Tandis que les fêtes de fin d’année arrivent à grands pas, amenant avec elles une pointe de ferveur et de frénésie malgré la conjoncture actuelle bien différente de tout ce que nous avons pu connaître jusqu’alors, prenons quelques instants pour souffler… Et laissons pénétrer dans nos demeures une histoire empreinte de poésie et de simplicité, avec une expression de nos émotions pures et sincères. C’est dans cette atmosphère quasi onirique que nous vous proposons de plonger aujourd’hui au cours d’un test révélateur d’un petit bijou de sincérité.
Développé par Mojiken et Toge Productions, édité par Toge Productions et Chorus Worldwide, When the past was around est une aventure de style point and click qui ravira ceux qui s’opposent aux paroles inutiles et aux personnages désespérément prolixes. Cette fois ci, aucun dialogue, aucun texte… et pourtant, les messages, et surtout les émotions y sont multiples et parviennent à s’entrecroiser dans l’esprit du joueur tandis que se dévoile peu à peu l’histoire d’une jeune femme esseulée dans son univers singulier, en quête d’un amour véritable comme nombreuses demoiselles de son âge.
Tu pointes ou tu cliques ?
Tel un point and click traditionnel, le joueur est invité à découvrir chaque tableau du jeu au fil de multiples essais et nombreuses tentatives souvent infructueuses, parfois victorieuses. Le soft a l’élégance d’offrir des espaces vivants, avec la possibilité (et le petit plaisir, il est vrai) de ravager des pots de fleurs, de balancer avec fracas des piles de livres au sol… les actions y sont multiples et, bien que nombreuses, ne déboucheront guère sur un indice, la mobilité des lieux confère aux environnements plus de profondeur et de sincérité. Le joueur est ainsi invité à déplacer un curseur (qui se transformera en passant sur un objet cliquable), et à se balader au fil des tableaux en faisant glisser l’image de droite à gauche. Les personnages eux, restent maîtres d’eux même et globalement fixes, avant de s’aventurer dans le tableau suivant.
Les développeurs ont fait le choix d’adjoindre au soft la possibilité de visualiser rapidement l’ensemble des objets sélectionnables afin d’éviter de cliquer partout. Certains joueurs seront alors ravis de pouvoir avancer à toute vitesse dans cette aventure (peut-être pas la meilleure stratégie au vu de sa durée de vie…), quand d’autres prendront le temps de découvrir chacune des cachettes.
Bien entendu, certains objets sont à collecter afin d’en faire usage par la suite. Néanmoins, il ne sera guère possible de les combiner. L’aventure se concentre avant tout sur la bonne cohésion de vos différentes actions et sur ses énigmes, nombreuses mais assez inégales dans leurs difficultés au fil de votre avancée. L’ensemble est en effet logique, et un bon sens de l’observation, un brin de mémoire et un soupçon de jugeote seront les ingrédients parfaits jusqu’à la fin de l’aventure.
Une interprétation au rythme du ressenti
Ne disposant d’aucun dialogue, chaque joueur sera libre d’interpréter le soft à sa manière, selon son ressenti et sans doute un peu son émotivité. La grande majorité aura pris soin de lire et relire la description du jeu afin de parfaitement comprendre le thème abordé dans cette aventure. Pour autant, en prenant un peu de recul sur ces quelques lignes disponibles dans le descriptif et en se concentrant vraisemblablement sur le jeu en lui-même, il est parfaitement possible d’y voir bon nombre de parallèles, tout en gardant l’esprit amoureux. L’attirance sans équivoque de cette jeune femme pour l’homme Hibou ne fait pas débat, mais l’ensemble des événements traversés par le couple et les multiples mises en scène qu’offre le jeu, peuvent laisser supposer plusieurs interprétations. En effet, nous devons admettre qu’au fil de nos discussions chez NT, nous n’avions guère la même vision de cet amour. Par ailleurs, pourquoi un hibou…? Une fois encore, aucune véritable bonne réponse, chacun y perçoit ce qui lui semble être juste…
Quelques dessins délicatement animés
Si chacun sera libre d’interpréter cette histoire à sa guise, difficile en revanche de ne pas être unanime sur la qualité graphique et sonore du soft. Chaque tableau se dévoile avec beaucoup d’élégance, dessiné avec finesse sans pour autant être surchargé de détails. L’ensemble s’apparente à un bien joli dessin animé sans parole.
La musique tient une place toute particulière au sein de cette aventure. Le hibou et son acolyte à cordes, un violon dont la mélodie vous accompagnera tout au long de l’aventure, sont difficilement dissociables et l’attachement pour cet homme se transmet à la musique qui devient toute aussi forte dans le cœur de notre jeune femme éperdument amoureuse.
Le seul véritable bémol de cette aventure réside dans sa durée de vie, assurément bien trop courte. Les amateurs du genre parviendront à atteindre le générique en deux heures, les autres devraient y parvenir en moins de quatre heures. Une aventure belle et originale qui aurait mérité un peu plus de contenu pour assurer une durée de vie supérieure. Néanmoins, la qualité n’en reste pas moins à souligner et nous avons incontestablement apprécié le voyage auprès d’Eda.
When the past was around est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch pour 9 euros environ.
Le saviez vous ?
Au cours de nos recherches, nous avons eu la surprise de découvrir une légende particulièrement intéressante pour le jeu que nous venons de traiter… en effet, cette dernière raconte que quiconque croiserait le regard terrifiant d’un homme hibou, deviendrait aussitôt muet pendant des jours, voir même des semaines, totalement ravagé par la peur.
Sacrée coïncidence avec le choix de l’animal du jeu, n’est ce pas…
Conclusion
When the past was around est un charmant point and click empreint de beaucoup de douceur et d’amour. Reflétant avec élégance la passion d’une jeune femme pour un homme singulier, à commencer par son aspect, le joueur est invité à parcourir de multiples tableaux dans lequel se camouflent de nombreux secrets. Pourvue d’énigmes de difficultés variées mais toujours accessibles, l’aventure se déploie sous des traits propres et soignés, accompagnée par une musique omniprésente et capitale pour la bonne compréhension de l’histoire. Trop court, le voyage n’en reste pas moins agréable et plein de sincérité pour qui parvient à ouvrir ses émotions.
LES PLUS
- Belle réalisation graphique, simple mais soignée
- Une atmosphère musicale redondante mais efficace, nous plongeant avec exactitude dans l’univers de Eda
- Un point and click traditionnel, touche à tout !
- Des énigmes qui ne se perdent pas dans des détails farfelus comme il est coutume dans les points and click
- Un jeu sans parole, laissant place à plusieurs interprétations possibles
LES MOINS
- Trop court. Comptez deux à quatre heures pour atteindre le générique de fin.