Les échecs font partie des jeux qu’il n’est plus nécessaire de présenter. Ses champions semblent tout droit issus d’un autre monde fait d’abstractions et de mouvements stratégiques, dont seuls les aficionados sont capables de comprendre la portée. Et pourtant, jamais un jeu n’aura autant suscité l’attrait du public, et ce n’est pas la série The Queen’s Gambit qui viendra nous contredire. Les jeux vidéo ayant pour cadre ce jeu, qu’ils permettent de défier un programme ou proposent des défis de logique utilisant les déplacements des pièces, sont légion. Nous allons pouvoir parler aujourd’hui d’un titre de cette seconde catégorie : Chess Knights : Shinobi du studio Minimol Games, déjà auteur de nombreux jeux ayant ce thème.
Une histoire de série
Entre Zen Chess, Unlock the King ou encore Knight Swap, nous pouvons affirmer sans trop nous tromper que les puzzles games basés sur les échecs font partie de l’ADN du studio brésilien. Que ce soit pour mettre en mat en un nombre donné de coups avec Zen Chess, pour libérer un chemin pour le roi avec Unlock the King, ou pour inverser la position de deux cavaliers dans Knight Swap, chaque série possède sa particularité en reprenant les codes d’exercices donnés à des apprentis maîtres. La série des Chess Knights, arrivée en mars 2021, avec son premier épisode Viking Land, demandait de libérer une pièce à l’aide de son cavalier puis de rejoindre la sortie du niveau.
Le second volet, qui sort deux mois plus tard, reprend la même formule, mais troque le sauvetage pour l’infiltration. Il faudra amener notre pièce jusqu’à la sortie des 50 niveaux à notre disposition et explorer 10 niveaux secrets qui demanderont davantage de réflexion pour être terminés. Si les jeux basés sur le déplacement si particulier du cavalier ne sont pas si rares, la particularité du titre de Minimol Games est de lui ajouter une couche supplémentaire d’interactivité. En effet, trouver le chemin menant à la sortie ne posera jamais tant de problèmes à quiconque connaît les bases du jeu d’échecs, mais y arriver alors que d’autres pièces se déplacent sur l’échiquier après chacun de nos mouvements demandera beaucoup plus d’adaptabilité, d’observation, de réflexion et de mémorisation.
Nous aurons ainsi à affronter les classiques Tours et Fous, qui nous intercepteront dès que nous croiserons leurs lignes ou leurs diagonales. Pour nous aider à nous dépêtrer de ces gêneurs, des cases particulières nous permettront d’échanger instantanément notre position sur le plateau, ou encore de nous cacher. Il sera toutefois impossible d’attendre bien au chaud de voir ce que nos ennemis feront, car les déplacements s’effectuant au tour par tour, ce n’est qu’en avançant que nous pourrons trouver la faille salutaire.
Toujours dans le but de diversifier les situations, certains gardes seront endormis et c’est un passage sur une case, sur laquelle des oiseaux attendent notre venue pour s’envoler, qui les réveillera. Dernier point intéressant, dès le deuxième monde, nous aurons à gérer plusieurs pièces. Il n’est nécessaire que d’en amener une seule vers la sortie, la seconde nous servant alors à éliminer l’une des pièces qui bloquent la route. Mais quelle est cette pièce ? C’est au joueur de le deviner.
La zen attitude
Nous nous déplaçons dans des environnements emplis de bambous, de jardins zen et de dojos et nos ennemis déambulent en armure de samouraï. L’ambiance générale de Chess Knights : Shinobi respecte la charte graphique imposée par son nom. Sans être à couper le souffle, ses décors font le boulot et se renouvellent suffisamment pour ne pas devenir lassants, tout en montrant la volonté de ses développeurs de proposer une expérience qui cherche à s’éloigner des jeux d’échecs plus conventionnels.
Jouable aussi bien en tactile qu’aux joy-cons, le titre de Minimol Games offre deux sensations vraiment différentes. Si les contrôles en tactiles répondent parfaitement et permettent de déplacer facilement nos pièces, il faut toutefois connaître le schéma si particulier du cavalier, car aucune aide visuelle ne viendra proposer les cases disponibles. Il sera difficile pour un novice de démarrer cette expérience, même si les premiers niveaux sont assez faciles.
Les contrôles aux joy-cons sont tout autres. Nous devons viser une case qui apparaît alors en surbrillance. Cependant, la visée ne dépend pas de la caméra, mais de la position de notre pièce. Être perdu dans les premières secondes d’un niveau devient une banalité frustrante, il faut constamment remettre la caméra dans le sens de notre cavalier pour pouvoir viser correctement. Malheureusement, des éléments du décor viennent alors gêner notre vue et certains niveaux doivent ainsi se faire avec cette drôle de maniabilité qui nous oblige à viser en haut à gauche pour aller à droite. Sans les capacités tactiles de la Switch, Chess Knights devient vite un calvaire.
Conclusion
Clairement pensé pour une utilisation en portable, Chess Knights : Shinobi est un puzzle game dont les énigmes basées sur les échecs sont à la fois efficaces et originales. Son ambiance soignée et zen colle très bien au genre et permet à nos sessions de jeu de s’étirer en longueur sans créer de lassitude. Pour un prix modique de 4€, le dernier titre de Minimol Games est une très bonne pioche pour les joueurs cherchant à se remuer les méninges.
LES PLUS
- Les graphismes sont soignés et les détails des décors ajoutent à l’ambiance
- La musique zen est agréable et ne vient jamais gêner
- Le gameplay basé sur les déplacements du cavalier est maîtrisé
- Les ajouts liés à l’infiltration apportent de la diversité et du challenge
- Le prix est tout petit
- Les contrôles tactiles sont efficaces...
LES MOINS
- … mais les contrôles au joy-cons sont trop mal pensés
- Des soucis de caméra dans certains niveaux