– Chef, chef, c’est la crise !
– Calme-toi petit, je sais que Maignan n’est plus là, mais on va s’en sortir…
– Mais je ne parle pas de ça chef, moi, je vous parle de la fin du monde, comme expliqué dans The Last Kids on Earth, l’adaptation en jeux vidéo de l’adaptation de l’animé de Netflix de l’adaptation de la série de livres de Max Braller.
– Ah…. ben fais nous le test, comme ça je fais semblant de le lire et je te dis quoi.
– Euh, chef, vous ne seriez pas encore en train de m’exploiter ?
– Arrête de plaisanter petit, c’est la fin du monde, alors teste !
Last Kids on the Blocks
Un jeu vidéo basé sur une licence, c’est casse-gueule, aussi bien pour les développeurs que pour le joueur. Entre des temps de développement raccourcis pour coller à une date de diffusion et des prix faits pour rentabiliser à outrance, la déception est souvent de mise. Bien sur des bonnes surprises pointent le bout de leur cartouche de temps à autre, mais combien a-t-on eu de Dragon Ball FighterZ pour un nombre bien trop grand de ramasse pognon ignoble ? Alors ce Last Kids on Earth, dans quelle catégorie joue-t-il, comme souvent, la réponse est ailleurs que dans les extrêmes.
Commençons par un point sur l’histoire, The Last kids on Earth est une série de sept livres relatant les aventures de Jack Sullivan, un jeune homme de treize ans, qui se retrouve à vivre dans une cabane en bois après une invasion de zombie. Il n’est pas seul car, ses amis Quint Baker, le scientifique du groupe, June Del Toro, la responsable du journal de l’école et Dirk Savage, la brute locale, sont là pour l’aider à survivre. Ensemble, ils devront réussir à empêcher l’arrivé de Rezzoch sur notre pauvre terre.
Ils ne seront pas seuls dans cette aventure, car des monstres gentils leur apporteront leur soutien. Nous pourrons ainsi faire la connaissance du sorcier Bardle, de la guerrière Skaelka, du monstre canin Rover et de l’ogre cornu Biggun. Chacun de ses monstres accompagnera nos héros et pourra même être invoqué tout au long de leur pérégrination. D’autres seront aussi présent pour les guider à travers le scénario principal et pour leur fournir des quêtes annexes.
Dans le titre de Outright Games, déjà responsable des adaptations de la pat’patrouille, de Spirit l’étalon des plaines et bientôt de Peppa Pig, nous allons devoir lutter contre Malonde, la reine des monstres, qui cherchera à reconstituer un joyau pour faire venir Rezzoch. À nous de l’empêcher. Autant dire que tout le bestiaire mis en place dans la série ne sera pas de trop et viendra se mettre en travers de notre chemin pour nous compliquer la tache.
La narration se fera sous forme de vignettes qui apparaîtront sur nos écrans avec des effets style BD assez sympathiques. Nous sommes malheureusement loin de l’animé. Le fan service se limite au minimum syndicale. Il faudra se contenter de ces petites scénettes qui semblent bien décevantes pour les amateurs des dessins animés, d’autant plus qu’un décalage entre les textes affichés, les voix et les images vient ternir encore plus ce tableau. Ce qui est bien dommage d’ailleurs, car nos héros se moquent généralement des poncifs du genre et offrent des dialogues plutôt rythmés et assez drôles le reste du temps.
Un choix judicieux
Joy-cons en mains, The Last Kids on Earth est un top down shooter matîné légèrement d’éléments de RPG. Nous contrôlons l’un des quatre protagonistes de l’équipe et avons dès le début la possibilité d’en changer quasiment à la volée, il suffit pour cela de trouver une borne téléphonique et celles-ci sont très nombreuses dans la ville. Nos aventuriers se distinguent dans le gameplay par leurs attaques. Nous avons le choix entre les combattants au corps à corps et ceux qui attaquent à distance. Nous avons donc deux types de gameplay, les autres différences se font sur l’attaque secondaire, le type de bombe ainsi que l’allié à invoquer.
Il y en a pour tous les goûts et les variations de mécaniques sont plaisantes. Nos personnages ont un niveau qui augmentent en fonction du nombre de missions effectuées ainsi qu’en fonction du nombre de monstres annihilés. Chaque héros progresse en même temps, que nous en ayons le contrôle ou non, il n’y a aucune mécanique de farming et l’avancée dans le jeu se fait naturellement et sans frustration ni aller-retour pénible.
Les contrôles n’utilisent qu’un seul des deux sticks, la visée suit automatiquement le monstre le plus proche. Il est possible de locker un ennemi particulier avec la touche ZL, mais le nombre de monstres étant vite élevé, ce lock ne fonctionne que très rarement de manière optimale. Il est bien plus profitable de faire le tour des ennemis en esquivant leur attaque tout en maintenant la touche de tir. La difficulté est donc vraiment adaptée au jeune public visé. Les joueurs plus réguliers marcheront aisément sur le jeu.
Il est possible de jouer jusqu’à 4 joueurs en coopération local durant toute l’aventure. Seul problème, malgré le seul stick nécessaire, il faut forcément une paire de joy-con ou une manette pour profiter du jeu à plusieurs. L’addition pour profiter du titre de Outright Games en famille grimpe rapidement sans vraiment de justification. Une fois à plusieurs, l’opposition reste la même, ce qui simplifie énormément la progression. Parfait pour accompagner un jeune enfant, mais nettement moins agréable pour les joueurs plus âgés.
Se promener dans les niveaux permet de récupérer des plans pour obtenir de nouvelles armes et armures que nous pourrons upgrader grâce à la monnaie in-game. Le niveau maximum d’une arme est très vite atteint et le peu de différences entre celles-ci accouplée à la faible difficulté du titre n’encourage pas la rejouabilité. Des phases de tower défense viennent s’intégrer de temps en temps à nos déambulations. Assez simple, elles ne demandent pas vraiment d’effort pour être mené à bien et ne servent que d’intermèdes.
La malédiction du jeu à licence
Malgré ses bonnes idées et ses bonnes intentions, The Last Kids on Earth ne semble pas échapper à la malédiction du jeu à licence : un manque de finition. Les contrôles répondent parfaitement, mais nos tirs ont tendance à ne pas toucher les adversaires alors qu’ils finissent clairement sur eux. Les différences entre les armes sont quasi-inexistantes, seul leur aspect change, le petit bonus supplémentaire n’a que peu d’effet visible. Il a sans doute manqué un peu de temps aux développeurs pour fignoler les mécaniques.
Et c’est bien dommage, car les sensations sont agréables. Nous parcourrons la ville en cherchant les petits secrets qui la parsèment. Le nombre de monstres à affronter est plutôt conséquent tout comme leurs types d’attaque. De même la possibilité d’appeler notre véhicule à de nombreux endroits permet de se déplacer très rapidement dans les rues, si seulement cet appel pouvait fonctionner et ne pas planter régulièrement sans aucune raison.
Les graphismes ont aussi le même problème. Ils sont agréables, beaucoup d’éléments sont destructibles, mais certains éléments débloqués reviennent sans raison lors de retour dans la zone et nous empêchent de prendre les raccourcis obtenus. Il en va de même pour les éléments de la carte. D’abord sous forme de points d’interrogation, une fois à proximité, l’icône se révèle, mais elle redevient un point d’interrogation lorsque nous quittons la map pour y revenir.
La musique est sympathique, elle se renouvelle suffisamment souvent pour ne pas se montrer lassante dans le temps, de même les voix de nos protagonistes, directement venues de l’animer, ne gênent jamais la progression malgré leur répétitivité. La durée de vie est plutôt correcte, même si elle se construit sur la récupération d’éléments à droite et à gauche, c’est artificiel, mais suffisamment drôle pour nous faire passer une dizaine d’heures agréables. Le tarif de sortie est toutefois un peu élevé vu les 40 € demandés surtout qu’un jeu tel It Came From Space and Eat Our Brain est bien plus fun pour bien moins cher (15 €).
Conclusion
The Last Kids on Earth n’est pas une grande adaptation de l’animé ou de la série de livres, mais il a su mettre en place un gameplay efficace. Il est toutefois dommage que les finitions ne sont pas au niveau des intentions des développeurs d’Outright Games et qu’au moment d’écrire ces lignes des petits bugs font leur apparition trop régulièrement. Malgré tout, la progression se fait facilement pour tout enfant fan de la licence et avec chaque paire de joy-con supplémentaire un joueur pourra venir prêter main forte au joueur principal.
LES PLUS
- Des graphismes qui respectent l’animé
- Des musiques qui savent se renouveler
- Les mécaniques sont efficaces et à porter des joueurs de tout âge
- Entièrement jouable à plusieurs pour aider les plus jeunes
- Des phases de gameplay différentes qui diversifient les expériences
- Une durée de vie correcte d’une dizaine d’heure…
- Une narration qui se moque des codes du genre assez rigolote
LES MOINS
- ...mais un tarif assez élevé de 40 €
- Un manque de finitions global dommageable
- Des petits bugs sont présents mais ils ne gênent pas la progression
- Pas de gestion de la difficulté
- La nécessité d’avoir 1 paire de joy-con par joueur sans raison est dommageable
- La synchronisation texte/voix/image n’est pas toujours optimale