Captain Sabertooth est un personnage emblématique pour les petits Norvégiens, que l’on trouve, avec sa bande de joyeux pirates, dans plusieurs livres, séries, dessins animés et même films de cinéma. Le jeu vidéo nous permet d’entrevoir l’univers coloré, au bon parfum de rhum et de bananes de cette série. Pour résumer en quelques mots l’histoire, nous avons droit à du classique de chez classique : le tyran Maga Kahn a dérobé un diamant magique. Il va falloir l’estourbir, lui et ses armées de singes casqués, pour récupérer ce qui fait briller les yeux du Captain Sabertooth.
Soyons clairs : le jeu, avec cet univers, s’adresse aux enfants (qui pourront incarner au choix une petite pirate ou un petit moussaillon) et les premières heures de jeu laissent à penser, d’ailleurs, que l’on a affaire à un jeu destiné exclusivement aux moins de 10 ans. Facile, nous avons droit au b.a-ba du genre avec des phases de plateforme à la fois simples et mimis et des ennemis qui font plus sourire que peur. Voyez plutôt : les cracrabes, le serpent sauteur, le sanglier grognon, l’autrutruche… Le jeu est très peu punitif, car chaque ennemi que l’on tape gaiement libère, en plus de pièpièces rondouillardes, au minimum un (cœu-)cœur. Il est donc très facile de refaire le plein de vie et d’être rarement inquiété. Les checkpoints sont nombreux, le game over inexistant, tout est easy !
Heureusement, c’est relevé à la sauce metroidvania, plutôt en vogue ces temps-ci, avec quatre grandes îles à explorer et de nouvelles capacités à glaner pour pouvoir progresser (des basiques pour ce genre de jeu comme l’épée, la fronde, s’appuyer contre les murs, la corde-grappin, la torche, etc…)
Et puis… Et puis, Captain Sabertooth va nous surprendre. Ce sera toujours entre guillemets facile (il y a des cœurs partout !), mais sur la fin de la seconde île, des pièges retors vont se dresser face à nous, nous réclamant un inhabituel timing où l’on va devoir enchaîner 3, 4 actions sans se tromper, à la seconde près.
Un coup de semonce, car on va bien être à un poil de barbe de s’arracher le seul cheveu que l’on a sur le caillou sur la troisième île, avec trois quatre passages exigeants qui mettront à rude épreuve notre patience. Ne parlons pas de l’ultime île qui dans son genre est assez ultime !
Lorsque ça se corse d’ailleurs, la jouabilité montre ses limites, et même de grosses lacunes. Sur la terre ferme, notre personnage s’avère un peu raide et son saut est étrangement flottant. La glissade sur le coin d’une plateforme à la réception d’un saut n’est pas moins étrange.
À la nage, accélérer devant une poiscaille qui ne nous lâche jamais relève de l’utopie : on perd de la vitesse dès lors que l’on change de direction. Se faire toucher plusieurs fois par le même poisson est plutôt rageant. Globalement, le jeu manque un poil de souplesse. Au moins, il ne manque pas d’idées pour nous faire traverser ses îles.
Captain Sabertooth ne révolutionne jamais le genre de la plateforme, mais la plupart des pièges et parcours en platesformes mobiles demandent un peu plus que des réflexes : il y a une petite part de réflexion pas désagréable. Avec cette difficulté qui monte d’un coup, Captain Sabertooth prend une tournure intéressante. Les programmeurs ont pris un malin plaisir à nous perdre sur la map avec des marqueurs de quête plutôt rares, voire absents, ce qui implique pas mal d’allers-retours (et à de rares moments, il faut bien l’avouer, un peu pénibles) pour retrouver notre chemin. Cela nous incite aussi à explorer le moindre des recoins du jeu et à collecter le moindre des souvenirs pour garnir notre fond de cale. À noter que l’aventure, assez longue, est entrecoupée de quelques mini-jeux sympathiques et bien réalisés, pour souffler, comme du tir au canon ou du rafting sur grosse bûche.
Graphiquement, c’est cartoon dans l’esprit Donkey Kong Country (sans rivaliser toutefois avec le titre de la Super Nintendo). Il y a un effort pour rendre chacune des îles et chacune des zones les composant unique (en dehors des fonds marins qui se ressemblent tous). L’ensemble reste néanmoins un peu baveux (ou flou, c’est au choix), que ce soit sur la télé ou en mode portable. La bande-son, de son côté, assure l’essentiel, et c’est une bonne chose : une ambiance « pirate » et des voix pleines d’entrain, en anglais, pour ponctuer nos exploits.
Conclusion
Nom d'un poulpe cul-de-jatte ! C'est un metroidvania qui, ma foi, a du coffre. En dépit d'un style un peu scolaire et d'une somme de défauts, comme cette jouabilité en décalage avec l'exigence que nous réclame certains passages, le jeu arrivera néanmoins à plaire aux enfants pirates... Et intéressera les flibustières mamans et moussaillons papas.
LES PLUS
- Un univers pirate sympathique
- Pour les joueurs de 7 à 77 ans (après, c'est mort !)
- Quatres îles vastes et uniques à explorer
- Une seconde partie exigeante
LES MOINS
- C'est flou !
- Un perso un peu raide
- Des sauts un peu flottants
- Les passages sous l'eau
- Quelques allers-retours plombants
Je trouve ce jeu super j aïs 59 ans et je me régale bravo