Après Railway Empire, la Nintendo Switch a accueilli en mars dernier un nouveau jeu de gestion ferroviaire, mais pas que, répondant au doux nom de A-Train – All Aboard ! Tourism, développé par le studio japonais Artdink. Le studio essaye de rendre honneur au transport ferroviaire. Est-ce réussi ? C’est ce que nous allons voir…
Même si la licence A-Train est peu connue en Europe, elle n’est pas nouvelle pour autant, puisqu’elle existe depuis 1985 au Japon, cela ne nous rajeunit pas. La licence ne comporte pas moins d’une dizaine d’opus entre les épisodes principaux et les spin-offs. À ce jour, cinq titres sont arrivés en Europe, dont A-Train – All Aboard ! Tourism, qui est le cinquième opus.
Rendez-vous sur les quais pour le grand départ
Comme évoqué précédemment, A-Train – All Aboard ! Tourism, est un jeu de gestion ferroviaire dans lequel nous incarnons le président fraîchement nommé d’une compagnie ferroviaire japonaise. Il nous faudra dans un premier temps, nommé notre entreprise, créer son logo et notre carte de visite personnalisée. Une fois tout ça réalisé, nous rentrons dans le vif du sujet avec le premier scénario.
Nous sommes accueillis par Ayaka Mastsushima, notre secrétaire, qui va nous servir de guide tout au long du didacticiel. Petite précision, le didacticiel s’étend sur les deux premiers scénarii. C’est au cours de ces deux scénarii que nous apprendrons les nombreuses bases du jeu et que nous ferons connaissance avec les nombreux conseillers de notre entreprise. Malheureusement, A-Train – All Aboard ! Tourism est un jeu qui ne propose pas de traduction française, c’est donc en anglais que nous jouons à ce titre. La chose n’aidant pas, le titre utilise un jargon financier parfois très technique, autant dire que le jeu n’est clairement pas à conseiller aux anglophobes. De plus, le didacticiel se focalise sur les différents aspects financiers et peu, voire pas du tout, sur les aspects pratico-pratiques comme le terraforming par exemple.
Ce n’est pas tout, puisque souvent, nous aurons des objectifs qui nous seront donnés par nos conseillers, mais à nous de nous débrouiller pour trouver comment les atteindre. En somme, le didacticiel proposé est très (trop ?) complet et trop axé sur des points lourds en termes de compréhension et pas assez sur les façons de développer son réseau et d’atteindre les objectifs.
À nous de bien gérer notre réseau pour éviter un embouteillage sur les voies, mais également de construire des gares pas trop grandes, mais aussi pas trop petites selon l’affluence afin de ne pas léser les usagers, mais également pour ne pas perdre d’argent inutilement.
Un jeu de gestion ferroviaire vous avez dit ?
Grâce à ce didacticiel, nous nous rendons vite compte que A-Train – All Aboard ! Tourisme n’est pas un simple jeu de gestion ferroviaire, puisque nous aurons également à gérer le développement des zones sur lesquelles nous nous trouvons. Nous pourrons également développer le transport de marchandises par la route, ou encore les lignes de bus et de métro. Il nous est également possible d’acheter et revendre des terrains, de commercer, mais également d’effectuer des placements boursiers pour faire prospérer notre économie. Notons que chaque région a une spécialité (agriculture, industrie, bois, pêche, etc…).
Nous l’aurons donc compris, le titre d’Artdink n’est pas un simple jeu de gestion ferroviaire et se rapprocherait plus d’un sim-city like.
Pour le reste, le jeu propose au total huit scénarii (didacticiels compris), chacun nous demandera quelques heures pour en venir à bout. Ajoutons un ça, un mode bac à sable, typique de ce genre de jeu.
Un jeu difficile à appréhender à l’interface austère
Malheureusement, le jeu pêche en voulant être trop complet (oui c’est un comble !). Nous nous retrouvons vite perdus avec tous les aspects financiers et boursiers que nous devons maîtriser et les nombreuses lignes de dialogues entre notre secrétaire et nos conseillers pour nous aiguiller, l’anglais n’aidant en rien.
À côté de cela, en termes de gameplay, le jeu perd en qualité, puisque l’écran est surchargé d’informations et de sous-menus, ce qui fait que nous galérons parfois à atteindre certains menus. En tactile cela passe encore, mais manette en main, naviguer dans les différents menus devient vite très compliqué et frustrant. Tous ces points risquent de vite rebuter les non-initiés et les personnes allergiques aux jeux non traduits. De plus, comme évoqué plus haut, nous nous retrouvons souvent à tâtonner sur la manière de faire pour réaliser nos objectifs.
Pour aller plus loin sur l’austérité des menus et du titre de manière générale, il faut aborder l’écran de chargement : une barre bleue sur un fond noir. Bon, certes, ce n’est qu’un écran de chargement. Le souci, c’est que ces chargements sont assez longs, heureusement qu’ils ne sont là qu’au démarrage d’une partie ou pour revenir au menu général.
Un jeu mignon tout plein, mais qui peine techniquement
Il faut dire que le style kawaii est plutôt réussi et rend le jeu à première vue très agréable. Malheureusement, cela n’empêche que le jeu souffre de pas mal de clipping, d’aliasing et de ralentissement, ce qui vient gâcher l’expérience. C’est dommageable surtout que la Nintendo Switch a les ressources nécessaires pour faire tourner des jeux plus ambitieux que celui-ci.
Conclusion
Sur le papier A-Train – All Aboard ! Toursim a tout pour plaire. Manette en main, c’est un peu plus compliqué de par l’absence de traduction française entre autres. Les développeurs ont voulu bien faire en rendant leur jeu le plus complet possible. Malheureusement, il est trop complet et va rebuter les non-initiés. C’est sans parler des soucis techniques qui viennent également gâcher l’expérience de jeu. Tout cela est dommage surtout quand on voit que le jeu est vendu au prix de 59,99€ uniquement sur l’eShop. Malgré ses défauts, ce titre n’est pas mauvais, et la note aurait été bien différente avec une traduction française qui nous aurait permis de profiter pleinement de ce titre et de tout son contenu.
LES PLUS
- Un jeu visuellement mignon
- L’ambiance japonaise
- Jeu au contenu très complet …
- Présence d’un didacticiel …
LES MOINS
- … même trop complet
- Absence de traduction française
- Son prix (59,99€)
- … très long, vite rébarbatif et pas assez complet
- Techniquement décevant
- Interface pas adaptée à une manette