S’il est un développeur auquel on pense quand on lance le jeu Sumatra : Fate of Yandi, c’est Sierra à qui l’on doit notamment les séries de jeu King’s Quest, Police Quest et Space Quest. Que d’heures passées à arpenter des décors composés de tableaux successifs, à fouiller chaque pixel de l’écran pour trouver l’objet qui permettra de débloquer l’histoire. Ce sentiment désuet, cette madeleine de Proust revient sur Switch grâce à l’éditeur Ratalaika Games à qui l’on doit déjà bon nombre de titres sur ce support.
Welcome to the Jungle, we’ve got fun and games
Sumatra : Fate of Yandi est un jeu d’aventures en pixel-art qui rend hommage aux point’n click de la grande époque du jeu vidéo : la fin des années 80 et le début des années 90. On y suit les tribulations de Yandi, bûcheron dans les forêts de Sumatra qui se retrouve perdu dans la jungle après avoir été jeté dans un fleuve par un glissement de terrain. A partir de là, l’avatar du joueur, Yandi, va explorer la jungle en passant de tableau en tableau et tenter de retrouver les siens. Tout dans Sumatra : Fate of Yandi rend hommage aux jeux King’s Quest et compagnie, bien plus à ces jeux Sierra qu’aux jeux Lucasarts comme Secret of Monkey Island qui étaient bien plus jolis graphiquement et étaient aussi plus avancés en termes de gameplay.
Comme au bon vieux temps de ces point’n click, on ramasse des objets, on essaie de les combiner ensemble en trouvant les bonnes correspondances et on utilise l’objet nouvellement créé pour débloquer un passage et continuer dans l’aventure. Le souci est que pour résoudre n’importe quelle énigme, il faut se souvenir des objets que l’on a croisé quelques tableaux auparavant et qui étaient insignifiants sur le moment. Par exemple, ce tronc d’arbre creux plein de trous qui semblait inutile devient d’un seul coup très précieux pour récolter des termites avec le roseau qu’on vient de ramasser au bord d’un trou d’eau. Le système d’énigmes est très désuet voir démodé, mais il garde tout de même un certain charme pour les joueurs qui ont eu à vivre ça il y a quelques dizaines d’années. Le fil de l’aventure est parfois coupé par des flashbacks qui permettent de mieux comprendre les personnages et d’approfondir leur histoire.
We got everything you want, honey
Graphiquement, le choix du pixel-art qui se veut un hommage aux années 80 est plutôt malin, car on repère assez facilement les éléments importants dans les décors. De plus, les environnements étant très simples, il n’y a pas un fourmillement de détails susceptibles de perdre le joueur. Une chose détonne, en bien, dans Sumatra : Fate of Yandi, c’est le son. Le sound design est excellent, on entend les bruits de la jungle, les cris des oiseaux, des grattements inquiétants, et la musique se met au diapason des événements auxquels le héros se trouve confronté. Parfois guillerette, parfois sombre, la musique offre un vrai plus dans l’immersion du jeu.
Une mention particulière est à faire concernant la version française, car la traduction est très bien faite, et sans faute d’orthographe, ce qui montre le soin apporté au jeu par les développeurs. Par contre, en ce qui concerne l’ergonomie, tout n’est pas parfait. En effet, il faut faire monter le curseur en haut de l’écran pour ouvrir la barre d’inventaire. Cela pose parfois des petits problèmes quand on veut simplement que notre personnage se dirige vers le haut de l’écran pour atteindre une zone située au nord. Le jeu permet de sauvegarder quand on le souhaite et de faire plusieurs sauvegardes ce qui permet de reprendre sa partie un peu avant si on le souhaite au lieu de revenir sur ses pas.
Conclusion
Sumatra : Fate of Yandi est un excellent jeu d’aventures pour tous les joueurs qui seront prêts à se lancer ou se relancer dans une petite dose de nostalgie. L’histoire est intéressante, le challenge est bien dosé, et la musique emporte le joueur dans la jungle avec bonheur. Les amoureux de jeux en pixel-art vont se régaler, les autres passeront très certainement un bon moment. What else ?
LES PLUS
- Une musique très agréable
- Une difficulté bien dosée
- Un joli pixel-art
- Une belle histoire à vivre
- Une très bonne traduction française
LES MOINS
- Beaucoup d’allers-retours
- Une histoire un peu courte (cinq heures)