Dans la série des petits jeux qui ne demandent qu’à se faire connaître, nous allons présenter aujourd’hui Clone Drone in the Danger Zone du studio Doborog Games. Déjà disponible en accès anticipé sur Pc depuis 2017, il jouit sur cette plateforme d’une belle popularité. Alors qu’en est-il de ce jeu qui arrive sur notre console hybride préférée ? Et bien nous verrons que la route vers le succès est certes pavée de bonnes intentions, mais qu’elle est surtout encore bien longue.
Seul et solitaire
L’humanité n’est qu’une ressource comme tant d’autres pour le peuple des robots. Ceux-ci, pour leur bon plaisir, mettent notre personnalité dans un gladiateur mécanique que nous contrôlons pour tenter de survivre à des vagues d’ennemis, toutes robotiques elles aussi, dans une arène pleine de dangers. Mais certains parmi eux veulent nous venir en aide. Il nous faudra donc venir à bout des épreuves qui se dresseront devant nous pour gagner notre liberté et mettre fin à notre l’élimination de nos concitoyens. Voilà pour le pitch de départ et soyons honnêtes, tel un fromage corse avancé, ça a franchement du caractère.
La narration est menée par deux commentateurs sportifs donc les répliques sont extrêmement drôles et toujours dans un esprit complètement décalé. Entièrement en anglais, que ce soit les voix ou les sous-titres, il faut maîtriser un minimum la langue du chat qui expire pour profiter de l’humour disséminé par ces Yoann Riou en devenir. Si ces divertissements ne sont en rien nécessaires pour profiter du gameplay, ils font beaucoup pour ajouter à l’ambiance complètement barrée du titre de Doborog Games.
À chaque fin de manche, nous avons la possibilité de compléter un arbre de talent. Avec un point par combat, celui-ci se remplit facilement, nous permettant d’obtenir de nouvelles armes et surtout de nouveaux clones, sortent de sauvegardes de notre progression. Ainsi, si nous débutons avec une simple épée laser, celle-ci deviendra très vite enflammée, avant de se voir substituée à un marteau, un arc ou une lance. Une fois ces armes débloquées, il nous est possible d’en switcher à la volée en plein combat sans aucun délai, nous permettant de nous adapter très facilement aux ennemis rencontrés. Tous les dix combats, l’histoire avance parallèlement à la difficulté. Nous reprenons alors notre progression à zéro, ce qui est plutôt frustrant.
Des modes à la mode
Voilà pour le mode histoire de Clone Drone in the Danger Zone. Sans entrer dans les détails du gameplay, que nous aborderons plus tard, ce mode est plutôt équilibré et agréable à jouer. Original dans son fond et dans sa forme, il nous fait vivre une aventure rigolote sur fond de drame cosmique. Elle manque certes de liant du fait de la remise à zéro de notre combattant tous les dix combats, mais elle a le mérite de ne pas se prendre au sérieux et de la faire convenablement.
D’autres modes sont disponibles pour varier un tant soit peu les plaisirs. L’infini nous confrontera aux mêmes hordes de robots ainsi qu’aux mêmes arènes. La différence viendra de l’absence de saynètes et de remise à zéro tous les dix niveaux. Il nous faudra ici aller le plus loin possible et atteindre le 7e palier de difficulté. Rien de bien révolutionnaire en soit. Le dernier mode solo nous propose de réaliser des défis aux conditions bien spécifiques : ne survivre qu’avec l’arc ou le marteau en sont des exemples représentatifs. Là encore, cela apporte un plus pour les amateurs de complétion sans modifier l’expérience de jeu.
Si dézingué du robot seul, c’est bien, le faire à plusieurs c’est mieux ! Nous avons donc la possibilité de nous amuser, en ligne, à mettre la misère à ces pourfendeurs de l’humanité. Là encore, rien de nouveau : le même mode infini déjà présenté ainsi qu’un mode battle royale jusqu’à 15 joueurs. Étant crossplay, le nombre de joueurs présents sur les serveurs est suffisant pour se trouver de nouveaux amis de passage à chaque connexion.
Voilà pour le tour d’horizon concernant le contenu général de Clone Drone in the Danger Zone. Sans proposé rien extraordinaire, il fait le nécessaire pour offrir une expérience complète et amusante que nous soyons seul ou à plusieurs. Il est dommageable de ne pas proposer un multi en écran splitté, le jeu semblant être le candidat parfait pour ce genre de feature.
Là où le bât blesse
Il est temps d’aborder la technique générale du titre de Doborog Games et de voir ce qui coince et gâche toutes ces bonnes intentions. Commençons par la partie graphique. Entièrement, en Voxel, nos robots peuvent découper et se faire découper en beaucoup de petits morceaux. Il n’est ainsi pas rare de finir un combat estropié et de devoir enchaîner les niveaux avec le handicap d’une jambe ou d’un bras en moins. C’est une excellente idée, qui apporte des variations intéressantes : une jambe en moins et ce sont nos déplacements qui deviendront bien plus difficiles tandis qu’un bras manquant nous empêchera d’utiliser l’arc.
Le reste des décors est fait de blocs monochromatiques qui apportent une esthétique qui va bien avec le thème, mais qui pose tout de même question. En effet, devant un titre qui propose des arènes plutôt petites avec des graphismes sans aucune fioriture, comment est-il possible que le titre freeze autant ! En solo, chaque descente de fin de manche se voit récompensée par un blocage de l’écran et en multi, c’est encore pire. Ajoutons à cela un lag monstrueux et cela rend Clone Drone in the Danger Zone tout simplement injouable à plusieurs.
Il faut espérer que ces problèmes soient réglés avant sa sortie, car à l’heure où sont écrites ces lignes, le mode solo est juste jouable tandis qu’il est impossible de progresser sur les modes multi. Nos coups se déclenchent parfois deux secondes après l’appui sur la touche. Et c’est le moment de parler de l’autre point noir de ce portage, les contrôles. N’ayant pas pu profiter des contrôles clavier/souris de la version pc, cette version console à droit, en guise de mapping à la manette, à des choix étonnants.
Ainsi, le coup de base à l’épée est donné de haut en bas, okay, et pour le coup latéral, il faut en même temps appuyer sur ZR et déplacer latéralement son personnage. Ce qui ne pose aucun souci au clavier devient plus pénible au stick où la marge entre gauche et « gauche avec un peu de bas ou de haut » ne permet pas de sortir notre attaque comme nous le voulons. De même, la visée à l’arc au stick est moins précise que ce que nous pouvons espérer à la souris et l’absence d’option incluant le gyroscope n’aide en rien. Pourquoi ne pas utiliser les touches restantes de nos joy-cons, car si nous enlevons celles nécessaires à l’attaque supplémentaire, au dash et au saut, il reste encore des boutons de libre.
Conclusion
Arrivé sur nos Switchs à 20 €, Clone Drone in the Danger Zone n’est pour l’instant, sur nos Switchs, pas à la hauteur de l’expérience qu’il propose sur Pc, pourtant 5 € moins cher. Bourré de bonnes intentions avec son scénario déjanté et ses combats en arène dynamiques enrobés par ses graphismes en Voxel, il gâche tout son potentiel avec une technique à la ramasse sans aucune excuse valable. Loin d’être beau ou détaillé, rien n’explique ses freezes récurrents en solo et les lags d’un autre temps en multi. Il faut maintenant espérer que le temps soignera le titre de Doborog Games pour lui rendre un jour honneur.
LES PLUS
- L’univers de Clone Drone est complètement barré
- Les commentaires durant les manches sont très drôles et se renouvellent très souvent…
- Le Voxel permet de découper en plein de petits morceaux nos adversaires
- Les différents modes permettent de diversifier l’expérience de jeu
- Il y a toujours du monde en ligne
LES MOINS
- Beaucoup trop de freezes en solo
- Un lag digne d’un modem 56k
- Les contrôles sont très peu ergonomiques malgré le peu de touches utilisées
- … mais ils sont en anglais
- Plus cher que sa version Pc et moins jouable