Sorti sous la forme d’un jeu pour navigateur internet à la fin des années 2000, Spelunky s’est imposé, dans sa version commerciale, comme un savant mélange entre jeu de plate-forme et rogue-like, où la structuration de chaque niveau demeure aléatoire. Débarquant en 2012 sur la Xbox 360, la version dite aboutie de Spelunky a rencontré un succès critique important, au point de se hisser, parmi de nombreux jeux indépendants, comme l’un des meilleurs indies proposés au grand public. À l’occasion de la sortie du second opus, Spelunky se refait une jeunesse sur Nintendo Switch, assurant à n’importe quel joueur une expérience vidéoludique intégrale.
Le concept qui fait mouche
Spelunky se structure autour de plusieurs niveaux dans un certain nombre de tableaux, dont le mode aventure permet de parcourir – non sans difficulté – les diverses subtilités de gameplay. Propre à chaque tableau, le niveau est toutefois conditionné par un point essentiel dans l’expérience de jeu : chaque niveau sera obligatoirement différent, et ce par la logique du hasard souhaitée par le développeur. En somme, le joueur ne pourra jamais reproduire le même parcours dans un niveau, augmentant considérablement la durée de vie, mais également les sensations face au gameplay intransigeant de Spelunky.
C’est à travers la lourdeur, l’effort de concentration, l’instinct de survie ou encore avec la chance que l’expérience de jeu se solidifie. Il convient d’être résigné sur un tel jeu : chaque niveau est extrêmement punitif, nécessitant une capacité d’adaptation considérable pour se satisfaire d’avancer à travers les tableaux. Un die and retry certainement frustrant, mais qui mérite d’être parcouru au vu de la perfection du level design des différents tableaux. Certes, ils sont conditionnés par la chance la plus abstraite, mais chaque tableau possède une ossature propre, modifiée à chaque reprise – par le décès du personnage ou par l’avancée dans le tableau ; il convient de rappeler qu’il faut passer 4 niveaux dans un même tableau pour avancer vers le suivant.
Le bestiaire est consistant, partagé entre des araignées immenses et des araignées rachitiques, mais encore avec des serpents, des marchands – avec lesquels le joueur aura la possibilité de se battre. C’est pourtant le marchand qui constitue l’un des points essentiels de l’exploration de chaque niveau. Sans son aide, il est impossible de dépenser ses tas d’or accumulés durant les niveaux. Avec la logique du marchandage, le joueur peut s’épauler de nouvelles grenades – dont l’explosion servira soit à tuer des ennemis soit à exploser des parties du décor pour s’affranchir des limites physiques – ou de cordes, parfaites pour s’extirper d’un trou mal placé. Le marchand est à l’origine de différents items, avec lesquels il est largement conseillé de tracer sa route ; sans doute faut-il évoquer la pioche, qui peut potentiellement être aperçue dans le décor grâce à un item bonus.
Une ambiance furieuse
Il convient de tempérer quant à l’évolution graphique de Spelunky depuis une petite décennie. Le jeu n’a pas connu de bouleversement structurel dans sa réédition sur la Nintendo Switch. Il serait néanmoins fâcheux de penser avec une telle ingratitude que l’aspect graphique viendrait entacher cette expérience. Il est effectivement associé au jeu sa patte graphique rigoureusement 2D, rappelant les platformers d’un âge passé – et avec un succès évident.
L’ambiance de chaque niveau a sa spécificité, au point de plonger le joueur dans le noir, armé – ou non – d’une torche de fortune. Entre les tableaux de glace, de feu ou dans la jungle, Spelunky sait se renouveler, avec des particularités graphiques suivant les personnages choisis.
Au-delà de l’aspect graphique – aussi réussi soit-il – la bande sonore mérite de tendre l’oreille. Les musiques de Spelunky s’inscrivent parfaitement dans le jeu, avec des sonorités au relief marqué par la 8-bit. Les mélodies sont extrêmement simples, devenant entêtantes. C’est à travers son identité musicale que Spelunky s’illustre encore plus comme un must-have, un classique du jeu indé où les mélodies et les phases de gameplay s’accordent dans une totale fluidité.
Et la Switch dans cette histoire ?
Certes, le jeu a un certain âge – mais tout dépend de la rigueur du joueur à étiqueter un jeu sur sa date originelle de sortie. Dans le cas de Spelunky, il serait tordu de moquer son ancienneté tant son gameplay demeure frais et idéalement pensé. Il est d’autant plus génial que son adaptation sur la Nintendo Switch est vraisemblablement l’une des meilleures choses arrivées au jeu.
Pour profiter pleinement de l’expérience, avec un semblant de remaster graphique, la version portable de Spelunky s’inscrit comme la même version pour y jouer. Les contrôles, l’adaptation et la nervosité s’associent totalement au format portable, ce qui permettra notamment aux possesseurs de la nouvelle version OLED de profiter pleinement de l’expérience Spelunky.
La version dockée est également excellente, mais elle s’inscrit totalement dans la continuité des précédentes versions pensées pour le salon. Un mode multijoueur est toujours présent, permettant de compléter les sessions par l’arrivée de trois nouveaux compagnons. Avis aux amateurs, cela permettra potentiellement de terminer le jeu plus rapidement…
Conclusion
Spelunky est indiscutablement un must-have du jeu indé, au point de représenter une réelle opportunité pour les joueurs de Nintendo Switch de s’y mordre les doigts pour découvrir ce classique du jeu de plate-forme. Sa difficulté peut bloquer de nombreux joueurs, mais son exigence est bénéfique pour apprécier la subtilité du gameplay.
LES PLUS
- Spelunky dans la poche et dans le salon !
- Un univers fort sympathique
- Une bande sonore au top
- Le gameplay, une référence en 2021
- Les niveaux aléatoires, un tremplin pour la durée de vie
LES MOINS
- Un gameplay clivant
- La difficulté, trop exigeante ?