Aujourd’hui les enfants, nous allons étudier la fabrication d’un excellent jeu multijoueurs et pour cela nous prendrons comme exemple Towerfall Ascension. Nous étudierons dans les détails ce qui fait que le jeu de Matt Makes Games – Towerfall Ascension donc – est l’un des musts have de nos consoles Switch. Et pour mettre plus en avant ses qualités, nous le comparerons à la dernière production du studio suisse Lululu Productions : Bamerang. Car si ces deux jeux partagent un ADN commun fait essentiellement de déchaînement de mauvaise foi de la part des joueurs en mode versus, nous verrons que l’ambition des zurichois est loin d’égaler celle des canadiens.
Tordu comme un boomerang …
Les habitués de tests le savent parfaitement, un retour commence toujours par un aperçu de l’univers dans lequel nous allons évoluer. Cette section du test ira très vite vu que nous n’en savons absolument rien. La partie débute directement par un hub qui permet de connecter jusqu’à quatre personnes en local. Une fois les joueurs présents, chacun se choisira une couleur et sera déposé dans l’arène par une main géante… et ce sera tout en termes d’explication.
Il doit bien y avoir un lore mais nous n’en aucune connaissance, la fameuse réponse à des questions telles qui suis-je, où vais-je et dans quelle étagère ne sera jamais donnée, et même si tout le monde sait que la réponse est 42, il aurait été agréable d’en savoir un peu plus sur le monde sur lequel nous évoluons et pourquoi nous allons nous mettre joyeusement sur la tronche à base de boomerang.
En termes de mécaniques de jeu, là aussi, c’est assez simple puisqu’il nous ai demandé de récolter des pièces sortant du sol. Le but étant alors d’en récolter plus que nos adversaires. Et si jamais un de nos challengers commençait à se montrer trop en réussite, nous pouvons lui envoyer un bon coup de boomerang pour le remettre dans le droit chemin de la défaite.
Une fois dans l’arène nous disposons de deux attaques, classique et chargé. L’attaque classique se lance directement après l’appui sur l’un des gâchettes ZL ou ZR. Suivant la gâchette choisie, notre boomerang se dirigera vers la gauche ou la droite pour faire sa boucle. Si nous sommes à son point de réception, nous pourrons le relancer directement, dans le cas contraire, trois appuie sur la touche X et il reviendra dans nos mains.
L’attaque chargée fonctionne de la même manière, la seule différence viendra de la distance parcourue par notre arme en fonction du temps pendant lequel nous avons laissé la touche enfoncée. Dans les deux cas, il est possible de se déplacer avec le stick gauche tout en visant avec le stick droit. C’est simple et efficace et les parties sont dynamiques surtout lorsque le nombre de combattants augmente.
Le seul choix discutable concerne la récupération du boomerang. Très vite, nous arrêtons de chercher à le récupérer tant la triple action sur X est plus rapide. Pourquoi risquer de se déplacer vers un point que tout le monde va viser lorsqu’un repop fait aussi bien l’affaire ? Il n’y a tout simplement aucune bonne raison à cela et cette feature casse complètement l’intérêt du boomerang.
… mon esprit l’a rejeté !
Ces deux types d’attaques auront pour conséquence, en cas de tir réussi sur l’un de nos concurrents, de lui faire perdre une partie de ses pièces, de l’étourdir ou de le faire sortir du terrain en cas de tir chargé. Dans tous les cas, nous ou l’un de nos challengers tenterons d’en profiter pour récupérer la manne providentielle. La plupart du temps, il faudra toujours vérifier que nos adversaires sont occupés avant de foncer tête baissée vers ces pièces, tant elle constitue une cible évidente pour tout joueur un tant soit peu malin, éloigné et viseur émérite.
Concernant la technique générale du titre. Celui-ci offre des graphismes très simples, mais parfaitement bien animés. Le rythme est très soutenu et nos déplacements sont rapides et précis. Il est toutefois dommage que l’aspect général, notamment des aires de jeu, soit si pauvre. Ces niveaux changent de configuration après chaque victoire de l’un des protagonistes, mais ils se ressemblent bien trop pour offrir un réel sentiment de changement. De même, tous nos avatars sont les mêmes et aucune option de personnalisation, hormis leur couleur prédéfinie, ne vient modifier leur aspect.
Mais le plus gros point faible de Bamerang arrive maintenant et il concerne son contenu. Qu’il n’y ait pas de scénario et que les graphismes soient un peu faibles, cela passe facilement, mais que le titre de Lululu Productions ne propose qu’un seul et unique mode, cela passe nettement moins bien, surtout face à la concurrence. Il n’est possible de jouer qu’à plusieurs, en local et avec des paires de joy-cons ou des manettes pros pour chacun.
Il n’y a aucun autre mode de disponible. Là où un Towerfall Ascension propose un mode coop tout en étant aussi jouable en solo, Bamerang fait vraiment dans la pauvreté. Parallèlement, pour en profiter à plusieurs, il vaut mieux avoir les moyens de s’acheter 4 paires de joy-cons, car si le titre est jouable avec un unique joy-con, le stick droit disparaît et il n’est plus possible de viser dans une direction autre que celle dans laquelle nous avançons, autant dire que la précision en pâti énormément.
Il n’est pas non plus possible de jouer en mode online, ni de configurer un minimum nos parties. Le nombre de manches sera toujours prédéfini par le nombre de joueurs. Aucun item ne viendra non plus ajouter un peu de piment à nos débats. Pas de boomerang enflammé, pas de bouclier ni autre joyeuseté dont la concurrence regorge et use allègrement.
Conclusion
Contrairement à Towerfall Ascension, Bamerang ne profite absolument pas de son concept pourtant extrêmement prometteur. Certes son prix en deçà des 10€ est très attractif, mais il n’en reste pas moins un jeu trop pauvre en contenu et doté d’une esthétique trop minimale. Avec son seul mode battle, jouable uniquement en multilocal et sans aucune possibilité de jouer seul, le titre des suisses de Lululu Productions manque de bien trop de choses face à ses concurrents pour espérer tirer son épingle du jeu, et c’est bien dommage, car l’idée du boomerang aurait pu faire des ravages si elle avait été développée plus avant.
LES PLUS
- Le principe est simple, mais fonctionne très bien
- Le design des levels apporte de la variété aux combats
- La musique change régulièrement
- Les parties sont vraiment dynamiques
- 6,50€ ce n’est pas cher
LES MOINS
- Un seul et unique mode c’est vraiment trop peu
- Pas de possibilité de jouer en ligne
- Il est impossible de jouer en solo
- Le repop de l’arme dans nos mains casse beaucoup trop l’intérêt du jeu
- Les graphismes des décors sont toujours les mêmes
- La comparaison avec Towerfall Ascension fait très très très, mais alors vraiment très très très mal