La Neo Geo Pocket a voulu jouer dans la cour du GameBoy… Malheureusement, elle n’a pas résisté à l’attaque GameBoy Advance… SNK propose des portages de certains titres emblématiques de sa portable sur la Nintendo Switch.
Fatal Vs Street
La série Fatal Fury a débuté en 1991, quelques mois après la sortie de Street Fighter 2… Depuis les deux franchises n’avaient de cesse de « s’affronter », bien qu’au final, leurs jeux soient bien différents. Entendons-nous bien, dans la forme il s’agit dans les deux cas d’un jeu de baston, avec sa galerie de personnages tous plus cocasses les uns que les autres. Néanmoins, l’une des principales nouveautés apportées par Fatal Fury, était la possibilité de combattre sur des plans différents. Imaginez qu’un adversaire vous envoie une boule de feu, une pression sur une touche vous permet de l’esquiver en allant sur l’arrière-plan (ou l’avant). Évidemment certains personnages disposaient de coups permettant de couvrir les différents plans. L’autre spécificité de Fatal Fury, c’était (c’est) sa technicité, en effet les coups spéciaux sortent moins facilement que sur Street Fighter et les demi-quarts de rotation arrière + coup de poing sont légions, il s’agissait donc d’un titre plus « exigeant » dans son apprentissage et donnant parfois l’impression d’être plus difficile… mais trêve de blah blah, revenons à ce Fatal Fury : First Contact version Nego Geo Pocket qui finalement, ne reprend pas tous les codes du jeu original…
Les frères Bogard dans ta poche !
En effet, la version sortie sur Neo Geo Pocket, bien qu’étant un portage du titre arcade Real Bout Fatal Fury 2 est dépourvue de certaines fonctionnalités (limites de la console d’origine oblige). Donc oubliez tout ce qui est relatif au changement de plan, ce n’est pas possible dans cette version ! Le contenu proposé est relativement chiche, un mode 1 joueur et un mode 2 joueur et puis… c’est tout ! Au niveau des personnages jouables, vous avez le choix entre 11 personnages jouables ( + 2 déblocables), comparé à ce que l’on peut trouver maintenant dans un jeu de baston, c’est peu… Mais pour l’époque c’était plutôt pas mal ! On retrouve forcément les personnages phares de la franchise, comme les frères Bogard (mais si vous savez, Terry avec la casquette rouge dans Smash Bros ! ), le frimeur Ryuji Yamazaki, capable de vous mettre la pâtée avec une main dans la poche, Billy Kane et ses bâtons enflammés, la populaire et plutôt « sexy » et redoutable Mai, bref ils sont presque tous là !
La Neo Geo Pocket, une borne d’arcade dans ta poche ?
Au niveau du rendu, le jeu est en « couleurs » avec un rendu un peu plus varié niveau couleur qu’une Game Boy Color (146 couleurs en simultané possible à l’écran contre 56 pour le GBC), pas de quoi s’extasier, mais au niveau des sprites, les persos sont immédiatement reconnaissables. Pour la peine, ils ont par contre un aspect Semi-SD, Grosses têtes, Grosses mains, Gros pieds et corps un peu plus petit… à l’écran ça rend plutôt bien, les animations sont franchement fluides et détaillées (bien plus qu’un Street Fighter 2 sur GBC s’il fallait comparer). L’avantage de ce mode Semi-SD, c’est qu’il permet de suivre facilement les actions à l’écran, en proposant parfois des animations plutôt fun. Au niveau prise en main, le jeu ne s’en sort pas mal… Pour rappel on est sur une version portable, avec deux boutons d’actions (et pas un de plus), toutefois les développeurs ont bien géré l’absence de boutons, ainsi un appui bref sur le bouton poing donne un coup de poing faible et un appui prolongé, un coup de poing fort (idem pour le bouton coup de pied). L’ensemble répond vraiment bien et même si le stick de la Switch ne remplacera pas celui de la NeoGeo Pocket (qui était plutôt pas mal pour l’époque), vous arriverez à sortir quelques combos à force d’apprentissage au gré de vos affrontements. Bien qu’il ne soit pas possible de basculer entre les plans, certains coups donnent un réel effet de profondeur (par exemple lorsque Billy file un coup de bâton de la gauche vers la droite). Les parties s’enchaînent assez vite et vous serez récompensé, au terme de vos affrontements, par deux images mettant votre personnage dans une situation plus détendue. Notez également que si vous perdez un match, vous avez la possibilité de changer des options après utilisation de votre continue, permettant par exemple de réduire la vie de votre adversaire au ¾ ou d’avoir votre jauge de super au Max… De quoi faciliter la tâche à ceux qui n’aiment pas perdre.
Paye ta Neo Geo Pocket !
Au niveau des options du jeu, il est possible de paramétrer à son lancement, la date et l’heure, la langue (Anglais ou Japonais) et aussi l’affichage. En gros, vous pouvez afficher dans l’écran de votre Switch, une Neo Geo Pocket avec en son centre l’écran de jeu, vous pouvez même choisir le skin de votre Neo Geo Pocket (Bleu, Rose, Militaire, Transparente, etc…). Bon, on ne va pas se mentir, cet affichage bien qu’original ne rend pas l’ensemble vraiment lisible, le jeu étant réduit à un format proche de 4 timbres-poste. Au-delà de l’aspect « Gadget » de cette fonctionnalité, vous pouvez également activer un filtre « pixel » donnant un aspect encore plus rétro à l’ensemble. Bien entendu il est possible de zoomer sur l’écran de jeu, afin d’obtenir un affichage proche du 4/3. « L’émulateur » permet également de revenir en arrière lors d’un combat et aussi d’accéder au manuel du jeu (en Anglais et en couleur) contenant également la liste des personnages et les commandes de leurs coups spéciaux. et puis… c’est tout ! Reste donc le mode 2 joueurs que nous n’avons testé qu’en mode portable, l’effet est d’ailleurs assez « original », votre écran est coupé en deux et incliné sur la diagonale, cela permet aux deux joueurs d’avoir le même affichage à l’écran, comme s’ils étaient chacun sur une Neo Geo Pocket, chacun son Joy-Con en main (en mode docké l’affichage reste visiblement « classique » sans écran coupé). Un peu déroutant, il a au moins le mérite d’être présent… En effet, on regrette que SNK n’ait pas proposé davantage de contenus supplémentaires (un mode Remix, des décors en plus, des bios complètes des différents persos, un historique de la série…), Malheureusement, il n’y a rien de tout ça et sans être fan de la série, on risque de décrocher rapidement et de regretter les 8 euros dépensés…
Conclusion
LES PLUS
- Disponible à un prix raisonnable pour les fans ultimes de la série
- L’impression d’être sur une Neo Geo Pocket
- Le côté technique du jeu (niveau coups spéciaux & co)
LES MOINS
- L’impression de jouer à un émulateur
- Aucun contenu supplémentaire
- L’ensemble fait « daté »
- Réservé aux fans ultimes de la série ou aux très curieux
- Le prix élevé par rapport aux autres opus plus « récents » de la série