Ah être méchant, c’est tellement bon. Le dépeçage d’animaux vivants sans anesthésie y’a qu’ça de vrai. Faire souffrir une petite sœur… Alors, soyons heureux, car Undead & Beyond de Ominous Entertainment vient d’arriver rien que pour nous sur Nintendo Switch. Autant être franc tout de suite, pour notre plus grand plaisir, va y’avoir du sang et du zombie. Mais pas juste une rigole pour faire plaisir aux Kevins de 11 ans, là ça va gicler par hectolitre et nous allons pouvoir refaire la déco du salon juste après. Alors prêt, feu, dépecez !
C’est un beau zombie, c’est uuuuune belle histoire
Quand un jeu vidéo démarre, il est très important de créer de l’empathie pour son personnage principal. Nous découvrons donc le bon docteur Beyond, un homme plein de joie de vivre, surtout lorsqu’il a les mains bien enfoncées dans un cadavre. Pourquoi me direz-vous, mais pour le ramener à la vie bien sûr. Alors certes, ce zombi nouveau-né aura sans doute un peu de mal à trouver sa place dans la société. Mais est-ce sa faute si la susmentionnée société n’accepte pas que l’on dévore son voisin de palier ? En tant que personne saine de corps et d’esprits, il est bien évidemment de mon devoir de dire que non, ce n’est pas sa faute. Et si des militaires veulent nous empêcher de mener à bien nos travaux et bien nous serons dans l’obligation de réagir. RÉVOLUTION !!! QUE TOUS CEUX QUI SONT CONTRE L’OPPRESSION DES ZOMBIS SE SOULÈVENT ET PRENNENT LES ARMES !!!!! Et s’ils ne le font pas, ils se feront bouffer…
Nous voilà donc au fin fond d’une base militaire qui, comme de par hasard, n’accepte plus nos travaux soi-disant amoraux. Et bien soit, c’est avec nos amis zombis que nous nous fraierons un passage vers la liberté. Et s’il faut en recruter quelques-uns via les cadavres encore suintants du personnel scientifique ou militaire et bien, comme on dit, plus on est de fous et plus y’a de zombis…
En tant que génie du mal, nous avons bien évidemment mis au point un plan infaillible pour venir à bout de cette résistance insipide qui va se mettre en travers de notre route. D’abord, notre arme principale : la piqûre magique ! (la même que celle de votre médecin qui n’est pas censé faire mal…) qui transforme les cadavres en être assoiffé de cerveaux. Deuxième arme : la matraque. Avec ça, on tabasse violemment et après … piqûre ! Faudra juste faire gaffe, autant nos bons petits zombis sont aisément remplaçables autant nous le sommes bien moins. Pour en finir avec ce plan savamment orchestré, que trouve-t-on dans une base militaire : des drones explosifs, des moustiques infectés par notre sérum magique et d’autres joyeusetés du même genre. Il est même possible de se cacher dans des armoires. Elle n’est pas belle la mort ?
Et c’est ainsi que nous allons parcourir gaiement l’ensemble des 14 niveaux disponibles. Chaque niveau demandant entre 5 et 10 minutes pour se conclure, la durée de vie est assez courte. La partie la plus délicate se déroulera souvent au début de notre déambulation dans ces levels. Ben oui, sans zombis pour nous épauler, nous sommes seuls et un peu nus. Il va falloir se montrer discret pour se constituer une nouvelle famille aimante, disciplinée et sanguinaire. Mais très vite, les voir grandir, progresser et devenir indépendant fait notre fierté de père aimant. Chaque contamination entraîne la hausse de notre niveau d’expérience, améliorant ainsi nos créatures par de subtiles mutations les rendant explosives, ou capables de tir à distance. Ce n’est pas beau la science ?
Voici venue le temps des cris et du sang
Avec un début aussi prometteur, il fallait que la technique suive. Et c’est le cas. Tout en pixel art, la partie graphique de Undead & Beyond est une réussite. Fourmillant de détails tant au niveau des décors que de l’animation des personnages, la lassitude n’est jamais présente. Les assets des levels se renouvellent peu, mais ceux-ci étant courts, cela ne pose aucun problème. Les animations des Pnj (ennemis ou zombis) sont assez réussies tant dans leur déplacement, dans leur trépas ou dans leur renaissance zombiesque. Les éclaboussures de sang sont bien évidemment présentes tout au long de notre évasion. Elles sont amusantes sans non plus être exubérantes.
La musique est très agréable aussi, elle ne se renouvelle pas beaucoup, mais comme elle rappelle fortement Castlevania sur Super Nintendo, il est difficile de lui reprocher quoi que ce soit. Les bruitages, quant à eux, font la part belle aux Mouiargh ! et autres Spruitch ! C’est très imaginé, ajoutons à cela un peu d’armes automatiques et nous aurons l’essentiel de la bande-son de Undead & Beyond : elle colle parfaitement au titre sans rien enlever au plaisir du jeu.
Toujours concernant la technique, plus nous avançons dans un niveau et plus notre famille s’agrandit. Il n’est pas rare de se promener dans le stage en compagnie de plusieurs dizaines de sous-fifres. Aucun ralentissement ne vient ternir ce tableau écarlate. Nos zombis mènent leur vie sans rien nous demander. Ils sont très autonomes et c’est sans doute le seul point faible du jeu. Nous nous contentons de parcourir le niveau en faisant naître les zombis que l’infection aurait manqués. Dans les derniers niveaux, il faudra bien que nous nous occupions un peu des lance-flammes pour venir en aide à nos zombis, ce qui relancera vivement l’intérêt du jeu, mais cela reste à la marge et l’essentiel du gameplay se fera en début de stage. C’est finalement un jeu assez contemplatif.
Les contrôles répondent au doigt et à l’œil, l’utilisation d’un drone entraîne le ralentissement du temps nous offrant un temps plus qu’agréable pour bien viser. Il est même possible de s’amuser à ralentir le temps, non pas pour lancer un drone, mais juste pour assister à l’éclaboussante mort au ralenti d’un de nos ennemis.
Pour en terminer avec ce test, les quelques phrases que nous aurons à lire seront en anglais. Elles consistent généralement en quelques mots et ne gênent en rien le déroulement de la partie pour les non-anglophones, mais elles ajoutent une touche d’humour noir qui sied à merveille au titre d’Ominious Entertainment.
Conclusion
Undead & Beyond a tout du parfait petit divertissement. Ces niveaux courts s’enchaînent rapidement et offrent un challenge adapté à tous les publics. Les amateurs de jeux à l’univers décalé se plairont à contrôler un docteur fou, tout comme les amoureux de l’humour noir. Les graphiques en pixel art fourmillent de détails et si nous aurions aimé qu’ils se renouvellent un peu plus, ils permettent une animation sans faille, peu importe le nombre de zombis à l’écran. Enfin la durée de vie globale assez courte est un crève-cœur tant il est plaisant de contrôler notre bon docteur Beyond et tant nous souhaitons connaître les suites de ses aventures. Undead & Beyond est l’un de ces jeux qui laissent espérer une suite.
LES PLUS
- Les graphismes en pixel art sont une réussite
- En début de partie, le gameplay est intéressant…
- L’humour noir des textes apporte un plus à nos déambulations
- Challenge est adapté à tous…
- Contrôles sont parfaitement maîtrisés
LES MOINS
- … Mais une fois la montée en puissance de nos zombis, il peine à se renouveler
- … Mais il offre peu de rejouabilité.
- Quel regret de voir la fin du jeu arrivé au bout de 2 heures