Les jeux d’horreur tiennent une place particulière pour certains d’entre nous, en règle générale que ce soit à la télé, au cinéma ou dans les jeux vidéo, on aime se faire peur alors aujourd’hui nous vous proposons de visiter une maison hantée…
Peur au bout du chemin
Silver Chains est le premier jeu développé par l’équipe russe de Cracked Heads Games, sorti à l’origine en 2019 sur Steam, le jeu est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch depuis fin janvier. L’histoire prend place à la fin du 19ème, début du 20ème siècle, nous prenons le contrôle de Peter qui vient d’avoir un accident de voiture au cours d’une nuit orageuse. Comme à l’accoutumée, notre personnage est à moitié amnésique… Incapable de se souvenir de ce qu’il est venu faire là, il se dirige sous une pluie battante vers le lieu le plus proche de l’accident… une immense bâtisse abandonnée…
Épuisé et encore sous le choc de l’accident, il finit par s’écrouler devant la porte de la demeure, mais finit par se réveiller, seul dans une pièce de la maison… Comment est-il rentré ici ? Aucune idée. Pourquoi a-t-il l’impression de connaître les lieux ? Qui sont ces esprits qui chuchotent son nom et semblent le connaître ? Qui est cette femme mystérieuse, appelée Maman, à l’aspect fantomatique qui le traque sans relâche pour le faire passer de vie à trépas ? Autant de questions qui trouveront leurs réponses au fil de votre avancée dans le jeu…
Le titre est hyper référencé, maison hantée à la Amityville, pantin possédé qui communique via une table de Ouija, fantôme qui vous traque (presque) sans répit dans les couloirs de la maison, fantômes d’enfants qui réclament votre aide, passages secrets dans les murs de la maison, objets mystiques, nuit orageuse où gronde le tonnerre, jumpscares à vous faire changer de slip… tout est là pour vous maintenir dans un état de stress permanent, à mesure que vous évoluerez dans la maison…
Une maniabilité bloquée par des chaînes
Silver chains est un Survival Horror à la première personne à l’image d’un certain Resident Evil 7… Mais la comparaison s’arrêtera là ! Notre personnage est en effet dénué d’armes et il devra faire preuve de vigilance pour progresser en résolvant des énigmes et trouver rapidement un lieu où se cacher (généralement un placard) quand Maman voudra lui faire un dernier câlin… Lu comme ça, ça a l’air plutôt sympa… Le problème c’est que dans les faits, on constatera rapidement que l’ensemble du jeu est scripté… Malgré une relative liberté de mouvement dans la maison (certaines pièces se débloquant au fil de votre avancée), les rencontres plutôt flippantes avec Maman sont toutes minutieusement prévues… En effet elle n’apparaît qu’à des moments clés il faudra donc vous précipiter vers une armoire avant qu’elle ne vous voit, sans cela c’est le Game Over assuré si elle réussit à vous mettre la main dessus et il n’y a aucun moyen de la repousser ! Mais rassurez-vous, généralement il y a une armoire pour se cacher à proximité. Une fois ce court passage terminé vous ne risquez pas de la croiser au hasard de vos déambulations… jusqu’à la prochaine étape clé… OK… Rabattons-nous sur les énigmes alors !
Le manoir est truffé de passages secrets et de zones à découvrir, à condition de disposer de certains objets. Il faudra également être vigilant en observant bien certains détails, tableaux sur les murs pour comprendre ce qu’il faut faire (quand les textures ne sont pas trop floues). Le jeu tente de nous proposer une certaine immersion dans la résolution des énigmes, en nous proposant par exemple de manipuler un tisonnier à l’aide du stick analogique pour attraper des clés… l’idée est bonne, mais au niveau de la réalisation, c’est la cata… Les commandes ne répondent pas toujours très bien et ce sera souvent un coup de chance que d’arriver à mettre la main sur le précieux sésame… Dans le même ordre d’idée, nous avons failli lâcher la manette pour la résolution d’une énigme qui demandait de faire des tours de manivelle, rien n’est plus frustrant que de savoir quoi faire (les indications sur le nombre de tours de manivelle se trouvent dans une pièce de la maison), mais de ne pas y arriver ! Il a fallu tourner, retourner, comprendre, bien compter pour finalement réussir à ouvrir l’objet emprisonné, mais nous avons eu l’impression que c’était le fruit du hasard…
Bref cela nous a permis de continuer la partie, non sans mal pour certains passages avec « Maman ». En effet, il faut tout de même courir pour espérer lui échapper, le problème c’est que la course s’enclenche en appuyant sur le stick directionnel, ce qui est loin d’être évident quand on est pris de court dans un passage stressant… On regrette qu’il ne soit pas possible de reconfigurer les boutons, surtout que certains ne sont pas forcément utilisés ! Ce problème de course et de script s’avérera d’ailleurs ultra démotivant durant la dernière partie du jeu, car le moindre faux pas ou course démarrée trop tard entraîne la mort et une trentaine de secondes de chargement pour reprendre la partie… cela s’avère au final vite épuisant !
L’ambiance est d’argent
C’est dommage, car au niveau de l’ambiance ça passe plutôt bien. Visuellement certaines textures ne sont pas très détaillées, ce qui peut poser des problèmes dans la lisibilité de certaines énigmes. Dans d’autres cas, les effets d’ombres et de lumières (couplés avec le son) lorsque l’orage gronde sont du plus bel effet. Le titre use et abuse (légèrement) des jumpscares, toutefois il faut dire qu’ils fonctionnent presque tous, il nous est vraiment arrivé de sursauter à certains passages et nous vous recommandons d’ailleurs l’usage d’un casque pour profiter pleinement de l’immersion.
Il y a un véritable travail d’ambiance fait sur le son, que ce soit le plancher qui craque, les chuchotements des enfants fantômes, les cris de Maman, les apparitions soudaines, là-dessus ça le fait ! Idem pour l’histoire qui comme nous le disions plus haut pioche son inspiration dans divers genres bien connus de l’horreur et du thème des maisons hantées. Bien entendu, les plus aguerris au genre ne seront pas forcément surpris par les différents « twists », mais l’ensemble est relativement bien écrit et propose des sous-titres en français, ce qui est un plus non négligeable pour profiter de l’histoire. D’ailleurs l’histoire est vraiment à considérer comme un film interactif, d’une part pour son côté hyper scripté (vous tournerez parfois en rond parce que vous n’avez pas ramassé le bon objet et vous n’aurez pas forcément d’indications sures où le trouver) et d’autre part pour sa durée de vie, plutôt courte… Comptez au maximum un peu plus de 2h même si vous tournez en rond et que la maniabilité trop rigide ne vous a pas fait lâcher la manette avant !
Conclusion
Avec une histoire et une ambiance s’apparentant à une bonne production Blumhouse, Silver Chains avait tout pour réussir… Malheureusement il souffre d’une maniabilité trop rigide et d’une linéarité scriptée qui rend le jeu beaucoup trop difficile, surtout dans son dernier acte… Dommage !
LES PLUS
- Ambiance sonore flippante.
- Des « jumpscares » bien foutus.
- Entièrement sous-titré en Français.
- Plutôt sympa visuellement…
LES MOINS
- … mais certaines textures un peu floues ce qui peut gêner pour la résolution de certaines énigmes.
- Très (trop ?) scripté.
- On se retrouve bloqué parce qu’il nous manque un objet pour déclencher une cinématique
- Maniabilité trop rigide.
- Durée de vie très faible.
- Peu de variété au niveau des environnements.
- Prix trop élevé.
Me fait penser pas mal a layer of fear. J’ai trouvé le jeu très sympa pour son prix. En espérant un 2e éventuellement.