Après un Slide Stars sorti en novembre 2020 qui nous proposait, au prix fort, de découvrir un parc aquatique dans la peau d’une pseudo-célébrité issue des réseaux sociaux, le développeur Triangle Studios remet le couvert avec Mickey Storm and the Cursed Mask. La formule reste inchangée, tout comme les assets du jeu d’ailleurs, mais le prix, lui, a fortement chuté. Est-ce le bon moment pour découvrir le travail du studio d’origine néerlandaise ? Tout dépendra de vos attentes…
Une histoire pour les gouverner tous
Nous sommes gentiment en vacances avec nos parents dans l’un des plus grands parcs aquatiques du monde lorsque, tout à coup, le terrible Docteur Fisher kidnappe nos géniteurs. Nous apprendrons vite qu’ils l’avaient bien mérité. Espions géniaux, ils passent leur temps à lui mettre des bâtons dans les roues et à contrecarrer ses plans de dominations du monde. Mais cette fois-ci la menace est réelle, il a en sa possession le masque maudit qui lui donne des pouvoirs terrifiants. Mais encore une fois, la génétique va parler. Que nous choisissions d’incarner le frère ou la sœur Storm, nous réussirons à défaire le Docteur Fisher et à retrouver nos parents ! Comment cela ? En parcourant le monde de ce parc aquatique debout sur une bouée bien sûr !
Fini donc les vacances d’influenceurs, dont l’utilisation des noms a dû coûter un bras. Tout est inventé de A à Z. L’ambiance et le tarif sont bien plus adaptés à un public enfantin. Nous passons de 40 € pour Slide Stars à 15 € pour Mickey Storm alors que le principe du jeu est exactement le même. Il faudra parcourir des niveaux faits de toboggans aquatiques pour rejoindre un but défini à l’avance, ici des pierres de puissance. C’est la seule différence de poids entre ces deux productions. La physique est similaire et les ressemblances graphiques sont très fortes.
Il y a deux façons de jouer au titre de Triangle Studios : soit tenter de découvrir tous les secrets pour obtenir le plus de points possibles en fin de niveau et découvrir tous les collectibles, soit rusher jusqu’à la pierre de puissance pour terminer le niveau dans le temps bonus imparti. Si la première méthode est assez naturelle en début de jeu, très vite nous nous rendons compte que chacun des 4 biomes proposés ne comporte qu’un seul grand niveau que nous parcourrons de long en large en partant de points de départ différents et en ayant à rejoindre une pierre située dans un recoin différent. Très vite, l’impression de déjà vu est très présente et la succession de tremplins ne nous surprend ni ne nous amuse plus. Arrive alors la seconde méthode. Allez le plus vite possible pour terminer le jeu et passer à autre chose.
Un toboggan savonné
Si chaque monde demande une trentaine de minutes pour se terminer en mode rush, il ne faudra pas pour autant négliger la collectionite. Un nombre certain d’items sera nécessaire pour débloquer certains passages. Moyen de gonfler la durée de vie artificiellement. Autre façon de faire, Mickey Storm propose des niveaux secrets. Mais pour entrer dans ceux-ci, il faut porter le bon costume ou avoir la bonne bouée. Mais ce combo change à chaque niveau. Pas moyen de le prévoir à l’avance. C’est artificiel et inutile.
Les quatre environnements que nous parcourons sont plutôt détaillés. Entre le biome des tropiques, celui du volcan, le monde futuriste et la jungle, nous avons de quoi voyager…. Sauf que non. Malgré ces différences sur le papier, les niveaux et les pièges que nous allons rencontrer sont sensiblement les mêmes. Seul le design des ennemis variera d’un monde à l’autre. Notre petit robot B.U.D.D.Y. viendra nous donner des conseils tout au long de notre aventure. Il nous donnera aussi accès à de nouveaux pouvoirs en fonction de notre avance dans les niveaux. Très vite, nous comprenons que nous sommes bridés tant, certaines parties semblent inaccessibles. C’est encore un moyen de gonfler artificiellement la durée de vie.
C’est dommage, car les environnements en 2,5 D sont plutôt détaillés et la qualité des animations n’est jamais prise en faute. Pour ajouter un semblant de variété, chaque niveau propose une mission différente. Il faudra soit parcourir le niveau avec un nombre de cœurs restreint, soit trouver des capsules d’énergie soit finir le niveau dans un temps imparti. Malheureusement, ces objectifs ne servent à rien. Ne plus avoir de cœur nous envoie au dernier checkpoint et nous pouvons continuer le niveau, ne pas avoir toutes les capsules d’énergie n’empêche pas d’obtenir la pierre, seules les missions à timer offre un challenge un peu plus stressant, mais là encore, mourir renvoie au dernier checkpoint. Déjà très vite redondants, ces objectifs sont aussi toujours complètement secondaires.
À l’ouest rien de nouveau
Côté gameplay, nous avons face à nous un plateformer qui ressemble à tout ce que propose la concurrence. Pour nous sortir de ce parc, il nous faudra sauter, double sauter, planer et attaquer. Si ce n’est la possibilité de choisir la direction de notre bouée, ce gameplay se retrouve dans un nombre effarent de production mobile avec parfois un résultat bien meilleur. Le principal problème vient de la physique de notre bouée. Celle-ci semble attirée par les plateformes. Conséquences, lors des phases de sauts entre deux plateformes, si nous ne sommes pas parfaitement au milieu, notre engin gonflable va se coller à la tranche d’une plateforme, notre bouée à la verticale, puis nous faire retomber.
Ce qui n’a aucune conséquence, si ce n’est la frustration du joueur, lors de la plupart des niveaux, devient un véritable handicap lorsqu’il faut en plus éviter l’ennemi invincible qui vient conclure chaque niveau. L’autre bizarrerie de la physique concerne la vie de notre personnage. Il est possible de contrôler l’assiette de notre avatar avec les touches L et R. Lors des phases avec cœurs, nous pouvons perdre de ces points de vie en tombant, grosso modo, tête la première ailleurs que dans l’eau, mais là encore tout est très aléatoire. De temps en temps très gentil puis à la limite du foutage de gueule juste après, nous ne comprenons jamais vraiment pourquoi nous ne perdons pas de cœur alors que certains sauts normaux nous en coûtent un.
Pour venir à bout des 74 niveaux disponibles, nous pouvons faire appel à un ami. Nous parcourrons ensemble ces niveaux sans aucun apport. Le joueur numéro un est prioritaire et le joueur deux doit suivre sous peine de finir dans une bulle qui accompagnera gentiment le joueur un. Mettre en place un écran splitté et des niveaux à terminer avec un challenge de points aurait été plus motivant. Il est toujours possible d’accompagner un enfant, qui semble la cible de ce jeu, mais la gestion des sauts et de la physique étant pénible, ce n’est pas un conseil à suivre.
Conclusion
Malgré ses qualités graphiques et son gameplay sympathique, Mickey Storm and the Cursed Mask ne prend jamais vraiment son envol. L’impression d’avoir déjà joué à un tel jeu est toujours sous-jacente et les errements de la physique de notre bouée sont un frein à la découverte de niveaux plutôt grands, mais en trop petit nombre. Certes, son prix est abordable et 5 % de son prix de vente est reversé à une ONG, mais ses qualités vidéos ludiques sont trop basiques pour déchaîner les passions. Il n’en reste pas moins un titre petit, agréable qui permet de passer le temps.
LES PLUS
- Les graphismes sont très colorés et détaillés
- Le gameplay est standard, mais maîtrisé
- Le prix est adapté
- Le pourcentage pour l’ONG est un plus
LES MOINS
- La physique de la bouée est trop souvent pénible
- Seulement quatre niveaux qui tournent en boucle
- Rien de vraiment nouveau