Dans l’enfer des Rogue Lite, il n’est pas toujours facile de se faire un nom. Pourtant Tahoe Games, un petit studio indonésien indépendant, dégaine les guitares pour se faire entendre… tenons-nous là un jeu d’enfer ?
L’histoire des enfers
Le pitch est relativement simple. Lucifer, le corrompu, a trahi ses frères célestes pour s’emparer du pouvoir… mais il n’a rien pu faire contre l’armée angélique, qui a vaincu son armée et l’a attaché aux racines d’un arbre. Au fil des années, l’arbre a poussé au point de devenir gigantesque. Répondant alors au nom de Zaqqoum, c’est désormais le royaume des enfers. Tous les démons espèrent pouvoir se libérer de l’arbre, mais seule la résurrection de Lucifer pourrait en être la clé… Néanmoins, trois démons plus déterminés que les autres veulent obtenir leur liberté sans plus attendre, et c’est alors que Méphisto, le Trompeur, leur dit qu’il est possible de quitter ce lieu maléfique en battant les quatre archidémons, mais que seul le Fléau des Enfers, une arme de sa création, est capable de les vaincre… Vous voilà donc affublés de cette griffe et partis dans une quête qui vous mènera toujours plus haut…
Vous aurez la possibilité d’incarner l’un des trois personnages pour mener à bien votre ascension. Bien qu’au début un seul soit disponible (Arok), vous pourrez débloquer les deux autres (Zélos et Sydna) au fil de vos parties.
L’ascension des enfers
Comme dit, le titre vous permet d’incarner 3 personnages différents, ayant chacun des capacités spécifiques et entraînant donc un gameplay différent en fonction du personnage joué. Tout d’abord, le personnage par défaut, Arok, aux faux airs de Lobo (ou de Gene Simmons), est un « né-déchu », il utilise le fléau des enfers comme une griffe mortelle et s’avère plutôt un combattant au corps à corps. Zélos, le démon malfaisant, utilisera le fléau des enfers comme un laser permettant de tirer sur les adversaires à distance. Quant à Sydna, le fantôme, elle peut utiliser le fléau pour doper la puissance des 3 boules projectiles qui l’entourent.
La façon de jouer des 3 personnages permettra à tout un chacun d’y trouver son compte, en permettant de varier le gameplay. Néanmoins, l’objectif à atteindre sera le même pour les 3 personnages, il faudra arriver au sommet de l’arbre des enfers en pourfendant des démons, pour espérer trouver la liberté… C’est là une des particularités de ce titre, contrairement aux jeux habituels, les déplacements ne se feront pas à l’horizontale, mais à la verticale ! Nous progresserons donc de bas en haut, dans un espace de jeu qui correspondra à la taille de l’écran. C’est original, mais cohérent avec l’objectif, nous nous retrouvons vite à sauter et lacérer dans tous les sens. Votre personnage pourra donc enchaîner les combos, mais aussi déclencher une attaque dévastatrice lors des sauts. En gros, si vous sautez et qu’un ennemi se trouve à proximité, vous déclenchez automatiquement une attaque. Au début cela donne lieu à des passages bien bordéliques, surtout quand il y a plusieurs ennemis à proximité et que les coups s’enchaînent presque automatiquement, mais au final, on use de ces mouvements pour progresser. Notons également que dans certains passages, il faudra utiliser cette capacité judicieusement pour progresser rapidement en hauteur dans les niveaux, alors qu’une vague de lave remonte dangereusement et que les murs de part et d’autre laissent apparaître des scies circulaires.
Nous avons donc évoqué les attaques, les sauts, mais sachez que votre personnage est également capable de s’agripper contre les murs pour grimper plus haut (quand il n’y a pas de scies circulaires au mur). Il est également capable de faire un dash lui permettant de se téléporter et, ce faisant, d’éviter certaines attaques. Savoir bien maîtriser cette technique pourra s’avérer être un atout précieux pour progresser sans perdre trop de vie dans certains niveaux… Vous pourrez également obtenir des pouvoirs magiques pour le fléau des enfers, ainsi votre simple griffe deviendra une puissante épée mystique ou permettra encore de libérer des éclairs à chaque coup porté qui viendront frapper les adversaires à proximité !
Vis, Meurs, Crève, Ressuscite
Bien qu’il ne soit pas forcément très long, Rising Hell s’avérera être plutôt coriace. Comme tout bon Rogue Lite, il faudra mourir et recommencer pour espérer en voir le bout… Pour vous « aider » dans vos progressions, vous pourrez compter sur trois types d’âmes. Les rouges, que vous ne conservez pas après votre mort, mais à utiliser durant votre partie. En effet, après chaque sous-niveau, vous avez la possibilité d’échanger ces âmes rouges contre un artefact vous permettant de faciliter votre ascension, mais il faudra le choisir judicieusement et éventuellement économiser pour espérer obtenir un atout plus puissant par la suite… (la possibilité de ressusciter, augmenter votre barre de vie, augmenter votre force d’attaquer, etc.) Par contre, ces capacités ne sont valables que pour votre partie en cours, à la partie suivante vous repartirez de « zéro ». Vous pourrez également collecter des gemmes violettes, que vous pourrez échanger pour débloquer les deux autres personnages, mais aussi pour vous offrir des artéfacts qui eux, par contre, vous octroieront des capacités permanentes lors de votre run suivant !
Sachez donc que pour chaque run, vous disposerez d’une seule et unique vie… Oui, oui pour finir tout le jeu… et là on se dit que parcourir 3 niveaux en comptant les sous-boss et les boss ne va pas être si aisé… Il faudra donc judicieusement choisir son artéfact en début de partie (par exemple le « Brassard de l’oubli » qui vous permet de commencer la partie avec 200 âmes rouges mais en ayant 10 points de vie en moins). Débute ensuite l’ascension, à la difficulté progressive. Il faudra occire les démons qui vous barrent la route pour, chemin faisant, récupérer des âmes rouges supplémentaires. À la fin de chaque sous-niveau, vous aurez alors le choix entre 3 boosts différents (soit 1 sort de résurrection automatique – bienvenue quand nous n’avons qu’une seule vie, ou alors l’augmentation de la puissance des attaques de +10% ou encore mieux, la possibilité de conserver un pouvoir spécial pour le fléau des enfers plus longtemps !). Le choix est important pour la suite, car ces atouts sont les seuls qui vous permettront d’espérer finir le jeu… (si l’on peut vraiment parler de fin). Vous pourrez par moment trouver des portails qui vous permettront de traverser des zones avec des âmes rouges à gagner plus facilement, ou alors vous rendre dans l’échoppe de Méphisto le Trompeur, qui vous permettra d’acheter 3 items bonus (sous réserve d’avoir assez d’âmes rouges).
Le jeu est un rogue lite, il faudra donc mourir souvent pour espérer en voir le bout. Les zones à traverser seront différentes (vous pourrez d’ailleurs choisir à la fin d’un niveau vers laquelle vous diriger), mais le déroulement et l’emplacement au niveau des zones ne changera pas (ce qui permet de se repérer un peu). Certaines zones proposent des défis supplémentaires, comme un niveau de lave qui monte progressivement, ou alors des pseudo-guillotines qui montent et descendent sur tout l’écran et auxquelles il faut échapper en se cachant dans une alcôve au bord de l’écran. Idem pour les combats contre les sous-boss qui peuvent varier, alors que les boss gardiens de chacun des mondes seront les mêmes. Ils s’avéreront d’ailleurs assez retors et il sera indispensable de bien connaître leurs patterns tout en faisant preuve de retenue pour éviter de mourir bêtement… (bon courage pour vaincre Belzebuth !). Si finir le jeu avec une seule vie vous semble insurmontable, il est possible de faire le jeu en mode « rédemption » et, dans ce cas, vous pourrez compter sur 3 vies pour tenter de finir le jeu…
En plus du mode histoire (Conquête), vous retrouverez un second mode, histoire de prolonger les plaisirs, il s’agit du mode Gantelet. Celui-ci propose de relever différents défis dans des niveaux déjà réussis, vous pourrez donc tenter un affrontement contre des vagues de démons, combattre les boss déjà vaincus, progresser dans des niveaux mais sans tomber sous peine de mourir, ainsi qu’un mode où vous devrez finir les niveaux avant la fin d’un temps imparti… bref, même si le mode histoire peut sembler court (il n’en reste pas moins coriace), le jeu propose quelques à-côtés plutôt sympathiques pour les fans de défis !
Un aperçu de l’enfer !
Nous avons donc vu qu’au niveau du contenu c’est plutôt pas mal, mais au niveau du contenant alors ? Eh bien l’enfer est plutôt joli… Tout en pixel art, le rendu des personnages principaux et des adversaires est très propre, on reconnaît parfaitement nos bonhommes et les animations sont très fluides. Nous apprécions également les animations dans le fond du décor (les yeux qui vous observent) mais aussi de l’autre côté de l’écorce de l’arbre infernal. L’utilisation des pouvoirs magiques spéciaux donne lieu à de jolis effets de lumière et lorsque l’on enchaîne les attaques avec le pouvoir Cerberos (qui gratifie d’une puissance électrique à en faire pâlir Thor), ça tonne, ça grésille et ça explose les démons dans tout l’écran, mais sans jamais ralentir ! Il y a vraiment une sensation de puissance en fonction des armes et cela se caractérise par le rendu visuel, mais aussi l’excellent travail au niveau du sound-design et surtout… de la bande-son ! À l’image de son avatar principal tout droit issu du groupe Kiss, la bande-son est heavy métal et dépote à réveiller les morts ! Ça tombe bien, elle fait danser les démons ! Rythmée, avec de bons gros riffs, elle participe à l’ambiance défouloir du titre et complète parfaitement l’esthétique au rendu parfois fluo de certaines zones. Mention spéciale également pour les voix digitalisées façon Mortal Kombat, quand on choisit les persos ou qu’on balance certaines grosses attaques. Le jeu assume complètement ce côté « rock destroy » et cela lui permet d’avoir une ambiance assez unique qui facilite l’immersion. À moins d’être un fan exclusif de musique classique ou des tubes de l’été… vous devriez apprécier !
Conclusion
Proposé à un tarif plutôt abordable et avec un contenu qui a de quoi occuper les adeptes du 100%, Rising Hell est un bon Rogue Lite. Doté d’une bande-son rock & roll Heavy Metal qui dépote et d’une maniabilité aux petits oignons, ce titre s’avérera un excellent défouloir pour les amateurs du genre, mais aussi pour celles et ceux qui aiment les bons sons. On meurt, on recommence, on explose les démons dans des combos explosifs, ça défoule et ça fait du bien ! Idéal pour des sessions courtes, ce jeu sera le défouloir idéal après une journée moisie. On vous recommande donc cette remontée des enfers !
LES PLUS
- La bande son.
- L’ambiance générale du jeu.
- Les défis.
- Les artefacts à débloquer.
- Le cerberos (et ses pouvoirs électriques).
LES MOINS
- L’histoire un peu courte.
- Certains boss pas faciles à vaincre.
- Difficile à finir avec une seule vie !