf.
La science vous permet néanmoins d’aller bien plus loin. Tel un petit sorcier sans scrupule ramenant déjà à la vie des animaux disparus, vous avez la possibilité de jouer sur la génétique de vos animaux en modifiant leur apparence, leur défense, leur attaque. Néanmoins, au-delà du coût certain que toutes ces manipulations vont engranger, le risque de perdre votre précieux petit est réel. La viabilité des dinosaures est bien loin d’être toujours très élevée et les morts dans l’œuf seront fréquentes.
Bien entendu, il vous faudra concevoir un enclos adapté pour accueillir cet animal, chaque espèce dispose par ailleurs de besoins spécifiques qu’il ne faudra en aucun cas négliger. Un dinosaure malheureux est un dinosaure dangereux ! Agrémentez vos enclos de végétations, de roches si nécessaires, de points d’eau, et n’oubliez pas l’importance des congénères pour se sentir bien dans ses pattes de dinos !
Malgré toutes vos bonnes volontés, les aléas de la vie vont aussi frapper vos petites (et grandes) bestioles. Une équipe de gardes (oh, vous avez pensé à construire un poste de gardes ?) pourra dès lors prodiguer les soins aux malades. À condition d’avoir au préalable mené suffisamment de recherches pour trouver de multiples remèdes.
De nombreux paramètres sont ainsi à prendre en compte, mais là est bel et bien tout l’apparat d’un jeu de gestion de cette trempe. Pourtant, l’ensemble reste parfaitement accessible, même pour les plus novices du genre. Nous regrettons néanmoins la présence de multiples ralentissements au fil de nos nombreuses démarches pour faire de notre parc un petit coin de paradis pour dinosaures. La Switch peine en effet à suivre la cadence tout en restant parfaitement jouable tout de même.
Un jeu de gestion aux petits oignons
Si le soft refuse de se perdre dans bon nombre de détails (ne cherchez pas tous les innombrables petits objets qu’il est possible de trouver dans la plupart des jeux de ce genre, votre parc à dinos vaut bien plus que ça !), parfois même un peu trop (nous aurions apprécié personnaliser davantage encore notre structure…), le joueur dispose néanmoins de suffisamment de tâches à son actif pour ne jamais tourner en rond.
La construction pure et dure, grand classique, s’avère simple et efficace. La sélection s’effectue dans un menu clair et concis, rappelant l’utilité de chaque installation. Par ailleurs, la gestion de votre réseau électrique reste capitale (bien qu’un peu casse-pieds). Imaginez la clôture électrique du T-Rex qui cède… vous n’imaginez pas ? Hum… vous testerez !
Les développeurs ont eu la bonne idée d’inclure dans le soft différents aspects originaux et bien fichus. Chacun devrait y trouver son compte : prendre la place d’un soigneur animalier et sauter dans la jeep pour aller au plus proche des dinos, prendre en photo vos petits protégés en essayant d’immortaliser l’instant par un cliché mémorable et le reprendre aussitôt (bénéfiiiiices !!), ou encore piloter un hélicoptère. Autant d’atouts fort appréciables qui renforcent la durée de vie et la richesse du jeu.
Afin de financer tous ces achats assez onéreux, collecter de l’argent pourra être fastidieux au début, mais une fois votre parc en marche, l’argent viendra rapidement s’amasser sur votre compte, vous permettant de concevoir de nouveaux enclos pour toujours plus de dinos et éviter ainsi que vos carnivores ne s’en prennent sauvagement à vos plus petits herbivores ! Même si vous avez pris soin de laisser quelques chèvres se balader dans le coin…
Tout cela manquerait assurément de challenge sans un peu plus de piquants… nous y arrivons.
Sauve qui peut !
Que serait un jeu de gestion sans son florilège de petites catastrophes donnant des sueurs froides aux joueurs ? Jurassik World Evolution ne déroge pas à la règle et vous aurez aussi droit à de sacrées (mauvaises) surprises au fil de vos parties. Si la météo et divers aléas plutôt classiques viendront mettre leurs grains de sel, notre préférence se tourne assurément sur les évasions de dinos. Certains s’amuseront à les créer… Quand d’autres seront rapidement pris au dépourvus, tout à coup tout aussi effrayé que la foule hystérique qui court dans les allées du parc dans l’espoir de se mettre à l’abri. Une pépite dans le genre.
Les dinos sauront aussi parfaitement s’y prendre pour vous rendre chèvre (quand ils ne les mangent pas…). Parfois facétieux, il faudra toujours garder à l’esprit leurs besoins et répondre à leurs exigences sous peine de les voir s’agiter peu à peu et devenir incontrôlables. Soyez vigilants. Nous parlons tout de même de dinosaures.
Néanmoins, même si certains scénarios peuvent s’avérer plus complexes, le jeu reste dans son ensemble très accessible et parviendra à satisfaire le plus grand nombre. En outre, il se montre plutôt généreux en termes de contenus.
Des heures et des heures en compagnie des dinos !
Complet et généreux, le soft propose différents modes de jeux afin de répondre aux multiples demandes des joueurs. Le mode campagne, le mode principal, vous permettra d’évoluer en douceur dans le monde des affaires des dinos, avec de multiples îles à déverrouiller, chacune présentant des caractéristiques propres et de nouveaux challenges.
Après avoir fait vos premières expériences avec les dinos, vous pouvez vous confronter à de multiples défis dans un mode bien plus difficile. Libre à vous de corser l’aventure en modulant les paramètres initiaux, et notamment votre budget. Cette fois-ci, le niveau est un peu plus relevé et certaines étoiles de réussite seront assurément plus ardues à obtenir. N’est pas le grand manitou des dinos qui veut !
Bien entendu, un mode bac à sable est disponible, pour le plus grand plaisir des amateurs qui adoreront tout imaginer, tout concevoir et voir leur parc prendre forme peu à peu. Mais pour y avoir accès, il va falloir s’exercer un minimum dans les multiples campagnes du jeu. En effet, ce mode ne s’ouvre qu’au fil de votre progression. Un petit bémol pour les plus créatifs qui devront se soumettre aux exigences du jeu dans un premier temps.
Enfin, le contenu général du jeu est parfaitement correct. Nous regrettons assurément le manque de quelques personnalisations, mais le nombre considérable de dinosaures à découvrir assure de longues heures de décryptages d’ADN et de peaufinage d’enclos. Assurément, vous prendrez plus d’une fois plaisir à observer votre dinosaure sortir du labo, et découvrir le monde pour la première fois. La mise en scène, certes répétitive, n’en demeure pas moins une belle idée, redorant sans peine le blason des dinosaures… Comme s’ils en avaient vraiment besoin
Jurassik World Evolution : Complete Edition est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch au prix de 60 euros environ.
Le saviez-vous ?
Au cours de votre partie, vous serez très probablement étonné de voir vos petites voiturettes se balader dans l’enceinte même des enclos à dinosaures (non sans nous rappeler les bulles de Spielberg !). Mais est-il vraiment possible d’échapper aux pattes pleines de griffes d’un T-Rex à bord d’un bolide de calibre tout à fait standard ? Les paléontologues se sont penchés sur la question (enfin pas exactement, plutôt sur la vitesse de l’animal plus exactement !), et supposent que la morphologie du T-Rex lui empêcherait de dépasser les 40km/h ! Finalement, même en scooter véloce, vous avez toutes vos chances !
Conclusion
Jurassik World Evolution frise l’excellence, mais voit sa valeur dégringoler par un flou omniprésent dans l’ensemble du jeu et quelques ralentissements notables. Passé outre ces aspects, le jeu détient toutes les clefs de la réussite pour retenir le joueur et le pousse à concevoir le parc de ses rêves avec toujours plus de dinosaures. Particulièrement addictif et accessible, les dinos deviennent peu à peu de véritables compagnons pour qui nous sommes prêts à nous plier en quatre, tout en gardant à l’esprit le confort et la sécurité des visiteurs... sans oublier les bénéfices à tirer de tout cela ! Derrière ce flou frustrant, se cache une sacrée pépite, un fossile riche en émotions qui ne demanderait pourtant qu’à briller !
LES PLUS
- L’univers de Jurassik Park bien retranscrit, musiques et héros des films
- Contenu conséquent avec un joli nombre d’espèces de dinosaures
- De bonnes idées permettant de donner plus de richesse au gameplay (gestion, usage d’un véhicule, prise de photographies...)
- Contenu bibliographique intéressant avec beaucoup de données sur les dinosaures
- Traduction française, textes et voix !
LES MOINS
- Flou flou flou flou... et flou !
- Quelques ralentissements redondants (et agaçants...) dans les menus
- Bac à sable à déverrouiller !