Après un Tanuki Justice très agréable, mais extrêmement exigeant, le studio français Storybird Games remet le couvert avec Golden Force. Officiant toujours dans la cour des jeux d’action-plateforme néo-rétro, les développeurs tourangeaux proposent une nouvelle licence basée cette fois-ci sur l’univers de la piraterie. Faudra-t-il encore s’armer de courage et avoir des nerfs en acier pour venir à bout de leur titre ? Réponse en fin de test…
C’est un fameux trois-mâts …
Golden Force c’est d’abord une aventure qui ne s’arrête pas sur des détails aussi triviaux qu’une histoire. Les coffres du navire sont vides et ce n’est pas acceptable, il faut réagir. Ça tombe bien, l’île de Muscle, maudite par le roi des démons, regorge de trésors. Ne nous laissons pas décourager par quelques monstres, prenons notre épée, vérifions les termes de notre contrat d’assurance vie (mieux vaut être prudent quand même) et c’est parti pour le fun !
Le titre de Storybird Games se présente dès le prologue comme une action-plateformer exigeant. Autant être franc avec toi cher lecteur, j’ai honte de t’avouer que ma première partie, après une journée de taf bien remplie, fut un lamentable échec. Et oui, après 30 minutes, je n’avais toujours pas fini le prologue. Celui-ci prend la forme d’un combat contre un kraken et pose tout de suite les bases du gameplay et de ce que sera le jeu : une aventure épique pendant laquelle il faudra apprendre les niveaux par cœur pour éviter de perdre bêtement des cœurs. Puis il faudra apprendre les patterns du boss pour finir par le vaincre (parce que oui, une fois reposé, j’ai pu passer le premier boss dès la première tentative…).
Le premier cadeau que nous offre Golden Force consiste à proposer aux joueurs que nous sommes, dès la fin du prologue, un mode deux joueurs. Il va être possible de s’entre-aider pour venir à bout des viles créatures qui peuplent ces îles. Et autant vous le dire tout de suite, c’est vraiment très agréable de parcourir ces niveaux à deux. Sur un écran accroché au personnage principal, le second joueur pourra déambuler librement et dans le cas où il sortirait de l’écran, il réapparaîtra dans une bulle que devra craquer son acolyte pour le libérer sans perte de point de vie. C’est classique, mais ça marche.
Concernant la cagnotte à récupérer, en mode deux joueurs, elle est commune aux joueurs. Ainsi si l’un des deux venait à mourir dans d’affreuses, cruelles et sanguinolentes souffrances, son compagnon pourrait apporter au navire la totalité de la somme s’il arrive à rejoindre la sortie. C’est très important et salutaire. Si en solo la mort n’est pas une fin en soi, elle ampute tout de même le joueur de toutes ses pièces gagnées depuis le début du niveau, ce qui fera un gros manque à gagner en cas de check-point validé.
Et l’argent, c’est bien connu, c’est le nerf de la guerre. Ici, après chaque niveau, ou avant d’ailleurs, nous pourrons dépenser nos écus contre des items qui peuvent être soit des consommables soit des bonus permanents. Ceux-ci sont loin d’être anecdotiques et nous permettront de passer les niveaux un peu plus sereinement.
Golden Force rappelle forcement les grandes heures de la plateforme sur Super Nintendo. La petite touche apportée par la gestion des améliorations à acheter est agréable et le seul reproche que nous ferons à Golden Force dans cette première partie concerne la langue. Toute l’aventure se fera en anglais. Il est certes très peu compliqué, mais pour un studio français c’est un brin décevant même si ça ne vient jamais gâcher le plaisir joy-con en main.
C’est pas l’homme qui prend la mer…
Qui dit action-plateformer dit pixel art, il y a des choses avec lesquels il ne faut pas transiger. Storybird Games ne déroge pas à la sacro-sainte règle et nous offre une très belle partie graphique. La direction artistique est bien adaptée à son univers de pirates et d’îles à explorer. À la fois colorée et détaillée, elle fera croire à l’imprudent n’ayant pas lu ces lignes que Golden force est un jeu pour enfant. Il n’en est rien, il s’adresse à tous les joueurs qui n’ont pas peur de ranger leur fierté et leur skill légendaires pour apprendre les patterns nécessaires à la victoire.
Le style des décors et des personnages rappelle forcément la série des « Shantae ». Partageant le même univers de piraterie, les niveaux de Golden Force sont toutefois bien plus linéaires. Ils cachent quand même quelques objets qui vous seront nécessaires pour débloquer des bonus de niveau. Là encore, tout dépendra de votre style, les fans de complétion sur des jeux tels les « Donkey Kong Country » trouveront leur bonheur dans la recherche de ces secrets et dans la difficulté encore plus grande des niveaux cachés désormais accessibles. Les moins acharnés passeront pour atteindre la fin du niveau sans avoir à s’arracher les cheveux (s’il leur en reste encore après les boss).
Le gameplay est un autre point fort du titre tourangeaux. Avec une palette de mouvements vraiment large allant du saut à l’attaque en passant par le dash, Golden Force fait dans le complet. Ajoutons la possibilité de charger nos frappes ou de mêler ces actions et de réaliser des dashs et des attaques une fois en l’air, et nous obtenons un titre dans lequel nous pouvons parfaitement contrôler les mouvements de nos pirates et dans lequel la faute viendra uniquement au joueur (est-ce une bonne chose pour notre égo ? Là n’est pas la question, c’est un test sérieux ici). Et cerise sur la pinte de rhum, une jauge d’attaque spéciale se remplira lentement en fonction de nos exterminations de démons. Une fois remplie, elle nous permettra d’appeler le capitaine qui viendra nous prêter main forte. Le seul reproche que l’on puisse faire concernant le gameplay est qu’il est le même, quel que soit le personnage choisi au début de l’aventure.
Concernant la durée de vie, il faut compter au minimum une heure pour les trois niveaux d’un monde, une fois que ceux-ci sont connus. Les combats de Boss sont dantesques et demanderont un temps conséquent à chaque essai. Pour faire le tour des quatre mondes, voir pour compléter le titre à 100 %, il faudra donc un temps de jeu assez important.
Pour en finir avec les qualités de Golden Force, les amoureux de la cartouche seront aux anges. Ils auront droit, grâce à l’éditeur Pixel Heart, à une édition physique en plus de la version dématérialisée. Et puis, petit plaisir coupable, un jeu dans lequel il est possible de tuer des p’tits chats, comme ça, juste pour le plaisir, ça ne se refuse pas…
Conclusion
Golden Force apporte sa pierre à l’édifice des jeux de plateformes néo-rétro à la fois plaisant et exigeant. Sa direction artistique toute mignonne en pixel art n’est qu’un miroir aux alouettes qui viendra prendre les joueurs dans sa toile de difficulté et de patterns à apprendre. Avec une courbe de progression assez tendue, le titre de Storybird Games offre toutefois la possibilité de se simplifier l’aventure en le parcourant avec un ami et en débloquant des bonus au fur et à mesure de nos tentatives. Avec une traduction française et une option sur la difficulté, il aurait pu se rendre plus attractif. Mais il n’en reste pas moins un must-have pour les amoureux de difficulté à l’ancienne.
LES PLUS
- Des graphismes, en pixel art, détaillés et agréables
- Le sentiment de réussite et de soulagement à la fin d’un niveau…
- Entièrement faisable en coop
- Le gameplay est complet et maîtrisé…
- Le coté rogue-like du titre avec la possibilité d’obtenir des bonus permanents est bien pensé
- Parfaitement fluide en nomade et en docké
- Tuer gratuitement les petits chats (ça n’a pas de prix)
LES MOINS
- … car la difficulté générale est assez élevée
- … mais il est le même pour chacun des quatre personnages
- Pas de traduction française