Un rogue-like ! Un ! Ou disons, encore un ! Collapsed s’ajoute à la (très) longue liste des jeux indés sur Switch, avec un héros sans peur et sans reproche, des niveaux générés de manière aléatoire, un loot permanent et un sale goût de mort qui reste bien au fond de la gorge. Sur ce dernier point, comme dans tout bon rogue-like, au début, nous allons manger la poussière ; mourir à n’en plus finir pour un jeu d’essais-erreurs, histoire de muscler notre perso au mieux et en finir une fois pour toutes de toute cette adversité.
Avant de débarquer dans ce petit monde post-apo forcément hostile, nous avons le choix entre 4 personnages : le faucheur, le dévoreur, le guerrier et la peste. Quatre « cavaliers de l’Apocalypse », quatre emplacements de sauvegarde, quatre classes et donc, a priori, quatre manières d’aborder ce run and gun des plus classiques dans la forme. Au menu des niveaux : de l’action, de la plate-forme, des ennemis et du bon bourrinage des familles à base de coups d’épée et de tirs qui illuminent l’écran de la Switch. À noter que la mort, lorsqu’elle intervient, est finalement assez peu punitive. En dehors du sempiternel retour à la case départ, nous gardons l’intégralité de nos attributs et de nos armes et il n’y a pas de malus.
Collapsed parvient surtout à se distinguer de la masse des rogue-like par son immense arbre de compétences, qui fait penser au sphérier de Final Fantasy X, avec de multiples embranchements à débloquer à l’aide de cristaux, ces mêmes cristaux que des ennemis ou des portails lâcheront durant la joute. Il y aura également du loot, du loot et du re-loot d’objets en tout genre, lesquels amélioreront nos capacités (martiales, mais pas que). Il y a aussi de quoi faire avec quelques portails spécifiques pour fabriquer afin de créer des objets encore plus puissants.
Sans explication, il faut bien une ou deux bonnes heures de jeu pour bien comprendre les subtilités de la montée en niveau de notre perso, qui sont avant tout liées au niveau des objets eux-mêmes. Plus on avance dans le jeu, plus on tabassera des ennemis et des boss et plus les objets gagneront en niveau et nous aussi.
Autant le dire, vous allez être noyé par le loot, alors que nous n’avons au départ qu’une poignée d’emplacements disponibles (3 pour les attaques de mêlée, 3 pour le tir, 3 pour l’armure et 2 spéciales), une réserve in-game limitée et un coffre, au calme, entre deux parties. Coffre, qui pour l’anecdote, est commun aux quatre persos. Si d’aventure vous vous lancez dans une nouvelle partie avec un autre perso, vous pourrez profiter de l’arsenal patiemment glané dans une précédente partie. Un petit plus non négligeable.
Vu le nombre d’objets obtenus, cela devient surtout un véritable casse-tête de gérer l’inventaire de son perso ; surtout si nous avons le malheur d’accumuler depuis le début les objets inutiles en fond de cale. Le fameux coffre est lui-même limité en emplacements et il est impossible de se délester directement des objets indésirables. Pour cela, il faut impérativement se trouver dans un niveau. Il faut ainsi de longues minutes pour trier et transvaser les objets dont nous voulons nous débarrasser dans notre réserve avant de repartir à l’assaut des niveaux. Et pour trier, il faut aussi comprendre ce qui a de l’intérêt ou non, ce qui est loin d’être évident, d’où les nombreux essais-erreurs, tâtonnements inhérents au genre.
Durant nos multiples tentatives, nous avons droit à trois types de décors (ruines urbaines, sous-terrains, jungle), des environnements peu variés, mais assez fins, pour des niveaux qui nous offrent chacun trois portails principaux. Ces portails libèrent d’abord des monstres, avant de libérer du loot ou bien la sortie vers le prochain niveau. Tout cela est ponctué, bien entendu par des boss. Du classique de chez classique, efficace, mais ne vous attendez pas à des surprises. Le jeu va vous proposer les mêmes vagues de niveaux, parfois sans émotion, sur une bande-son faisant son travail à défaut d’être inoubliable. L’histoire nous est délivrée par des bribes de messages cryptiques, autant dire qu’elle sera le cadet de nos soucis.
Notre perso, quelque soit le perso, est agréable à manier, que ce soit en mêlée ou à distance, en pleine course ou lors des sauts. Le jeu est amusant dès lors que nous avons le sentiment de progresser. Et nous progressons bien au début, mais les compétences à débloquer demandent beaucoup de ressources et cela peut devenir fastidieux de jouer uniquement pour récolter des cristaux.
Quant à l’armement et quelques soit le perso, l’attaque à distance devient trop rapidement surpuissante. Essayez donc de cumuler tir téléguidé et ricochets possibles contre les murs, il n’y aura plus grand monde autour de vous. Le problème de Collapsed est de nous donner ce sentiment de surpuissance bien trop vite, alors que notre progression est beaucoup trop lente pour l’arbre de compétence ou pour ce qui est de notre barre de santé.
Cependant, tout compte fait, Collapsed est un titre intéressant et offre une bonne grosse dose d’action et de plaisir pour les joueurs, patients, dans un univers S.F. des plus élégants.
Conclusion
Rogue-like des plus classiques façons run and gun, Collapsed va vous procurer du plaisir pour peu que vous soyez patient, et accommodant, pour vous aventurer dans son arbre de compétences des plus complexes. Gare à ne pas vous noyer devant un loot permanent, omniprésent et presque fatigant. Plus méchant que les monstres eux-mêmes, il risque à lui tout seul d'en décourager plus d'un…
LES PLUS
- Classique et efficace
- Une action plaisante
- Maniement agréable
- Univers S.F. sobre et élégant
- Arbre de compétence impressionnant
LES MOINS
- Histoire accessoire
- Ultra répétitif
- L'enfer de l'inventaire
- Progression fastidieuse