Pourquoi j’aime ma Nintendo Switch ? Parce que c’est une CONSOLE de jeu. Une console à la fois portable et de salon. Une console qui permet de faire tourner des hits qui transcendent notre média préféré tel Zelda BOTW ou Super Mario Odyssey, mais qui permet aussi à toute une scène indépendante, voir à des programmeurs formant une équipe à eux tout seul d’exprimer leur talent et leur sensibilité dans un projet qui leur tiens à cœur. Je pense notamment à des jeux tels que Baba Is You ou Axiom Verge. Des petits jeux qui portent une idée et qui permettent des heures de plaisirs.
Pourquoi je vous parle de ça, tout simplement parce que pour moi, Double Pug Switch (et je ne juge pas de ses qualités intrinsèques pour l’instant) fait partie de ces jeux qui n’ont rien fait pour se retrouver sur une console, et donc sur Switch.
Un peu de gentillesse quand même
Développé par le studio The Polygon Loft, Double Pug Switch commence plutôt bien : son scénario digne, d’un épisode du dessin animé le laboratoire de Dexter, est débile à souhait et bien mis en scène : Vous êtes le chien-chien à sa mê-mêre d’une scientifique en plein travail. Malheureusement, son autre perfide compagnon, donc un chat, lui sabote le boulot et vous envoie conjointement dans une autre dimension. Heureusement, vous pouvez communiquer par la pensée avec votre pourvoyeuse de croquettes qui vous explique alors qu’il faut ramener le vilain matou pour le punir. Elle vous explique aussi que vous avez la possibilité de switcher entre deux dimensions, ce qui permet de modifier la physionomie du niveau – donc de faire apparaître des plateformes qui n’était pas là avant.
Les graphismes sont choupy tout plein. Très colorés et plein de détails, en tout cas sur l’arrière-plan. Le premier plan est bien plus simple : des plateformes rectangulaires de couleurs et des pics. Les nuances de couleurs différentes indiquent la dimension dans laquelle il faut se déplacer. La lisibilité est très bonne et le choix des couleurs permet de se repérer très facilement. Par contre la largeur d’affichage est très courte, ce n’est pas la peine de chercher à planifier votre parcours, tout se fait aux réflexes.
Toujours dans le délire assumé, votre carlin est personnalisable via la boutique et la monnaie in game. Vous la récupérerez, assez difficilement, en ayant recourt à vos réflexes de ninja ou à un retour acharné sur les niveaux. Une fois celle-ci suffisante, vous pourrez pimper votre carlin tel le chapelier fou. Beaucoup de hauts de forme avec beaucoup de références vous attendent, du casque de 2001 l’Odyssée de l’espace au masque tiki de Crash Bandicount. C’est assez drôle et ça encourage à aller au bout des niveaux et/ou à les refaire pour obtenir plus de pièces.
Laissons la bride sur le coup à la méchanceté
Double Pug Switch sent bon le Die ‘n Retry, sauf que non. C’est un side scrolling runner à la Flappy Bird. Un genre agréable et exigeant, mais dont le gameplay simpliste est adapté à des parties courtes sur mobile. Qu’à cela ne tienne, sans doute le titre sera adapté pour être agréable sur une console (nomade ou de salon)… et bien non. Pire le choix des touches nuit au jeu : dans Double Pug Switch, seules deux touches sont nécessaires. Pas de déplacement au stick, pas de changement de caméra, pas de visée, juste deux boutons.
La Switch comporte deux fois six boutons, six sur chaque joy-con, et personnellement j’ai deux mains dont je me sers pour jouer (vous le voyez venir le problème ?). Pourquoi a-t-il fallu que les deux boutons choisis soient les boutons A et B ? Seul le joy-con de droite est utile, okay. Mais pourquoi deux boutons si proches, même ZR et B j’aurais compris. Là non, on ne peut jouer qu’avec un seul doigt. C’est une négation totale de l’évolution des manettes depuis 40 ans. Pas grave me direz-vous, un petit tour dans les options pour changer tout ça… eh bien non. Tu joues avec ton doigt. Voilà au singulier. Pas de bras pas de chocolat, un doigt… patatras, les pieds dans le plat. (je n’avais pas de nougat aussi)
Le prix est au sujet aux critiques : déjà qu’il n’a pas du tout été adapté à une utilisation sur console, il se paie en plus le toupet de multiplier son prix d’achat par 4 passants (au moment où j’écris ces lignes) de 2€ sur IOS à plus de 8€ sur l’eShop. En fait, moins c’est adapté au support et plus c’est cher.
Double Pug Switch est un jeu développé à la base pour téléphone portable (sur lequel il fait très bien le taf). C’est un titre répétitif, exigeant et adapté aux parties courtes. Mais c’est un titre frustrant qui agace très rapidement et qui n’a rien de compétitif vu qu’il n’y a pas de score partagé. Tous ces facteurs diminuent encore son intérêt sur une console, qu’elle soit portable ou de salon.
Et pour en finir avec ce qui ne va pas : après une mort, chaque nouveau départ à un checkpoint se fait sans prévenir, pas de 3-2-1 go !. Et comme le jeu est très rapide, on se retrouve à mourir bêtement en boucle.
Conclusion
Sorti à la base sur téléphone portable, DoublePug Switch n’a pas fait les efforts nécessaires pour s’adapter au monde des consoles. Si ses mécaniques sont adaptées à une utilisation nomade, tactile et à de courtes sessions de jeu, son portage sur Switch n’a pas su tenir compte des spécificités de la console. Certes, le jeu en nomade est toujours possible, mais l’ergonomie des contrôles est tout bonnement catastrophique : deux boutons pour un seul doigt. Pas de gameplay autre qu’un test de réflexe. C’est bien trop limité pour tenir sur la durée. Ajoutez à cela son prix 4 fois plus important que sur smartphone et vous comprendrez que si, effectivement, DoublePug Switch a beaucoup de qualités, elles sont bien plus visibles sur téléphone.
LES PLUS
- Des mécaniques de gameplay simples…
- La personnalisation chapelière du notre avatar canin est très drôle
- L’introduction digne d’un épisode du laboratoire de Dexter
- Un challenge corsé, mais finalement assez court
LES MOINS
- … et donc vite lassantes
- Les contrôles : pas adaptés à un jeu à la manette et qui en deviennent ridicules (un doigt pour deux boutons)
- Pour de temps de préparation au checkpoint
- Le prix 4 fois supérieur à la version smartphone
- Frustrant après 15 minutes de jeu