Risk of Rain 1+2, c’est d’abord une success story du jeu indépendant. C’est l’histoire d’un petit studio fondé par deux étudiants qui décident de lancer une campagne Kickstarter pour financer leur premier jeu, surfant sur le revival du pixel art et des rogues-lites. Tout en s’inspirant de titres tels que Spelunky ou Binding of Isaac, ils offrent alors leur vision propre d’un jeu procédural dans un univers de Science Fiction. Ainsi est né Risk of Rain 1er du nom. Mais cette histoire ne s’arrête pas là puisque Risk of Rain 2 est arrivé dès 2019 en accès anticipé puis en version 1.0 depuis août 2020. Loin de se reposer sur leurs lauriers durement gagnés, les développeurs de Hopoo Games bouleversent alors leur formule en passant de la 2D à la 3D pour magnifier leur titre. C’est avec un plaisir non dissimulé que la compilation de ces deux titres arrive entre les mains avides du rédacteur de ce test qui, s’il arrive à décrocher quelques minutes de ces deux titres, va maintenant expliquer pourquoi il va falloir passer à la caisse.
1 + 2 = 1 (Jean-Claude Van Damme)
Risk of Rain 1 + 2 propose de retrouver les deux jeux de la série sur la même cartouche, avec un petit téléchargement pour le premier opus. Et cette compilation n’a rien d’étonnant tant les deux titres proposent une expérience basée sur les mêmes principes fondateurs. Parlons tout d’abord de leur mission commune : explorer une planète près de laquelle a disparu un vaisseau et tenter de découvrir ce qui a bien pu se passer. Enfin ça c’est dans le meilleur des mondes, parce qu’en réalité, nous sommes surtout débarqués on sait pas trop où, pour y survivre le plus longtemps possible.
Comment survivre dans ce monde cruel ? Facile, tirer sur tout ce qui bouge et qui donc nous veut du mal. Côté pratique, ces ennemis nous rapportent de la petite monnaie que nous pourrons dépenser pour ouvrir les différents containers échoués tout le long des niveaux, pour récupérer des items nous aidant fortement dans notre quête. Ces items peuvent être de différentes sortes, du drone redonnant de la vie aux missiles téléguidés, en passant par les munitions incendiaires, il y a de quoi s’amuser, d’autant que ces aides s’additionnent au fur et à mesure que nous les récupérons.
Pour quitter ce niveau et passer au suivant, il nous faudra trouver un télé-porteur, l’activer puis survivre à des hordes de monstres ainsi qu’à la présence d’un boss pendant que le télé-porteur se charge. Une fois les lieux nettoyés et notre moyen de transport prêt, nous pouvons ainsi passer au niveau suivant. Tout cela semble presque trop facile. Et bien il n’en est rien, car il nous faudra gérer une petite jauge qui semble bien inoffensive et qui pourtant nous donnera beaucoup du fil à retordre : la jauge de difficulté. Si nous commençons notre aventure avec une difficulté facile, celle-ci va rapidement augmenter en passant différentes étapes pour arriver jusqu’au niveau « ahahahah », et là, autant vous dire que notre mort n’est qu’une question de secondes si notre niveau et notre loot n’ont pas été suffisants.
Il faudra donc trouver le bon équilibre entre exploration, loot et vitesse pour espérer s’équiper correctement tout en gardant un niveau de difficulté acceptable. La part importante laissée à la chance viendra malheureusement arbitrer nos parties, c’est un défaut inhérent à tout les rogues lites, et Risk of Rain n’y fait pas exception. Il est tout à fait possible de terminer le jeu lors de sa première tentative sans rien maîtriser des mécaniques mais en ayant de la chance avec le loot, comme il est possible de ne pas terminer le premier niveau en cas de malchance.
Toujours dans la section mécaniques communes aux deux titres, il sera possible de débloquer, au fur et à mesure de notre avancée, des classes de personnages. Celles-ci permettent de varier agréablement le gameplay de notre héros. Si le commando sera notre classe de base, avec un tir moyen mais possédant un dash, d’autres comme le chasseur feront davantage de dégâts mais en possédant moins de vie. Les attaques spéciales seront elles aussi bien différentes en fonction de la classe, débloquer l’ingénieur par exemple permettra de poser des tourelles bien pratiques.
Ces variations prennent surtout tout leur sens lors des parties en multijoueur. Il est possible de parcourir les mondes de Risk of Rain 1+2 jusqu’à 4 joueurs. Le choix de classe permet alors de multiplier le plaisir en ajoutant un choix tactique pour votre équipe : faut-il diversifier les profils, maximiser la force de frappe, ou bien juste se faire plaisir en prenant notre héros préféré ? Les choix deviennent de plus en plus grands en fonction du nombre de classes débloquées, offrant un véritable but à tout joueur et maximisant le plaisir lors des parties à plusieurs.
Voilà pour la présentation générale des principes des deux Risk of Rain. Si le monde est persistant, chaque partie sera toutefois différente tant les biomes sont différents, tout comme les points de chutes, la place et le nombre de coffres ainsi que l’emplacement du télé-porteur qui sont tous aléatoires. La jauge de difficulté rend les parties assez frénétiques tant il faut gérer les ennemis mais aussi l’exploration du niveau.
Tu peux pas t’casser y pleut !
Il est temps maintenant de voir ce qui différencie ces deux jeux. Commençons par détailler davantage Risk of Rain 1er du nom. Dans celui-ci, nous évoluons dans un monde en deux dimensions, à la manière d’un plateformer classique, il nous faudra avancer, grimper et sauter de liane en liane pour découvrir où se situe le télé-porteur.
Le monde mis en place par les développeurs de Hopoo Games est varié et détaillé, le seul bémol que nous pouvons lui faire concerne la taille des sprites, surtout celui de notre héros. Ceux-ci sont, en général, assez petits et seuls ceux des boss ont une taille plus importante, contrastant énormément avec le reste de la faune composant cet univers dangereux.
Les cinq niveaux plus la découverte du vaisseau en perdition nous entraînent dans différents lieux allant d’une caverne magmatique à un lac souterrain, en passant par un temple. Le pixel art est joli sans toutefois être éblouissant. Les variations sont toujours significatives, chaque niveau ayant sa charte graphique tout en respectant les mêmes codes de level design. La continuité dans le changement. Notons que de manière très agréable, ces niveaux s’étendent aussi bien à la vertical qu’à l’horizontal et qu’il faudra plusieurs tentatives pour vraiment en faire le tour et commencer à bien les connaître.
La bande son électro est variée et les nombreux titres qui la composent se renouvellent régulièrement aussi bien en termes de rythme que d’ambiance, offrant ainsi une expérience agréable, motivante mais jamais répétitive. Il est possible de se faire une idée du travail du compositeur sur les plateformes de streaming légal.
Notons pour finir que Risk of Rain possède un mode multijoueur sur un même écran. Celui-ci ne se scinde pas et les joueurs doivent être capables de rester ensemble, ce qui ne pose pas vraiment de problème vu la taille de la carte affichée à l’écran et la plus grande facilité du jeu lorsque les compétences spéciales sont réparties. Ce même mode est aussi disponible en ligne, permettant des parties endiablées à distance, mais sans chat vocal intégré.
Singing in the rain :
Tout en gardant les mêmes principes de base, Risk of Rain 2 tente le pari de complètement modifier son gameplay en passant à la troisième dimension. Si des héros tels que Rayman ou Mario avaient su réussir magnifiquement ce pari, d’autres comme Bubsy ont creusé leur propre tombe avec ce passage. Risk of Rain fait heureusement parti de la première des catégories.
Cette transition est une grande et belle réussite. La direction artistique est complètement modifiée et offre maintenant des paysages somptueux et chatoyants. Les onze environnements disponibles modifient à chaque fois notre vision de ce monde. Que ce soit via un désert aride ou via une montagne toute en passages abruptes et étroits, notre œil est toujours attiré par une foule de détails que nous aimerions avoir plus de temps pour contempler. L’univers de Science Fiction dépeint par les développeurs nous fait voyager à des millions d’année-lumières de la Terre sur une planète majestueuse et sauvage.
L’action n’est pas en reste, le passage à la troisième dimension a transformé le jeu d’action plateforme en un shooter nerveux. Disposant toujours de nos quatre actions, dont trois nécessitent une recharge, il nous faut constamment bouger, sauter et esquiver tout en tirant. La visée a maintenant une place prépondérante dans notre aventure et autant être clair, l’ajout de la fonction gyroscopique en fait un must-have pour tous les fans de FPS.
Les monstres apparaissent et sont toujours de plus en plus forts et nombreux en fonction du temps qui passe. La jauge augmente d’ailleurs plus rapidement que dans le premier opus, et les parties n’en sont que plus dynamiques. L’exploration a une place encore plus importante que dans le premier épisode. Les niveaux sont bien plus fouillés et labyrinthiques. Les premières parties demandent beaucoup de déplacement et de chance pour mettre la main sur le télé-porteur.
Une fois les mondes un peu plus en mémoire, notre aventure est un peu plus aisée. Nous déambulons moins au hasard mais nous n’avons toujours pas plus de temps pour profiter du panorama. Au hasard de nos pérégrinations, nous pourrons toutefois découvrir des portails cachés à activer qui nous mènerons alors vers des lieux secrets. Les parties sont toujours endiablées et il n’est pas rare de commencer une partie debout et la finir ainsi tant nous sommes pris dans l’action.
Les effets sont bien plus nombreux et visibles que dans le premier épisode. Que ce soit avec un ennemi en feu ou pour un sort de zone, nous voyons toujours clairement à l’écran ce qui se passe. La multiplication de ces effets a toutefois tendance à prendre de plus en plus de place avec l’augmentation de nos loots et les parties en multijoueur sont, elles aussi, l’occasion d’un festival pyrotechnique.
Cette partie multijoueur n’est plus disponible sur un même écran, c’est la seule déception de cette suite. Il faudra, soit jouer en local sur plusieurs consoles Switch, soit jouer en ligne. Pouvant toujours accueillir jusqu’à quatre joueurs, la mise en place de notre équipe peut toujours se révéler aussi tactique en essayant d’avoir une équipe la plus complémentaire possible.
La bande son est encore plus imposante dans cet opus, elle propose deux heures de musique électro dont les compositions sont encore plus diversifiées que dans le premier épisode, pouvant passer d’un bon gros rock à un titre tout en légèreté. Le travail de Chris Christodoulou est toujours écoutable sur les plateformes de streaming légal.
Conclusion
En proposant deux titres si semblables dans leurs mécaniques et pourtant si différents dans leur conception, Risk of Rain 1 + 2 nous offre deux must-have du rogue lite sur Nintendo Switch. Si la partie graphique du premier est assez sommaire, la planète du second nous emporte dans une aventure à la direction artistique enchanteresse dont il nous difficile de profiter pleinement tant l’action est omniprésente, tout comme dans le premier épisode. Pas avare en contenu, les deux titres permettent une grande rejouabilité grâce à leur mode multijoueur et à la présence de classes déblocables venant varier le gameplay. Enfin, la bande originale vient mettre en exergue une ambiance toujours soignée par ses compositions variées. Que vous soyez un vieux briscard du plateformer ou un adorateur de FPS, et que les mécaniques des rogues lites vous intéressent, cette compilation est faite pour vous !
LES PLUS
- Gameplay qui passe d’accessible à exigeant au fil du jeu
- La direction artistique de Risk of Rain 2 est magnifique
- Les deux gameplays, plateformer et FPS, sont jouissifs
- Les gyroscopes sont parfaitement utilisés
- L’ambiance sonore varie mais nous immerge toujours dans cet univers
- Le loot d’items offre un sentiment de puissance palpable
- La jauge de difficulté demande une gestion de notre temps de jeu
- Le multijoueur jusqu’à 4 avec des classes différentes…
- Beaucoup d’items à débloquer qui pourront venir nous aider dans notre quête
- Des niveaux secrets à découvrir
- Un univers de SF enchanteur pour Risk of Rain 2
LES MOINS
- Un scénario inexistant
- Un rogue-lite c’est forcément aléatoire
- … mais qu’il faudra débloquer
- Un pixel art moyen pour Risk of Rain 1
- Pas de couch coop sur Risk of Rain 2
Bon je suis d’accord pour dire que ces 2 jeux sont une tuerie. J’ai énormément joué sur PC aux titres. Et quand ils sont arrivés sur Switch j’ai pas hésité à les reprendre.
Bilan : le 1 est toujours aussi excellent sur Switch, par contre le 2 est injouable… Après être passé sur PC, impossible de me faire à la maniabilité à la manette pour jouer. Je n’arrive qu’avec difficulté à vider les ennemis. Est-ce que je suis le seul comme ça ?
Bilan : prendre le 1 sur Switch, et le 2 sur PC.
bonjour, je dirais que tout dépend de l’affinité du joueur avec le gyroscope
personnellement, après beaucoup d’heures sur les deux Splatoon, j’aime plutôt bien, même si effectivement je préfère le combo clavier/souris
mon fils par contre ne jure que par le gyroscope et ne goute que très peu la souris,
il en faut pour tous
Voici un jeu excellent, qui tourne très bien sur Switch !
Il me fait même penser à Zelda Botw dans ses scènes de combat…
Pour ma part, je ne rencontre aucune difficulté de maniabilité…. la musique, l’ambiance et la fluidité sont excellentes.
Un jeu indé qui vaut réellement le détour avec une jouabilité quasi infinie.
Je ne peux que vous le conseiller!
Os: Merci à toute l’équipe de Nintendo Town de nous faire découvrir d’aussi bons jeux qui ,hélas, sont souvent tristement méconnus.