Summer Catchers du studio Ukrainien FaceIT, c’est d’abord le pari d’un studio de taille déjà importante, travaillant sur tout ce qui est en lien avec du code informatique, du site web d’entreprise à l’application mobile et qui décide de sortir son jeu rien qu’à lui. Et loin d’offrir un copier/coller d’un Clash of Candys, les développeurs décident de nous offrir une crème glacée rafraîchissante en plein cœur de l’été. Un jeu qui nous accroche par ses charmes dès les premières minutes, qui nous conquit par son gameplay simple mais bien pensé et qui nous retient par tout ses petits à coté qui font le sel des rencontres réussies. Car oui, Summer Catchers n’est pas parfait, mais une fois pris dans ses filets, il est difficile de le lâcher.
You’re gonna spread your wings, child (Summertime, Janis Joplin)
Summer Catchers c’est une ambiance, un charme, une atmosphère enfantine pleine de bons sentiments qui fait du bien et qui amuse. Dans le titre du studio FaceIT, nous incarnons une jeune fille, Chu, fraîche et candide, qui vit dans un pays n’ayant jamais connu que l’hiver et qui décide, un beau jour, d’aller voir à quoi peut bien ressembler ce que l’on appelle l’été. Pour cela, elle demande l’aide du premier habitant qu’elle croise, un loup, qu’elle appelle Mr Ours. Ce gentil Pnj va lui faire l’amabilité de lui construire un kart et lui donner le plan pour sortir de la forêt. À elle ensuite d’aller découvrir le monde pour arriver à l’océan et découvrir ce qu’est l’été.
Ce scénario, digne du plus mignon des livres pour enfant, nous lance directement dans l’aventure. La légèreté de l’intrigue associée à la gentillesse et à la naïveté de notre héroïne nous emmène tout de suite dans cette aventure et nous souhaitons très vite faire connaître à ce petit être les joies de l’été et de l’océan. Bien sûr, durant notre aventure, notre chemin croisera des personnages bien moins attentionnés. Mais loin de vouloir faire peur ou donner une leçon moralisatrice, notre jeune fille garde en elle une foi inébranlable en la bonté de tout être. Tout ce qu’elle veut durant ce voyage, c’est se faire des amis. La méchanceté n’existe pas dans son monde et il suffit de croire en soi et en les autres pour trouver le chemin du bonheur.
Pour voyager jusqu’à son but, elle devra trouver son chemin et franchir plusieurs étapes. Chacune d’entre elles lui permettra de faire de nouvelles rencontres. Ces rencontres lui donneront le moyen de passer à la partie suivante de son périple en remplissant diverses petites missions. Et c’est là que Summer Catchers renouvelle une formule plutôt usée jusqu’à la corde : celle de l’endless runner. C’est à dire un jeu dans lequel nous devons aller le plus loin possible sur une route en évitant tout ce qui pourrait se mettre en travers de notre chemin. Ce genre de jeu, très présent sur smartphone, n’a jamais été connu pour sa profondeur de gameplay.
À aucun moment nous ne contrôlons la direction de notre kart, celui-ci ira toujours tout droit. Pour donner un peu plus de plaisir au joueur, les développeurs ukrainiens ont ajouté deux mécaniques. La première consiste à nous donner un objectif. Il faudra ainsi, par exemple, réveiller des chouettes endormies avec notre klaxon, soigner des arbres malades ou encore cueillir des fruits. À chaque nouvelle mission, le niveau s’adapte et ajoute cette mécanique à celle, plus classique, de l’endless runner : survivre le plus longtemps possible en évitant les dangers. Comme chaque mission est différente et qu’elle apporte son lot de modifications, il est très rare de s’ennuyer tout au long de notre aventure.
La seconde mécanique qui vient se greffer consiste à utiliser des items pour venir à bout des obstacles. Nous pourrons ainsi nous munir d’un pare-choc, sauter ou encore utiliser un boost. Ces items disparaissent après chaque utilisation et surtout, ils apparaissent, par groupes de trois, de manière aléatoires. Il nous faudra donc acheter un nombre suffisant d’items dans le magasin pour espérer venir à bout de la mission qui nous a été donnée et espérer qu’ils apparaîtront aux bons moments. Tout n’est pas que hasard pour autant, vu qu’il nous est possible de changer l’un des items. Mais là encore, cette modification devra être gérée avec sérieux vu qu’elle est soumise à un temps de recharge. Après chaque changement, il faudra attendre pour pouvoir recommencer.
Le tout donne un gameplay accrocheur, idéal pour des parties courtes mais qui, malgré tout, tient sur la longueur. Les runs s’enchaînent rapidement et la monnaie, des champignons glanés sur la route, se récolte aisément. Nous sommes toujours dans l’action et la progression est assez linéaire. Une fois tous les objectifs d’un niveau atteints, des pics de difficultés se présenteront sous forme de boss. Là encore rien d’infaisable. Il faudra juste faire preuve d’un peu de réflexion pour choisir judicieusement les items à acheter. Ceux-ci peuvent être de cinq sortes différentes, mais il n’est possible de n’en afficher que trois à l’écran. Tout acheter augmentera le côté aléatoire des runs, ce qui n’est jamais une bonne idée.
Honey, nothing’s going to harm you now (Summertime, Janis Joplin)
Si Summer Catchers renouvelle agréablement le concept des runners, atténuant ainsi leur côté répétitif et ajoutant une touche de gameplay avec la gestion des items, il brille aussi par sa direction artistique. L’univers du titre de FaceIT est enchanteur, ses graphismes en pixel-art sont soignés et ils regorgent de détails. En voyageant de forêts enneigées en déserts arides en passant par des caves humides, débloquer une nouvelle étape nous apportera à chaque fois le plaisir de la nouveauté. Chaque tableau se démarque fortement du précédent et il en va de même pour les personnages que nous rencontrons.
Si le design général des phases en kart est assez répétitif, l’ajout des missions adoucit nettement ce côté et les 8 niveaux se parcourent sans lassitude tant les missions font varier les situations. L’écriture de ces missions et des dialogues est elle aussi très agréable. Remplie d’humour, de bonne humeur et de candeur, notre jeune héroïne avance dans son périple en gardant une joie de vivre communicative.
Lorsque l’une de nos runs est suffisamment longue, nous débloquons un mini jeu. Ceux-ci auront une importance sur la conclusion de notre aventure. Ils sont toujours de natures différentes et viennent diversifier agréablement notre expérience. Que ce soit un choix de dialogue, un jeu de logique ou encore un jeu de rythme, ils sont toujours très courts mais surtout, ils sont toujours en accord avec notre histoire. À aucun moment ils ne viennent nous sortir du monde féerique que nous traversons. Nous avons aussi la possibilité de correspondre avec nos anciennes rencontres via un système de poste, loin d’être anecdotique, la qualité d’écriture de ces missives ajoutent encore au plaisir que nous avons à parcourir cet univers.
Si Summer Catchers n’est pas un jeu trop difficile, il demande quand même de choisir convenablement nos items pour éviter la redondance de certains tout en leur laissant une chance d’apparaître. Il demande également des réflexes corrects pour mettre en place dans le bon timing l’outil adéquat. Il n’est pas à mettre entre les mains de trop jeunes joueurs. Des aides se débloqueront au fur et à mesure de notre avancée et en fonction de missions secondaires qui s’ajoutent à celle en cours. Encore un ajout au level design qui apporte un peu de nouveauté.
Si l’ambiance générale est très bien mise en avant par la patte graphique, la bande son n’est pas en retrait. Composée par un duo russe du nom de Geek Pilot Soundwork, elle se montre, suivant les moments, aérienne, douce ou énergique. Avec ses 33 titres, la playlist d’une durée total d’1h30 accompagne superbement notre périple par ses sonorités électroniques. Pour se faire une idée, il est possible de l’écouter sur les plates-formes de streaming en ligne.
Si, seul, Summer Catchers propose une expérience très intéressante, il propose un mode deux joueurs qui est loin d’être anecdotique. Un second joueur peut rejoindre notre aventure en prenant le contrôle de Lil Bro, le petit frère de Chu. Dans les phases de kart, chaque joueur jouera à son tour, tandis que dans les phases de gestion, pendant que sa grande sœur fera le plein d’items, Lil Bro pourra explorer librement le niveau pour débloquer des secrets dont Chu ne saura jamais rien si elle reste seule.
Le seul vrai reproche que l’on peut faire à Summer Catchers concerne son choix peu judicieux des touches. Si l’item actif se sélectionne avec le stick gauche, son utilisation se fait via la touche A tandis que son remplacement se fait via a touche Y, pourquoi avoir choisi deux touches opposées ? Un combo A/B ou X/Y aurait permis aux joueurs d’avoir une meilleur réactivité réactivité.
Conclusion
Avec son principe simple d’endless runner associé à des mécaniques de gestion d’items aléatoires et de missions modifiant le level-design, Summer Catchers offre un gameplay qui sait se renouveler constamment. Porté par un univers onirique plein de candeur et une narration pleine de bons sentiments et drôle, le titre de FaceIT nous plonge dans une aventure qu’il est difficile de lâcher tout en étant adaptée à des parties courtes. Proposé de plus à un tout petit prix de 10€, il serait dommage de passer à côté de ce titre à l’ambiance poétique et féerique.
LES PLUS
- Des graphismes en pixel art de grande qualité
- Une bande son accrocheuse qui colle toujours à l’ambiance
- Un gameplay simple mêlant réflexe et gestion accrocheur
- Un titre adapté aux parties courtes mais qu’il est difficile de lâcher
- La narration est candide et pleine de bons sentiments
- Notre héroïne est tellement attachante
- Les missions renouvellent régulièrement le level-design
- Le mode deux joueurs donne envie de vivre l’aventure à deux
LES MOINS
- Le mapping des touches n’est pas optimal
- Un runner ça reste répétitif malgré tout