Sorti à l’origine en 2003, le premier titre de la série Neighbours From Hell (un voisin d’enfer en France) est passé un peu inaperçu à l’époque et sa suite Neighbour From Hell 2 On Vacation sortie en 2004 n’a pas vraiment fait mieux. THQ Nordic, qui a racheté le studio en charge à l’époque, a donc confié aux Autrichiens de FarbWorks la tâche d’en faire une compilation / remaster. Après 17 ans passés dans sa banlieue, notre voisin d’enfer a-t-il refait correctement sa déco ? Seule Valérie Damidot pourrait répondre à cette question et ça tombe bien, car sa cousine germaine, Vanina Domidat nous a rejoint pour prendre sa place :
Nintendo-Town : Vanina, bonjour. Pourriez-vous nous parler un peu de votre dernier ravalement de façade ?
Vanina : Mon maquillage ?
NT : Non, je parlais de Neighbours Back From Hell.
V : Alors c’est très simple, nous avons été contacté par Mr Woody, un gentil banlieusard, qui se plaignait de son Voisin, Mr Rottweiller. Ce dernier est vraiment très mal élevé, il va même jusqu’à tondre sa pelouse un dimanche après-midi ! Non, mais où va-t-on et je ne parle même pas de son caniche qui martyrise les hortensias de Mr Woody, ni de sa compagne qui se permet de jeter ses ordures dans son jardin.
Trop c’est trop. En voyant les outrages imposés à Mr Woody, avec mon équipe de professionnels, nous avons décidé de prendre les choses en main. D’installer des caméras HD chez Mr Rottweiller et de lui tendre des pièges pour lui apprendre à bien se tenir. Nous l’avons ensuite suivi sur les lieux de ses vacances pour enfoncer le clown et lui ôter définitivement l’envie de mal se comporter.
NT : Mais concrètement, qu’avez-vous fait chez Mr Rottweiller ?
V : En tout, nous avons pu réaliser 24 émissions, 11 directement chez l’habitant et 13 en extérieurs. Je dois bien vous l’avouer, les émissions tournent un peu en rond. Si le principe de voir Mr Woody se faufiler dans le logement, au nez et à la barbe de son voisin, est assez rigolo lors des premiers chapitres, il faut reconnaître que mon client manque cruellement d’imagination. Le voir bourrer les toilettes de papier hygiénique c’est drôle une fois, mais au bout de la 5ème, le public s’ennuie sévère. Bien sûr, certains passages sont plus drôles, comme la fois où Mr Rottweiller voulait exprimer ses talents artistiques pendant que Mr Woody s’ingéniait à ruiner son travail.
D’autres chapitres m’ont aussi permis de voir à quel point un bon enchaînement de blagues pouvait être essentiel pour réussir une émission. Ceux-là demandaient bien plus de réflexion à Mr Woody, mais ils rendaient les spectateurs bien plus actifs devant leur écran. Certaines émissions demandaient même de faire les blagues dans un ordre précis pour pouvoir la valider.
NT : N’étiez-vous pas mal à l’aise de glorifier ainsi la méchanceté ?
V : Méchanceté, tout de suite les grands mots. Non, bien évidemment que non, n’est-ce pas le corps et l’âme de la téléréalité que de montrer les plus bas instincts de nos chers concitoyens ? Et puis franchement, chaque émission dure à peine dix minutes dans le meilleur des cas. En tout juste cinq heures, vous aurez fait le tour. Ce n’est pas dans un laps de temps aussi court qu’on glorifie quoi que ce soit.
NT : Parlez-nous des décors maintenant, qu’en avez-vous pensé ?
V : Moi je dis toujours : le style cartoon, ça ne prend jamais de coup de vieux. Donc là, un petit rehaussage de définition, et hop on envoie à la prod. Ce n’est pas vilain, ce n’est pas joli, c’est du cartoon. Mais moi ce qui m’a le plus gênée, c’est l’attitude de nos personnages. Je veux bien qu’avec mon émission, je ne vise pas le haut du panier. Mais là, ils sont carrément monolithiques. Ils n’ont chacun qu’une seule façon de communiquer : grogner de douleur pour l’un et avoir un rire machiavélique pour l’autre. C’est vite lassant. C’est comme la bande-son, je ne sais pas qui s’en est chargé, mais on tourne vite en rond. Heureusement que les parties sont courtes.
NT : Quand on est chargé d’un tel projet, comment on s’organise au niveau technique ?
V : La technique a posé un peu de problèmes : si Mr Woody répondait au doigt et à l’œil à nos injonctions, son placement par rapport à certains objets pouvait poser problème. Je m’explique : en voulant prendre un objet dans une commode (un feutre pour barbouiller le portrait de Mme Rottweiller mère par exemple), très souvent Mr Woody n’arrivait pas à détecter la susmentionnée commode. Il fallait alors l’éloigner, puis le rapprocher (mais pas trop) pour qu’il puisse l’ouvrir. Je dois bien vous avouer que lorsque le timing était serré, c’était un brin frustrant.
Conclusion
Nintendo Town : Eh bien, merci pour votre disponibilité, un petit mot pour conclure ? Vanina : Je ne vous dirais pas que Neighbours Back From Hell est l’émission dont je suis la plus fière. Le travail de lifting fait par FarbWorks est assez léger et surtout, le manque d’animation de nos voisins ennuie vite. Mais, sur des sessions courtes, l’humour des situations et les mécaniques de puzzle / infiltration sont plutôt sympathiques. Pour tous ceux qui n’ont pas connu les originaux de 2003 et 2004, son petit prix (15€) permet de découvrir son style atypique et attachant bien que trop redondant pour tenir sur la longueur. Un bon petit passe-temps, pas trop difficile à suivre, qui se découvre et s’apprécie par petites touches.
LES PLUS
- L’humour noir du concept…
- Les missions courtes s’enchaînent rapidement
- Le style cartoon assez rigolo…
- Son prix assez doux
LES MOINS
- …mais trop répétitif
- …malgré le peu d’animations différentes
- Durée de vie trop courte
- Le placement approximatif de Woody
PTDRRR ! Excellente ITW XD
lololol
c’est du journalisme de pointe….